Titres
Daniel Tompkins [chanteur]
Disons le tout de go, vous allez vivre une surprenante expérience avec ce qui est annoncé comme de la pop électro ; je dois vous avouer que cette étiquette musicale me donne des boutons, voire de l’urticaire au premier abord, mais là, franchement, Daniel Tompkins m’a bluffé et j’espère qu’il en sera de même pour vous.
Daniel Tompkins, c’est avant tout la voix talentueuse de TesseracT, un groupe de rock métal djent original auquel il est plus que recommandé de prêter une oreille attentive ; c’est également le chanteur de White Moth Black Butterfly qui, richesse de la diversité, nous propose de la pop raffinée, délicieusement cotonneuse mais déjà avec des touches électroniques en arrière-plan. Dès lors, on comprend mieux le parti pris pour ce premier album solo et l’entière liberté de création de son auteur.
Castles se décline en deux phases, les sept premiers titres totalisant trente-cinq minutes forment le cœur véritable de l’album, les six derniers sont des remixes impliquant des invités de marque principalement issus de la production : Eddie Head (coproducteur de l’album également), Dmitry Stepanov, Randy Slaugh, Paul Ortiz, multi instrumentiste métal prog avec son projet solo Chimpspanner, et Acle Kahney, guitariste de TerresacT.
Le fil conducteur de l’album a pour thème les relations amoureuses, leur dépendance psychique et leur alchimie complexe à la fois exaltante, gorgée d’émotions et de passion, mais également destructrices aux conséquences parfois irréparables ; un tel thème constitue une rampe de lancement idéale à la palette vocale et émotionnelle de Daniel Tompkins totalement en phase avec un son pop rock électronique parfaitement dosé ; ‘Limitless’, le titre en écoute promotionnelle en est le parfait exemple ; à noter qu’en plus d’être auteur compositeur, Daniel Tompkins a également réalisé ce vidéoclip.
D’entrée, le ton est donné par un ‘Saved’, très mélodique avec un refrain imparable, suivi d’un ‘Black The Sun’ chargé émotionnellement et tout en contraste entre introspection et puissance ; j’ai toujours en tête les magnifiques ‘Castles’, son piano et la fluidité de la rythmique, ‘Cinders’ et son effet d’ascenseur émotionnel ou encore l’atmosphère magique de ‘Telegraph‘ et ses touches de subtilité ; concernant ‘Kiss’, ce titre se démarque par sa forte charge musicale électronique.
Quant aux six versions alternatives, chacun se fera son idée sachant que pour moi les écouter dans la continuité relève de l’impossible ; et oui, définitivement, stop, l’album se termine par le dernier message poignant de ‘Telegraph’, stop.
Castles s’appréhende rapidement et retient votre attention immédiatement par son sens artistique et son formidable travail sur le chant tout au long de l’album ; chant contrechamps, chœurs habilement architecturés apportent un supplément d’âme dans ce contexte électro habilement distillé ; les paysages sonores variés donnent du relief à l’ensemble en alternant des phases sombres, dynamiques, entêtantes, puissantes ou atmosphériques.
Au final, entrez sans modérations dans les châteaux de Daniel Tompkins, Castles est une superbe réussite étonnante et détonante.