Titres
Formation en 2004
Enochain Theory est plus un nom qui résonnait dans ma tête qu’une référence musicale connue il y a encore quelques jours. J’ai du voir passer des choses à droite et à gauche à leur sujet sans réellement réagir avant des emplettes faites dernièrement dans mon magasin d’occasion préféré à Strasbourg, l’Occase de l’Oncle Tom.
Devant moi, dans les rayonnages, ce CD, “Life… And All It Entails”, le nom me parle, mécaniquement, je le mets sur la pile avec un SAGA, in Pain Of Salvation, un Pendragon, deux Beatles et trois classiques. C’est bien de claquer sa paye en ces temps de crise, mais il faut ensuite trouver le temps d’écouter la musique ensuite. Donc quelques jours plus tard, je glisse la galette dans le lecteur et je me prépare à l’écouter d’une oreille peu attentive, comme fond sonore. Impossible ! La musique m’absorbe aussitôt. Avais-je loupé un groupe majeur du métal progressif encore une fois ? La réponse est oui.
“Life… And All It Entails” est sorti en 2012, un concept album en douze titres et cinquante neuf minutes si on compte le treizième morceau bonus. A leur actif “Our Lengthening Shadows” en 2005, un EP en 2007 “A Monument To The Death Of An Idea” et un album en 2010 “Creatio Ex Nihilio” ces deux derniers disponibles en numérique. On parle d’un album pour 2014 mais pour l’instant il s’agirait plus d’un EP, à suivre donc.
Qu’est-ce qui a bien pu me faire chavirer sur “Life… And All It Entails” ? La progression lente de l’histoire qui n’explose vraiment qu’à partir de “For Your Glory, Great Deceiver”, la legèreté de leur métal progressif, le timbre de Benedict bien entendu, l’atmosphère qui se met en place dès les premières notes de “This Aching Isolation” et qui se maintient jusque la dernière seconde de “Love”, la variété musicale et son originalité, bref tout un ensemble. Je pense à Sylvan, à Leprous ou encore Devin Towsend quand ça s’agite un peu en écoutant Enochian Theory, c’est dire si j’aime. J’ai parlé de la voix de Benedict, je n’ai pas abordé son jeu de guitare très agréable avec souvent un choix de son limpide, loin du Djent. Du coup, la basse de Shaun ressort très bien comme la batterie de Sam. Les claviers ne restent pas en arrière plan, écoutez le piano, et tout cela est magnifiquement équilibré comme sur “The Motive Of The Machine”. Même quand la batterie joue double pédale, elle n’écrase absolument pas l’ensemble. Quand la musique est belle, le son aux petits oignons et le concept à la hauteur, on appelle cela du nougat.
Enochian Theory use d’effets sonores et de voix off assez régulièrement pour agrémenter les morceaux. vers la fin, le ton forcit un epu sans se vautrer dans le death métal non plus. Un zeste de growl, juste ce qu’il faut pour mettre la pression, tout est parfaitement dosé, équilibré, du métal progressif mélodique aux petit oignons comme j’aime.
L’album commence sur un non titre “Zero Is Also A Number”. Dès “This Aching Isolation” la voix de Benedict fait mouche avec un titre mélodique et quand il monte sur ‘Ignite the skies...’, c’est l’extase, je raffole de ces voix qui s’élèvent vers les éthers, chargée d’émotion, addict en fait. “Hz” reste lent, un peu à la Tool avec un rythmique trainante et un envol sublime vers la fin du titre qui se prolonge par un court instrumental. “Non Sum Eram” est un interlude sonore assez angoissant fait de piano, de synthés et de voix, très long pour ce genre d’excercice, plus de trois minutes et absolument génial. Ce ne sera pas le dernier puisque nous auront encore “Creation Ex Nhihilio” et “The Motive Of The Machine, ce dernier étant plus un instrumental classique.
Il faut parler bien entendu de “For Your Glory, Great Deceiver”, un tournant pour l’album puisque la bête se montre enfin, avec un peu de growl, plus d’énergie, un très beau titre. Je parlerais enfin de “Love” qui clôture superbement ce concept, chant haut, piano, violoncelle, la recette est connue certes, mais quand elle est bien préparée, franchement c’est sublime.
Cet album approche la perfection musicale, sonore et émotionnelle. Deux petits bémols de moindre importance cependant, le livret est franchement minimaliste avec un artwork assez décevant et le dernier titre, “The Fire Around The Lotus”, arrive comme un cheveu sur la soupe après la découverte du concept. Ce n’était peut-être pas nécessaire de l’ajouter pour remplir le CD mais qu’importe.
“Life… And All It Entails” de Enochian Theory rentre dans le cercle fermé des album de référence de Neoprog, également un des albums que j’écouterai à nouveau souvent et que je partagerai avec des amis. Incontournable.