Titres
Formation en 2011
Dissolution en 2019
Isa Fallenbacher [chanteur] jusque 2015, Christian Hack [guitariste] jusque 2015, Nerissa Schwarz [clavier,harpe], Wolfgang Riess [bassiste] jusque 2015, Wolfgang Ostermann [batteur], Andreas Hack [guitariste,bassiste,clavier], Sibylle Friz [violoncelle] jusque 2015, Alexia Irini [chanteur] depuis 2017, Melanie Mau [chanteur] depuis 2016 jusque 2016
Membres additionnels:
Michael Bauer: guitares additionnelles
Marco Geipel: basse
Attention cette voix-là est une petite merveille. Quelle voix ? La nouvelle voix du dernier album de Frequency Drift, incarnée en la personne de Irini Alexia. Pour ce nouvel album, la chanteuse s'est fendue d'une petite vidéo de présentation auprès des fans du groupe. Alors bien sûr il n'y a pas que cette voix sur ce nouvel opus, mais force est de constater qu'Irini est le personnage central et incontournable de ce nouveau Letters To Maro. Pourquoi ?
Parce que cette voix est belle, puissante, claire et étincelante.
Parce qu'Irini possède un sens de la diction et du rythme impeccables.
Parce que la chanteuse, issue du classique, est capable d'incarner l'histoire racontée par les paroles, de vivre et de faire ressentir les états d'âme nuancés de chaque histoire narrée.
Irini ne chante pas sur la musique, c'est la musique qui suit Irini. Par ses intonations, ses glissandos et chutes rapides, ses modulations, ses accès de colère, de dérision et de folie, la chanteuse nous embarque sans se rendre compte que nous avons déjà décollé depuis longtemps.
Il suffit pour s'en apercevoir d'écouter le refrain de 'Electricity' - titre aux accents électro-pop qui devrait être un franc succès - avec en prime une fin avec de très forts accents à la Kate Bush.
Il suffit d'écouter le début hallucinant de cette personne perdue dans la foule qui croit reconnaître un être cher, passant par de nombreux états émotionnels, avant de se faire engloutir par cette foule au pied d'un escalier roulant ('Escalator'). Avec de nouvelles intonations qui me rappellent ce coup-ci Noa.
Il suffit d'écouter 'Who's Master', un (putain de) titre de neuf minutes qui vous prendra aux tripes, un titre dans lequel le déchaînement soudain de la tempête, la furie des éléments, ainsi que la dispersion des nuages et le retour au calme sont complètement exprimés, ressentis, traduits dans le corps et la voix de la chanteuse.
Photo Till Mayer
Cette chronique braque en tout premier lieu les projecteurs sur la chanteuse, dans une tessiture qui finalement reste très proche de celle des albums précédents. Mais quid de la musique du groupe allemand ? Eh bien on retrouve avec bonheur l'ADN du groupe originaire de Bayreuth, à savoir la fameuse harpe de Nerissa, du violoncelle, de la flûte, du marimba, du cymbalum, ainsi que de nombreuses séquences cinématiques orchestrées à grands renforts de claviers, et dont les allemands ont le secret. A noter que sur ce nouvel opus le côté rock bien appuyé des guitares et de la double pédale a été gommé, l'album nous embarquant dans différentes ambiances nimbées de mystère, de fantômes et de souvenirs, en demi-teinte, à la frontière étrange entre rêve et réalité. Que ce soit des non-dits épistolaires adressés à ce fameux Maro ('Dear Maro'), de souvenirs de visages et de parfums embrumés ('Underground'), d'une femme happée par les néons de la ville dans la nuit ('Neon'), d'ombres fugaces et de lumières dans le brouillard ('Deprivation'), d'une lente descente aux enfers ('Sleep paralysis'), ou de légendes liées à la mythologie japonaise ('Izanami'), à un fantôme enfermé dans un puits ('Nine'), Letters to Maro nous embarque dans un voyage aux parfums asiatiques, entre lumières, brouillard, foule et solitude citadine, notre esprit flottant en lévitation entre ciel et terre, entre rêve et réalité, les souvenirs et les visages se téléscopant dans un brouillard impalpable.
Ce Letters to Maro est une fois de plus - en tout cas pour moi - une superbe réussite. Gageons que ce nouvel album élargisse encore plus la base des nombreux fans du groupe !
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Vidéo :