Titres
Keith Emerson [clavier]
Three Fates est un album mi symphonique mi progressif sorti tout droit de ELP, avec Keith Emmerson aux commandes.
Ont participé à l’album :
Keith Emerson aux claviers, piano, Moog, orgue
Marc Bonilla aux guitares et à la mandoline
Travis Davis à la basse
Troy Lucketta à la batterie
Toss Panos à la batterie sur American Matador
L’orchestre Münchner Rundfunkorchester dirigé par Terje Mikkelsen
Le rock symphonique est un exercice délicat, une tentation classique des musiciens vieillissants qui donne lieu régulièrement à de monstrueux plantages. Mélanger les genres n’est pas donné à tout le monde. Peter Gabriel s’y est essayé assez brillamment en reprenant ses anciens titres sur New Blood, Symphonic Theaster of Dreams également en arrangeant des titres de Dreams Theater avec un orchestre classique (on en reparlera).
Étant amateur de musique classique, je me méfie des mélanges. Les compositions de Ravel, Debussy, Dvorack, Beethoven, Bach ou Mozart possèdent une complexité et une richesse qui va de pair avec le nombre de musiciens.
Le rock adapté au classique fait souvent parent pauvre avec des partitions presque similaires pour chaque instrument, transformant la magie de l’orchestre en soupe, même pas digne d’une musique de film.
Three Fates ne déroge pas à la règle. Il est inégal. Il y a des titres franchement pathétiques mais également quelques petites merveilles.
American Matador est un des grands titres de l’album, magnifique association de la guitare électrique au premier plan et de l’orchestre.
After All Of This possède une belle partie piano mais hélas les violons font dans la glue.
Walking Distance contient de jolies idées hélas mal exploitées, cela fini un peu en musique d'ascenseur, c’est dire...
Tarkus, un classique de Emmerson Lake and Palmer, manque ici un peu de cette richesse musicale qui aurait pu en faire une belle œuvre. Tout l’orchestre semble à l’unisson, pourtant pourtant il y a vraiment de belles choses qui se dégagent, le piano, une guitare, les vent de temps en temps, mais cela reste trop simple pour passer dans la court de la ‘grande musique’. Et puis il y a se final pathétique avec des claviers aux sons d'un autre temps dont on se serait bien passé.
Malambo, assez dans l’esprit de Ravel ou encore de Gershwin sort franchement du lot, avec une vraie orchestration, un petit moment de bonheur musical.
Sur Abaddon’s Bolero, après une longue attente, les claviers de Emmerson se déchaînent, l’effet et saisissant et assez réussi mais il se mérite car la première partie du titre, étirée sur plus de cinq minutes n’en méritait hélas pas plus de deux, et encore.
La fanfare me laisse de marbre, pas de chance elle se décline en deux parties.
Sur cet album on apprécie les solistes, piano, guitares, mais l’orchestration de l’ensemble manque franchement de matière. Ne devient pas compositeur classique qui veut.
Alors prenons la musique pour ce qu’elle est, sans prétention, presque pour l’ambiance, ne comparons pas ce qui n’est pas comparable, Keith Emmerson n’a pas la stature d’un grand compositeur symphonique, il se fait plaisir, enfin j’espère. Il n’étanchera pas ma soif musicale avec ses compositions un peu faciles, mais qu’importe, cela reste agréable à écouter quand même.