Titres
Formation en 1992
Pierre-Yves Theurillat [chanteur], Sébastien Froideveaux [guitariste], Gianni Giardiello [clavier], Laurent Petermann [batteur], Gérard Zuber [bassiste]
Après un premier album, 1er février, très référencé néo prog pour la musique et influences angéliques pour le chant, les helvètes avaient surpris avec son successeur, Vae Victis, sorti en 1996, mélange très réussi de rock progressif et de rock fusion doté d’un groove ravageur allié au chant expressif de Pierre Yves Theurillat. Malheureusement divers événements et choix des membres ont mis un terme prématuré à la carrière du groupe. Pierre Yves Theurillat a repris sa carrière en 2010 avec l’Escouade puis sous ses initiales (P.Y.T) avec son compère guitariste Sebastien Froidevaux. Lorsque le batteur Laurent Petermann les a rejoint, il s’est dit qu’il était peut-être temps de redonner vie à Galaad. En 2016, le groupe a repris vie via des concerts, puis en 2019 est sorti un nouvel album Frat3r dont la recette musicale se rapprochait de celle de Vae Victis, la surprise en moins. Deux ans plus tard, Galaad nous revient avec son quatrième opus, Paradis Posthumes à la superbe pochette et composé de onze morceaux.
Galaad reste désormais fidèle au style musical créé avec Vae Victis. Les textes toujours remarquables évoquent l’humain, la vie, la mort et le divin, éléments plus ou moins mêlés selon les titres.
La guitare de Sébastien Froidevaux, particulièrement présent et inspiré, fait indéniablement penser au Steve Rothery des années Fish quand il se lance dans des arpèges et sur certains soli, mais sa palette est plus diverse que cette référence. Les claviers de Gianni Giardello sonnent moins néo que sur Frater et sont plutôt réussis. La section rythmique, elle est toujours aussi efficace.
L’album débute par le court et puissant Terra, ode en latin à notre planète. Parmi les premiers titres, ‘L’apocalypse’ nous entraîne à nouveau sur du rock au groove puissant qui se mêle à des passages plus émotionnels avec des superbes synthés. ‘Rêve d’unité’ et ‘Amor Vinces’ sont dans le même registre, volcanique et émotionnel. Au milieu, la balade nostalgique ‘Moments’ apporte alors un peu de fraîcheur.
Au cœur de l’album se suivent mes trois morceaux préférés. J’apprécie particulièrement le puissant et fort ‘La douleur’ au refrain imparable qui bénéficie d’un superbe passage instrumental où claviers et guitare nous enivrent. La parabole sur le serpent et l’aigle, ‘L’instinct, l’instant’, débute sur des notes de piano qui accompagnent le chant doux avant de muscler sérieusement le ton avec des riffs ravageurs. Le tout reste ultra mélodique avec encore d’excellentes interventions de Sébastien Froidevaux avant un final habité et inspirant. ‘Ton ennemi’ commence comme son prédécesseur avec une première partie tout en émotion avant que les arpèges s'accélèrent et il n’est pas impossible de trouver la mélodie de la seconde moitié proche de celle du final de ‘Fugazi’.
Je suis légèrement moins enthousiaste sur les deux morceaux suivants, le direct ‘Paradis posthumes’ et ses guitares qui rappellent U2, ainsi que le long ‘Jour Sidéral’ au développement moins fluide.
L’album se termine sur l’hymne à la vie, ‘Divine’ dont la fin reprise a capella dans une ambiance champêtre avec des claquements nous ramène à l’essentiel.
Après un retour réussi avec Frater, Galaad confirme avec ce superbe ‘Paradis Posthumes’ aux compositions inspirées à la fois dynamiques et pleines d’émotion.