Titres
Formation en 2004
Zach Kamins
Jonas Reingold
Navene-K
Michael Iago Mellender
Chris Bleth
Amparo Edo Biol
Aija Mattson
Paul Cartwright
Mischa Lefkowitz
Matt Cooker
Bradley Dujmovic
Invités :
Jordan Rudess
Roine Stolt
Voici une histoire sans paroles, un Zelda version 8 bits traduit en jazz fusion par Zack Kamins. Avec treize musiciens dont deux invités, Jordan Rudess et Roine Stolt, An Endless Sporadic a composé Magic Machine, étonnant melting pot instrumental fait de classique, de progressif, de jazz, de métal et de cinématique en dix morceaux.
Le rock progressif ne s’adresse plus, depuis les années quatre-vingt, qu’à une petite communauté vieillissante. Magic Machine ne séduira probablement que la frange la plus extrême de ces initiés. Un album progressif instrumental ne déplace pas les foules, alors quand il vire à l’avant-garde, jouant de toute la palette du prog, proposant des pièces techniques et barrées, pas certain qu’il déchaîne les passions.
Violons, trompettes, cors côtoient picollo, clarinette, basse, guitares, batterie et synthés dans un joyeux foutoir sonore. Du Far West (‘The Assembly’) au jeu Ness (‘Galactic Tactic’), Zack s’amuse en couchant sur la partition son joyeux délire. Les clins d’oeils aux grandes comme aux petites oeuvres sont nombreux, comme un bout du générique de The Games Of Thrones dans ‘Sky Run’ pour n’en citer qu’un. Outre Rudess et Stolt, nous retrouvons sur cet improbable album Jonas Reingold et, plus étonnant, Navene-K de Animals as Leaders ou Michael Iago Mellender de Sleepytime Gorilla Museum.
L’ouverture cinématique de ‘Departure’ ne dure que le temps d’un soupir, laissant place à du prog fusion agrémenté de sons de Game Boy où l’on déguste le jeu de basse de Reingold. Un bref break prog symphonique permet à l’auditeur de reprendre son souffle avant une avalanche métal jazzy huit bits. ‘Magic Machine’ reste sage deux petites minutes, sorte de Genesis orchestral qui s’efface face à un Gershwin façon métal. Le titre laisse place à un best-of de “Ocarina of Time” de Nintendo dans l’éprouvant ‘Galactic Tactic’, pièce qui s’achève de manière plus mélodieuse sur la guitare de Zack. ‘Find The Nails’ est quant à lui un patchwork coloré de djent, fusion, métal, prog classique, folk et que sais-je encore, un jeu de devinettes pour retrouver à qui est emprunté quoi. Pur exercice de style sans doute amusant et virtuose mais inaudible. C’est une fanfare mexicaine qui poursuit avec ‘The Assembly’ (Ennio Morricone doit se retourner dans sa tombe). Et puis soudain, au milieu de ce chaos, ‘Agile Descent’ mêle agréablement Messiaen, Ravel et le jazz sur un air de Wilson. J’arrive alors à adhérer à la démarche que je trouvais jusque là assez vaine, question de sensibilité musicale probablement. La plus longue pièce suit. ‘Sky Run’, près de neuf minutes toujours aussi frappadingues, abondant de claviers, de motifs et thèmes très divers que la durée du titre permet de mieux appréhender. ‘Through The Fog’ semble soudain bien posé après ‘Sky Run’ mais rassurez-vous, aux deux tiers, Zack part à nouveau en vrille. ‘Sea Voyage’ après quelques secondes de piano prometteuses joue avec tous les sons de ses synthés. Puis vient ‘Impulse II’ qui se la joue tout d’abord Semantic Saturation avant de se disperser comme à l’accoutumée.
Zack s’amuse et tant mieux. Les musiciens brillent de tout feu, la production un peu moins. Magic Machine s’adresse aux amateurs de prog métal fusion instrumental férus de prouesses techniques ou aux amateurs de quizz musicaux. Pour moi, An Endless Sporadic se classe dans le prog stérile.
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Vidéo :