Titres
Formation en 2008
Raffaello Indri [clavier], Camillo Colleluori [batteur]
Second opus de notre duo italien au coq lobotomisé fondé en 2008, la pochette cartoonesque et le titre de ce nouvel album font tout de suite penser à un délire bien barré entre potes. Les deux musiciens, Raphaël Indri (Elvenking, Harduo) et Camillo Colleluori (Hollow Haze), énoncent et utilisent d'ailleurs ces règles simples de composition musicale : la première règle est de "ne mettre aucune limite au style musical du groupe". La seconde règle est de "respecter scrupuleusement les limitations prévues dans la première règle". Le ton est donné. Les deux musiciens, bien reconnaissables sur la pochette, sont aux avant-postes d'un rassemblement hétéroclite composé pêle-mêle de Yoda, d'un zombie, Frankenstein, Gollum, d'un Velocirapto-robot, d'Alex et de son fameux chapeau melon. Avec des références cinématographiques telles que La Guerre des Etoiles, Orange mécanique, Jurassic Park, Le Seigneur des Anneaux, on devine aisément que cet album tourne autour du 7e art.
Les progueux purs et durs peuvent tout de suite passer leur chemin, on a affaire ici à du métal instrumental. Les seules paroles que vous entendrez sont en fait des extraits de films : The Living Dead, Poltergeist dans “Walking Shred”, Pippin et Gandalf dans “Mullog”, Alex Delarge dans “The Phantom of The 13th Orange”. Quelques autres références sont moins évidentes, comme celle à Shawn Lane dans “The Spirit of Shawn”. Shawn était un guitariste américain qui a toujours privilégié les ambiances et la mélodie à la technique. Avec Shawn nous avons en même temps résolu l'énigme du personnage barbu présent à la gauche de Raffaello. La seconde énigme est ce monstre dominant, qui n'est autre que Cthulhu (8e piste de cet album), créature à la tête de seiche, aux tentacules de pieuvre et aux ailes de dragon. Cthulhu est un personnage fictif imaginé par HP Lovecraft dans une de ses nouvelles. Enfin last but not least, “Beastly Dancing” est émaillé d'extraits de films où a joué Lino Banfi, qui peut être considéré comme le Louis de Funès transalpin. En tout cas ce titre comique, burlesque, qui part dans tous les sens, m'a tiré quelques grands éclats de rire.
La musique est basée sur la guitare électrique, avec principalement une guitare solo jouant assez haut sur fond d'accords de guitares plus ou moins saturés. Une large palette de rythmes se trouve bien distribuée au travers de tous les titres. Cela va de la belle ballade “Mullog” (je vous laisse trouver le lien avec Gollum…) et ses entrelacements de guirlandes acoustiques et électriques, au poutrage assez systématique de “Walking Shred” et ses accords saturés, en passant par ici quelques attaques dynamiques dans “Flying in A Yoda's Dream”, là une intro à la ZZ Top, du bon frottage de cordes saturé sur “Elektro Raptor”, là des breaks de rythme assez furieux, ou un beau moment de mélange acoustique et électrique dans “The Spirit of Shawn”. Avec une mention particulière pour “The Phantom of The 13th Orange” qui, avec son motif acoustique, sa batterie appuyée ni trop ni trop peu, ses soli de guitare, est un bon résumé de l'essence de cet album.
Vu que la règle est qu'il n'y a pas de règle, nos deux Italiens nous prouvent qu'ils sont aussi capables, avec le dernier titre, de changer complètement de registre pour composer de l'électro à la Daft Punk. Il y a de plus une piste bonus cachée dans un style identique.
Pour résumer, un album métal accessible, une petite touche de dérision, des musiciens qui maîtrisent leur sujet et qui se sont fait plaisir. The Nerdvrotic Sounds' Escape est un album sans prétention, à écouter comme on prend une bonne bière pour se rafraîchir.
Andiamoooo !
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Vidéo officielle :