Titres
Formation en 2015
Un magnifique artwork dans le style bande dessinée signé Timothée Mathon et Arnaud Michelet vous dévoile la fin du monde (‘Hemera - Extinction’) avant de vous enfermer entre quatre murs de béton armé (‘Silent Ghost’) où vous allez peut-être mourir. La musique vous plonge dans toutes les déclinaisons du post; apocalyptique, rock (‘Hemera’), metal (‘Extinction’), djent (‘Insurrection’), cinématique (‘Nyx’), wave électro (‘Cyclops’), progressif (‘Resurrection’).
Si vous avez lu et aimé comme moi Silo de Hugh Howey, vous apprécierez l’histoire de Helios qui reprend les thèmes développés dans ce livre : fin du monde, enfermement, révolte, renouveau… Car vous l’aurez compris, Helios, en plus de proposer trois quarts d’heure d’excellente musique, est un concept album.
Helios - Part One est le préquel à Amaryllis (2016). Helios, une intelligence artificielle, a mis un terme au réchauffement climatique en contrôlant, à l’aide de nano machines, l’atmosphère de notre planète. Mais le système a été corrompu par un virus et la régulation soudain se détraque, le ciel s’obscurcit, provoquant une catastrophe écologique planétaire. Une grande partie de la population trouve alors refuge dans la cité souterraine d’Amaryllis, mais une poignée de personnes, dont Ithas le protagoniste de l’histoire, et son père, s’abritent dans un ancien bunker.
Le récit s’ouvre sur ‘Hemera’, un instrumental cinématique aux claviers célestes où s’installe une guitare torturée qui, après plus de deux minutes, prend de la vitesse aux rythmes de Michael. Dans ’Extinction’ qui suit, l’homme fait l’amer constat que son monde n’est plus, sur une musique lente et un chant déprimé, avant que n’explose la colère lorsque les nantis se réfugient dans Amaryllis : “Can’t you see these cowards trying to hide underground ?”. La vie s’organise dans le bunker, ‘Silent Ghosts’, au rythme d’un metal alternatif sombre et torturé du plus bel effet. Enfermés entre quatre murs, les survivants ne tardent pas à devenir fous et la révolte gronde. ‘Insurrection’ est un des morceaux les plus progressif de l’album, sept minutes où se concentrent djent, claviers évanescents, chant quasi-parlé, guitare post-rock, une longue plage instrumentale et un refrain accrocheur.
‘NXY’ poursuit le récit, un quasi-instrumental de près de quatre minutes où des voix demandent en choeur “Is there anybody there ?”. Les survivants décident de sortir et d’affronter la machine ‘Cyclops’ qui les traque, un titre électro cold wave où pointe du growl et qui s’achève en instrumental cinématique. La première partie de cette histoire se termine sur ‘Resurection’ et ses notes de piano tout en attente qui se font déborder par le chant, la rythmique puis la guitare.
Le trio Catchlight a gagné en maturité, prenant ses distances par rapport à ses premières influences et soignant la production de son nouvel opus. Si vous retrouverez encore dans Helios - Part One quelques légers emprunts à d’autres groupes plus connus, assurément Catchlight a trouvé son style sur ce nouvel album. Outre un récit de science-fiction que l’on aimerait lire dans un livre ou une bande dessinée, le trio propose trois quarts d’heure de rock très bien ficelé au frontières de nombreux genres.
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