Titres
Formation en 2008
Marek Arnold [clavier,saxophone], Melanie Mau [chanteur], Martin Schnella [chanteur,guitariste], Niklas Kahl [batteur]
Membres additionnels:
Lars Lehmann: basses
Dave Meros: basse, synthétiseur
Jimmy Keegan: batterie, cajon
Jose Pepe Jimenez: percussions
Nathan Brenton: violoncelle, arrangements orchestraux
Eric Brenton: violon, alto
Jens Kommnick: flûtiau, cornemuse, violon, violoncelle, mandoline
Fabian Gödecke: toms portables
Siobhan Kennedy: chant, narration
Johann Hallgren: chant
Glynn Morga: chant
Alexander Weyland: chant
Mathias Ruck: chant
Ossy Pfeiffer: chant
Gary Wehrkamp: chant
Leo Margarit: chant
David Anderson: narration
Anish Jewel Mau: narration
Vous connaissez le N°5 de Chanel, voici N°3 de Schnella. The Pure Shine est effectivement le troisième album de Flaming Row avec, à la tête du groupe, et s'il était encore besoin de le rappeler, Melanie Mau et Martin Schnella. Le duo allemand est à l'origine du concept, de la composition et des paroles de l'album. Ajoutez Niklas Kahl aux percussions et Marek Arnold aux sax et claviers, et vous avez là le quatuor de base du groupe. Un quatuor toujours plein de ressources, générateur de nombreux autres projets et dont la complicité n'est plus à prouver. Grands fans de cinéma, c'est en regardant La Tour Sombre, film adapté de la saga de Stephen King, que l'idée d'un nouvel album basé sur le scénario a germé dans la tête du couple.
Melli Mau et Martin Schnella
Autant le dire tout de suite, ce troisième opus est dans la pure lignée des deux précédents: une longue histoire musicale progressive de près de soixante-quinze minutes mélangeant entre autres, opéra rock, métal, folk, symphonique, chœurs ainsi que de nombreux rebondissements qui ne laisseront pas à vos oreilles le temps de vous ennuyer.
L'histoire ? Je ne vous la raconte pas volontairement et vous laisse le plaisir de découvrir cette aventure en vous plongeant dans le livret de l'album double CD. Sachez seulement que The Pure Shine fait référence à l'énergie solaire qu'ont certains adolescents et qui peut être détournée pour pulvériser La Tour Sombre, un endroit au milieu de l'univers qui préserve les hommes des ténèbres. Donc pour résumer très très grossièrement, du côté des gentils, c'est Jake qui possède cette énergie étincelante, il est épaulé par Roland, les deux se battant contre Walter, le méchant homme en noir.
Je ne vais pas non plus énumérer tous les invités présents sur cette impressionnante fresque musicale, sachez qu'ils sont très nombreux. Citons juste, entre autres, Dave Meros (Spock's Beard) à la basse, Eric et Nathan Brenton (Neal Morse) aux cordes (violon, alto, violoncelle), Glynn Morgan (Threshold) au chant, et bien bien d'autres encore. Quant aux instruments, n'en jetez plus la coupe est pleine: outre le combo classique du rock, vous entendrez orgue, mellotron, saxophones, cajon, cordes symphoniques, cornemuse et flûte irlandaises, mandoline, ainsi qu'une foultitude de guitares dont Martin est le spécialiste. Un très beau projet que ce Pure Shine.
Que dire de plus ? Chaque chapitre dévoile petit à petit les événements de cette fable, et vous n'avez qu'à vous laisser porter. Attention, il faudra plusieurs écoutes avant de pleinement apprécier cette longue histoire pleine de rebondissements. Dès le premier titre qui introduit la tour ('A Tower in The Clouds'), le ton est donné: des pizzicati au violon, un motif un tantinet médiéval, un peu de métal soutenu à grands renforts de cymbales, un court passage qui me rappelle Karfagen, et surtout la voix de Melli qui annonce des vocalises sur un canon à quatre qui vous évoquera très sûrement Fetish de SSTTGD. Un groupe qui se rappelle encore à notre souvenir avec la basse grave et claquante dans 'Roland Of Gilhead'.
Pour le reste, impossible de vous résumer complètement cette superbe galette. Je ne peux que citer pêle-mêle et non exhaustivement des voix merveilleuses, une multitude d'explosions musicales, de régulières envolées, coups de rideaux et surprises, une gigue folk endiablée reprise à la guitare électrique, des canons à capella ou en musique, des passages celtiques, des dialogues entre les différents personnages qui expriment la facette opéra rock de cet album. On retrouve aussi avec bonheur les saxophones de Marek, quelques effluves orientales, des harmoniques de cordes, des articulations légèrement foutraque ainsi que des moments jazzy. Je m'arrête là.
Le livret d'une dizaine de pages vous plongera dans l'univers de cette histoire, une histoire qui, avec ses portails temporels, ses confrontations humaines et sa magie, est un mélange de western, de fantasy et de science-fiction. Il faudra là aussi un peu de courage pour comprendre l'histoire et avoir une vue d'ensemble de tous ces rebondissements. Visionner le film peut être aussi une bonne idée dans la foulée de l'écoute de l'album, ce qui vous permettra à coup sûr de recoller tous les morceaux du livret et des titres. Quant à la saga de Stephen King, résumée très succinctement dans le film, elle comporte pas moins de huit romans publiés entre 1991 et 2012. Si vous avez du temps et que vous aimez lire cet auteur, voilà, pourquoi pas, une nouvelle idée pour 2020.
J'ai évoqué un peu plus haut un double CD. En pratique c'est l'équivalent de la durée de quatre CD qui se trouve dans la pochette. Ce concept album de soixante-douze minutes est en fait fourni avec sa version instrumentale. Encore une très bonne idée, qui vous permettra comme dans tout cas pareil de vous apercevoir de la richesse de la musique de ce concept album.
Alors oui, bien sûr, je vous recommande chaudement The Pure Shine, un pur bijou. Et pour tout vous dire Melli et Martin sont de belles personnes qui vivent leur passion et savent transmettre leurs bonnes vibrations. Cela fait chaud au cœur.