Titres
Formation en 1985
Chris Collins [] jusque 1986, Charlie Dominici [] depuis 1987 jusque 1990, James LaBrie [] depuis 1991, John Petrucci [guitariste], John Myung [], Mike Portnoy [batteur] jusque 2010, Mike Mangini [batteur] depuis 2011, Kevin Moore [clavier] depuis 1986 jusque 1994, Dereck Sherinian [clavier] depuis 1995 jusque 1998, Jordan Rudess [clavier] depuis 1999
“To be or not to be, that is the question”. Une main androïde tient dans sa paume un crâne humain. Dans Distance Over Time, Dream Theater pose des questions, des questions sur l’homme, son devenir et sa relation à la vie. Après un double concept album politico science-fictionnesque, culotté mais pas forcément du goût de tous, le quintette américain revient à un format nettement plus classique et signe avec le label Inside Out un nouvel album dix titres produit par Petrucci.
La première chose qui saute aux oreilles, c’est que Dream Theater n’a rien perdu de sa virtuosité. Sur de nombreux morceaux, guitares et claviers sont tout simplement affolants, et James Labrie reste dans un registre d’où toute guimauve a disparu. Par contre, mixage et mastering lui donnent une teinte très métallique, que ce soit au casque ou sur des enceintes, à croire que l’album a été masterisé pour des Marshalls.
Ce nouvel opus, en plus de vous en mettre plein les oreilles ne contient aucune faute de goût. On y retrouve le Dream Theater d’il y a quelques années, sans grosse surprise non plus, ni trop metal, ni trop progressif, avec même des guitares sonnant très hard rock par moment (‘Fall Into The Light’). Vous entrez dans l’album, prenez votre pied grâce à la fabuleuse technique des artistes et vous en ressortez, content, avec l’envie d’y revenir, sans pour autant qu’il en reste quelque chose, comme après avoir vu au cinéma un bon gros blockbuster. En l’écoutant, pas une seule bombe thermonucléaire n’explosera, pas plus que vous ne risquez de glisser sur une bouse.
Distance Over Time est bon mais par trop prévisible. Mais quel trip sur les envolées lyriques de Petrucci comme dans ‘Paralysed’, ‘Barstool Warrior’ ou ‘At Wit’s End’ (le grand format metal progressif). Quel bonheur que cet enfer rythmique dans ‘Room 137’, ses claviers rugissants et ses références aux Beatles (sans doute le titre le plus brillant des dix), la basse de Myung qui claque dans ‘S2N’ avec un Jordan Rudess plus virtuose que jamais !
L’album réserve quand même une petite surprise : Dream Theater a volé un bout de partition à John Williams dans ‘Pale Blue Dot’, nous dirons que c’est un hommage clin d’oeil, parce que le groupe se plagie déjà assez lui-même sur ce disque pour que l’on n’en rajoute pas une couche.
Dream Theater, c’est bien souvent tout ou rien, une fois je t’aime, une fois je te déteste. The Atonishing m’avait énervé au plus haut point, en toute logique Distance Over Time devait me faire plaisir. Et c’est le cas, cet album, s’il n’est pas révolutionnaire, fonctionne à merveille, même ‘Out Of Reach’, la ballade gentillette, passe comme une lettre à la poste, alors ne boudons pas notre plaisir.