Titres
Formation en 2012
Etymology
Burnt Belief
Etats-Unis, 2012
Genre : rock progressif instrumental, jazz fusion, New Age
Membres :
Colin Edwin : basse, programmation
Jon Durant : guitare, cloud guitar, programmation
Musiciens additionnels :
Vinny Sabatino, Dean McCormick and Jose Duque : batterie
Steve Bingham : violon
Discographie :
Burnt Belief, Alchemy Records, 2012
Etymology, Alchemy Records, 21 octobre 2014
Rien que par le fait de voir Colin Edwin, LE bassiste de Porcupine Tree, dans une collaboration, et votre serviteur se sent pousser des ailes et, du coup, trouve une belle plume pour en parler.
Quand en plus, il s’acoquine avec le guitariste-compositeur-producteur-etc Jon Durant pour la seconde fois, cela donne une raison supplémentaire pour tendre les oreilles, monter le son, s’installer confortablement et profiter du talent des messieurs ! D’autant que Durant est un fan avoué de Porcupine Tree dont il s’amuse à reprendre des morceaux avec ses fils…
Bon, les fans de PT ne doivent pas s’attendre à trouver là une quelconque résurgence de leur groupe fétiche, et encore que…
En revanche, pour qui est curieux d’un étonnant mélange entre parties jouées et lignes programmées, pour qui est avide de miscellanées entre fusion, prog et New Age, pour qui a soif d’instrumentaux à la fois lourds et aériens, ceux-là vont être servis !
Car cet Etymology a de l’allure : fin, racé, puissant, jovial, sombre, émotif, robotique, on tient la un superbe album instrumental qui ravira les musiciens en premier lieu, mais aussi les amateurs de musique à écouter les yeux fermés, bien installé dans son canapé.
Notons tout d’abord que la production de Durant est dantesque et précise. Rien n’est laissé au hasard, le monsieur maîtrise son studio et cela s’entend. Du coup, les compositions ciselées par les deux compères prennent toutes leurs dimensions, jouant sur la précision et la rigueur de la mise en place, même si certaines parties doivent bien être improvisées (la belle guitare de "Hover" ou celle du final de "Chymera" par exemple).
La basse de Colin Edwin… eh bien, c’est la basse de Colin Edwin : tour à tour métallique, mélodique, puissante, douce, avec ce son qu’il a peaufiné avec PT. Que ce soit en accompagnement (la basse ronde de "Chromatique") ou en solo (sur "Precis", ou celle de "Dissemble", liée à la guitare et au violon), Colin nous montre la large étendue de son immense talent, sans en faire des tonnes pour autant : un bassiste au service de la musique, un luxe à l’époque du "retour de la vengeance du bassiste oublié dans le coin du local de répétition et planqué au fond de la scène" !
Nos duettistes se sont adjoints, par moments les services de trois batteurs qui ont tous su œuvrer dans le subtil exercice de la non-différenciation d’avec les batteries programmées, ce qui réclame une précision impressionnante. Néanmoins, l’ensemble des parties de batteries, tant humaines qu’électroniques sont aériennes (écoutez les beats électro de "Squal"). Bravo !
Et puis, on a le droit au violon de Steve Bingham, ci-devant membre de No-Man (tiens, tiens !) qui vient poser de magnifiques illustrations sonores ("Squal", encore, "Dissemble").
On trouvera des ambiances variées sur cet album, que je conseillerai d’écouter à fort volume pour en apprécier l’ampleur et la magnificence. On est loin d’une démonstration, on vogue plutôt entre de belles musiques de films et des élucubrations jazz-world-électro (écoutez le magnifique "Precis" et sa guitare-trompette)… On frise même parfois l’ambient, comme sur "Hraunfossar" et ses nappes sur beats électro, mêlés d’une basse à la Tony Levin, de flûtes étranges et de beaux arpèges aériens, sans oublier les interventions de Durant.
"Rivulet" vous fera rêver par sa douceur mélancolique portée par un piano diaphane et une batterie lyrique ainsi que par les notes nerveusement lâchées par Jon, tandis que "White Keys" vous fera planer au-dessus d’une lande désolée parsemée d’images kaléidoscopes…
Enfin, le maître-morceau, "Not Indifferent" (plus de onze minutes) porte bien son titre et vous fera tendre l’oreille avec ses ambiances fripiennes et… wilsonniennes !
Si c’est une étymologie de la musique moderne et contemporaine qui est annoncée dans le titre de cet opus, c’est réussi. Tous les ingrédients sont présents, avec un ensemble d’influences superbement maîtrisées par Colin Edwin et Jon Durant. Laissez-vous porter, c’est délicieusement sombre, et effroyablement lumineux !
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Video officielle :