Titres
Formation en 1993
From The Silence
Iluvatar – Etats-Unis - 1992
Discographie :
A Story Two Days Wide... - 1999
Sideshow - 1997
Children - 1995
Iluvatar - 1993
Membres actuels :
Chris Mack : batterie, percussions
Glenn McLaughlin : chant et chœurs
Dean Morekas : basse, chœurs
Dennis Mullin : guitares
Jim Rezek : claviers
15 ans ! Depuis leur dernier album sorti juste avant le nouveau millénaire, on peut dire qu'Iluvatar, groupe originaire de Baltimore, a fait patienter ses fans. En tout cas le titre de cet album porte bien son nom. Votre fidèle serviteur doit reconnaître qu'à part l'image du saut de l'ange doré de la pochette du dernier album, resté imprimé dans sa mémoire, Iluvatar était un groupe inconnu au bataillon…
Les vraies origines du groupe remontent à 1983, année de naissance du groupe de rock progressif Sojourn, rebaptisé en 1992. Iluvatar, c'est le nom du Dieu créateur de l'univers décrit dans l'œuvre de JRR Tolkien 'The Silmarillion' (tiens tiens ….), publié à titre posthume en 1977. Quelques membres de ce groupe jouent aussi actuellement dans d'autres groupes locaux de rock progressif : Puppet Show pour Chris Mack, Images Of Eden pour Dennis Mullin. Avec, au fil de mes pérégrinations sur Internet, des références à Marillion, Genesis, Cairo, Kansas, Echolyn, Saga, Dream Theater et Fates Warning évoquées pour ces deux groupes. Je ne prétends bien sûr pas avoir entendu tout cela sur ce nouvel album, jeune padawan progressif que je suis.
L'image de la pochette, une sorte d'entrée de temple, de mausolée ou de crypte d'outre-tombe, semble avoir été inspirée d'un ouvrage d'art (probablement le pont enjambant la rivière Susquehanna à Wrightsville) visible dans le clip de 'Tribal Stars', une chanson du groupe de Dennis Mulin.
L'introduction 'From The Silence' commence par les crépitements d'une radio au hasard de la recherche d'une station … un grand classique j'aurais tendance à dire. Des voix semblant venir d'outre-tombe annoncent 'Open The Door', un titre comportant une intro électronique aux claviers très années 80. 'Open The Door' semble vouloir dire "Avance", avec l'idée terrienne que pour arriver au Paradis, il faut peut-être en passer auparavant par l'Enfer. 'Resolution', avec sa ligne de guitare, ses accords d'orgue et sa coupure de rythme, parle de la nature humaine avec ses compromissions, ses contradictions, et sa recherche de bonheur qui ne se fait jamais sans efforts ('Never Forget that you're human / A philosopher, a killer / A builder and a liar / Never say no to desire / Though the cost may be great / But it's greater if you never try'). J’ai retrouvé effectivement dans ce titre, sur une séquence particulière, des accents de guitare à la Saga.
Le titre suivant, 'Le Ungaire Moo Moo' (The Hungry Cow) est une adaptation d'une pièce pour deux pianos composée par Brian Packham, lui aussi originaire de Baltimore, mais officiant maintenant avec son groupe de musique éclectique (Tradition) sur Boston. Avec ce court titre, la bande de potes du Maryland nous prouve qu'ils ne manquent pas d'humour. Un morceau volontairement bancal, barré, foutraque, qui semble partir constamment en sucette. On y retrouve un peu de calme mélodique au milieu du morceau, mais ça repart de plus belle en glissades et en ruades …vous y aurez même droit à deux beuglements du plus bel effet. Personnellement, je n'ai pu m'empêcher d'y voir une vache folle de bande dessinée avec un petit entonnoir sur la tête.
Vous trouverez ensuite avec 'Across The coals' un beau titre progressiste aux accents marillionesques, un moment calme et tranquille souligné agréablement par les guitares électrique et acoustique. 'The Storm' est, lui, un morceau entraînant, joyeux, punchy, court, rythmé et précis, à l'image de sa conclusion. Avec encore un rappel à quelques séquences de claviers marillionesques et de guitares sagaesques. 'Favorite son', vous surprendra ensuite par le décalage entre la légéreté apparente de la musique et la tristesse des paroles, sur un sujet difficile, la perte d'un fils mort au cours d'opérations militaires. On retrouve avec 'The Silence!' une introduction aux claviers très années 80, et finalement un titre assez monotone qui ne semble ni se lancer vraiment, ni prendre de hauteur, et qui laisse un sentiment d'inachevé. 'Older Now', quant à lui, est un titre calme, où la guitare exprime une sorte d'apaisement, de recul sur le déroulement de la vie, une revue des années déjà passées, avec l'idée que nous pouvons apporter des réponses de temps en temps mais que beaucoup de questions restent en suspens. 'Until', le dernier titre, parle d'une séparation douloureuse, et d'une page que l'on peut toujours tourner afin de refaire sa vie. Une sorte de piste cachée termine l'album par une petite pirouette, la station radio qui se rebrouille après s'être durablement calée pendant 50 minutes.
From The Silence, c'est finalement un album accessible pour tout le monde sans "prise de tête", une voix qui me fait penser à Rod Stewart sans le côté grave-rocailleux, une musique ni trop pop ni trop conceptuelle, et dont la mélodie ne reflète pas forcément la gravité des sujets abordés au travers des paroles. En clair, un album qui vous fera passer un moment agréable. Le type d'album qui peut être recommandé à un(e) ami(e) qui souhaiterait faire ses premiers pas, découvrir en douceur le rock progressif.
Site: http://www.iluvatarband.com