Titres
Formation en 2008
Parmi les albums qui me séduisent, certains agissent par le concept, la voix, la pochette ou les mélodies. Pour Lord of Misrule, la première chose qui m’a frappé, c’est le son rétro du disque qu’on imagine sans mal tiré d’une galette noire et poussiéreuse des années soixante/soixante-dix. Blood Ceremony surfe sur ce heavy prog vintage teinté d’acid folk et d'occultisme. A l’orgue, à la flûte et au chant, Alia O’Brien, la femme orchestre du groupe. Elle est accompagnée de Sean aux guitares, Lucas à la basse et Michael à la batterie. Malgré certains prénoms, ils viennent Toronto, une ville qui ne se situe pas en Irlande, qu’on se le dise.
Sur les neuf pistes de Lord of Misrule, j’avoue n’avoir aucunement prêté attention aux paroles ou à l’histoire, restant focalisé sur le son et les mélodies rétros. Tout ici est enregistré pour vous ramener plus de quarante ans en arrière, autant dire qu’aucun des membres du groupe n’était né alors. Moi si, et j’étais déjà un grand garçon… Pourtant la restitution est exemplaire, de l’accord des guitares à l’écho sur le chant en passant par une flûte traversière à la Jethro Tull, rien ne manque. Un enregistrement analogique qui fait toute la différence, même écouté ensuite en mp3 (oui c’est un sacrilège)...
Les morceaux sont courts si l’on excepte le premier ‘The Devil’s Widow’, et leur écriture ne réclame pas une grande concentration : couplets, refrain et solo, voilà c’est pesé et emballé. Alors comment un camé aux longs métrages tarabiscotés peut-il se satisfaire de si peu ? Le son, oui je l’ai dit, le phrasé de Alia et son timbre particulier, pas franchement angélique. Les mélodies sont simples comme sur ‘Weird of Finistere’ et leur heavy reste bien posé. Leur musique pourrait peut-être manquer d'intérêt sans les petits arrangements sonores qui pimentent l’enregistrement tout au long de l’album. Pour les textes, plongez-vous dans les vieux films d’horreur et bouquins déviants. Le génial ‘Flower Phantoms’ (mon chouchou), s’inspire d’un délicieux livre de Ronald Fraser où une jeune fille s’éveille à la sexualité végétale… Oups…
Ce Lord de trois quarts d’heure s’écoute et se réécoute avec bonheur. Rien de révolutionnaire au programme, mais tellement bien réalisé qu’on ne s’en lasse pas un seul instant. Amateurs de rock vintage, cette galette est pour vous, mais tant qu’à bien faire les choses, écoutez-là en version vinyl avec un préamp à tubes.
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