Titres
Formation en 1969
Qu’est-ce que le psychédélisme de nos jours ? Les derniers hippies remplissent les maisons de retraite, les trips sous acide sont passés de mode, remplacés par l’ecstasy, et les morceaux de plus de trois minutes sont boudés par les diffuseurs.
Toutefois, Gong est toujours là malgré la disparition de plusieurs membres fondateurs. Kavus Torabi a repris les rênes de ce groupe franco britannique fondé en 1969 par le regretté Daevid Allen et poursuit l’oeuvre du maître en conservant l’esprit.
Sans doute y a-t-il moins de folie aujourd’hui dans les albums de Gong, plus de sérieux, moins de n’importe quoi tesque. Pour ma part (je sais que les vieux fumeurs de chanvre râleront), je trouve que le groupe a gagné au change. Gong c’est toujours beaucoup de musique psychédélique jazzy progressive cuivrée et des textes à fumer.
The Universe Also Collapse se veut un pont entre l’irrationnel et le rationnel, entre la magie et la quantique, entre Terence McKenna et Stephen Hawkings, un voyage sous LSD musical.
Cet album, dernier en date, fait honneur à la tradition, ouvrant avec le fabuleux ‘Forever Reoccuring’ long de vingt minutes et dont je ne me lasse pas. Le titre ne brille pourtant pas par d’incessants rebondissements, il se développe paisiblement, tisse sa toile pour mieux vous capturer, des dialogues au saxophone entraînés par une batterie imprévisible, une basse bondissante où la guitare trouve encore quelques espaces pour se livrer à ses soli spatiaux, laissant parfois percer un chant récitatif, quasi incantatoire.
Après ce grand format vient le minimaliste ‘If Never I’m Ever You’ dont les paroles résument assez bien le thème de l’album, ce pont entre deux mondes, alors que ‘My Sawtooth Wake’, l’autre grand format de The Universe Also Collapse, s’apparente plus à de l’écriture automatique. La rythmique y est obsédante, comme un trip sous acide, alors que le chant vapote de l’herbe et que le saxophone y est tout simplement éblouissant. Une pièce qui marie d’une certaine manière King Crimson à Pink Floyd.
Reste ‘The Elemental’, ma déception de l’album. Tout était si cohérent jusqu’alors. Ce titre très chanté, plus rock que psychédélique, arrive comme un cheveu sur la soupe. Ni le chant, ni la musique ne trouvent grâce à mes oreilles. Dommage de terminer sur cette note négative.
Pour son premier vrai album sans Daevid, Rejoice I’m Dead n’était après tout qu’un album hommage, Gong réussit le pari de poursuivre l’oeuvre commencée par Allen sans pour autant copier ce qui fut composé dans les seventies, et à insuffler, je l’espère, un nouvel élan au groupe.