Titres
Formation en 1980
Peter Nicholls [chanteur], Mike Holmes [guitariste], Paul Cook [batteur], Tim Esau [bassiste], Neil Durant [clavier]
The Road Of Bones , le dernier album de IQ, est sans doute une de leur meilleur composition, je n’ai pas peut de l’affirmer. Ce groupe qui a connu des hauts et des bas tout au long de sa carrière, qui a bien failli disparaître, qui au fil du temps a subit de nombreux changements de line up, après des années de silence depuis “Frequency”, nous prouve encore une fois qu’ils font partie du cercle fermé des grands du rock progressif.
The Road Of Bones est un concept album cinq titres d’un peu plus de cinquante trois minutes, accompagné dans son édition spéciale de six titres supplémentaires. Un concept sombre comme la pochette, qui n’a pas commis l’erreur, comme sur le non moins fantastique Subterranea, de s'étaler sur deux CDs trop longs pour certains.
IQ, c’est bien entendu Peter et sa voix si particulière, mais c’est également Tim avec sa basse qui est revenu en 2011, Mike, fidèle au poste depuis la première heure, Paul Cook de retour également avec sa batterie après de départ d’Andy et enfin Neil Durant aux clavier depuis 2011.
La musique de “The Road Of Bones” est profonde et riche, sombre, souvent lente avec quelques accélérations, un album solennel et grave, pas forcément composé pour danser en discothèque et tant mieux. Beaucoup de musique, des claviers et une basse très présents, des rythmes lents, des titres longs, bref un retour à du Subterranea par bien des aspects avec des petites nouveautés. Je l’ai dit, le format 1 CD est idéal pour IQ, même si les inconditionnels comme moi pousseront sans doute le vice à écouter l’édition spéciale. Je dois avouer, même si j’adore, après le premier disque, j’ai besoin d’une pause pour ne pas saturer. L’abondance des claviers et la ligne vocale de Peter font que, au bout d’une petite heure, j’ai besoin de respirer un peu.
IQ revient a des fondamentaux sonores qui devraient ravir les fans de la première heure. Mais ils innovent également pas mal, un bon équilibre au final pour un très bel album. Le titre le plus accessible est celui qui sert également à la promo de l’album, “The Road Of Bones” accompagné d’un excellent clip ce qui ne gâche rien au plaisir.
“From The outside In” lance l’histoire avec basse batterie soutenues par les claviers, très rythmé par rapport au reste du disque, il fait beaucoup penser à certains passages de “Subterranea”.
“The Road Of Bones” est nettement plus épuré dans une grande première partie avant d’exploser sur un instrumental bien pêchu. C’est le titre qui parle le plus à mon âme. J’aime particulièrement l’utilisation de ce son xylophone qui rythme certains passages, le bruit des os que l’on entrechoquerait.
“Without Walls”, master piece, ne fait pas loin de vingt minutes, un morceau complexe et riche, plein de breaks, reprises, changements de rythme, partie instrumentales, bref du prog pur et dur. Il ne sera pas aussi aisé à aborder que les deux précédents titres plus directs, mais bon, vous vous attendiez à quoi aussi, à de la pop ? Tout débute très paisiblement mais le ton devient vite angoissant après trois minutes. La basse lance la charge, la guitare grince, les claviers deviennent vintages. La bête enfle, étend son aura maléfique. La puissance évocatrice de la musique est fabuleuse, cinématique, oppressante, n’écoutez pas le titre avant de vous coucher… Et puis, vers la neuvième minute, l’atmosphère s’allège, ouf, mais pas très longtemps puisqu’une gigue infernale démarre juste après.
“Ocean” est très attendu après le monstre qui le précède, c’est le petit titre léger qui permet de reprendre son souffle avec des claviers très Marillion. Léger, facile, mais excellent, il est exactement à sa place après “Without Walls”.
L’angoisse revient vite avec “Until The End” et son intro digne d’un film d’épouvante. Guitare acoustique et percussions, nappes de synthétiseurs, effets sonores, accords mineurs puis revoilà la partie rythmique, très en avant et des claviers grandiloquents, la guitare crie elle aussi, l’instrumental est lancé, des airs de Steve Hackett et de Genesis. Cette seconde pièce épique a démarré, accrochez-vous. Le titre finit magnifiquement, en douceur, sur une belle note, au piano et chant, sublime.
Voila “The Road Of Bones”, du moins l’édition classique, vous l’aurez compris sans doute, il s’agit pour moi d’un des plus grands “IQ” avec “Subterranea”. Dans ces grandes qualités il y a le retour aux classiques, la basse de Tim et les claviers de Neil. Les textes de Peter restent pour le moins obscurs à mon anglais misérable et ça me désole. Deux titres retiennent particulièrement mon attention “The Road Of Bones” et “Without Walls”. L’édition que j’ai entre les mains est la spéciale, il nous reste donc encore un peu moins d’une heure de musique ensemble… Prêt ? Je vais faire court...
Cette édition spéciale comporte donc six morceaux supplémentaires, et pas des moindres, puisque dans la liste se glissent deux grands formats de plus de dix minutes. Bien entendu, ces titres n’ont pas forcément la cohérence du premier CD, mais les amateurs de IQ ne seront jamais contre un petit bonus de quarante et quelques minutes.
Cette seconde galette tranche nettement avec la première. Certes il y a toujours les claviers et la basse très en avant, le chant de Nicholls plus récitatif que lyrique, mais à part “Knucklehead” qui s’intègrerait sans mal dans le concept, les cinq autres titres seraient plus difficiles à caser.
“1312” est un O.V.N.I. dans la série, un petit instrumental, le seul de “The Road Of Bones”, sympathique avec une intro symphonique mais qui ne marquera pas durablement les esprits.
“Constellations” est pas mal dans le genre avec son début où la batterie fait un beau travail. A la sixième minute, le titre embraye sur un instrumental. L’atmosphère est nettement plus légère que sur le premier CD, douze minutes aériennes, très agréables, qui s’écoutent sans effort, cela fait du bien aussi de temps en temps.
“Fall And Rise” est également plus léger musicalement, l’occasion de goûter encore une fois à la basse de Tim qui décidément brille sur cet album.
Du space rock avec “Ten Millions Demons” ? Ben oui, pourquoi pas. Si IQ flirte avec Pink Floyd à temps partiel, qui râlera ? Le morceau est agréable et le final étonnant.
Enfin “Hardcore” et ses dix minutes et quelques clôt le Marathon IQ. Il va du classique à l’étonnant, une des pièces les plus intéressante de ce second CD. Très instrumental avec un beau passage de guitare.
L’édition spéciale possède le mérite de nous faire découvrir la face cachée de “The Road Of Bones”. Les six morceaux n’ont pas forcément la profondeur ni même la puissance évocatrice du premier CD mais méritent plus qu’un détour. Bref vous en aurez pour votre argent avec cette belle édition spéciale.
Je suis entièrement d'accord, c'est un très bon album, mais il faut pas mal d'écoute pour en percevoir toute la richesse. J'ai découvert celui-ci en concert en avril, IQ reste un grand groupe de prog, en studio comme sur scène.
Pour le titre 1312, les amateurs s'amuseront d’entendre l'ouverture 1812 de Tchaïkovski...hommage à la victoire Russe sur Napoléon.
Le 10/05/2014 par A-prog