Titres
Nick Beggs [chanteur,bassiste] jusque 2015, John Young [chanteur,clavier], Jon Poole [bassiste], Frosty Beedle [batteur] jusque 2020, Zoltan Csörsz [batteur] depuis 2020
Deux vastes hangars perdus dans la campagne anglaise inspirèrent John Young pour le second album de Lifesigns. Cardington, un petit village perdu à l’ouest de Cambridge et qui, avant de devenir une base de la RAF pendant la seconde guerre mondiale, fut le port d’attache de ballons dirigeables. Le 28 juillet 1930, le R-100 prenait son envol pour Montréal, six mille kilomètres en un peu plus de trois jours dans un confort digne d’un palace. Le 5 octobre 1930, l’aventure anglaise prenait fin en Picardie. Le second dirigeable, le R-101, s’écrasait lors de son voyage inaugural sur les collines normandes. Les deux hangars restèrent vides, plus aucun dirigeable ne s’amarra à la tour. Aujourd’hui, avec Cardington, le magnifique album de Lifesigns, le groupe rend hommage à cette aventure fabuleuse.
Si je ne devais citer qu’un groupe comme héritier légitime du rock progressif symphonique anglais des seventies, ce serait Lifesigns. Ils avaient marqué les esprits avec leur premier album éponyme en 2013, ils reviennent cette année avec sept titres qui confirment leur talent. Avec un zeste de Big Big Train et de It Bites, les anglais nous offrent un rock progressif moderne très british.
Quatre guitaristes jouent dans Cardington : Dave Bainbridge (Iona), Niko Tsonev (Wilson, Moonparticule), Robin Boult (Hinterland) et Menno Gootjes. Chacun apportant sa touche personnelle à cet album riche en magnifiques soli.
Trois grandes pièces d’une dizaine de minutes chacune (‘N’, ‘Different’, ‘Cardington’) encadrent quatres autres plus modestes. Sept morceaux responsables du syndrome du chroniqueur, à savoir que tout ce que j’écoute depuis Cardington semble bien fade. La production éclatante souligne le jeu fluide de Frosty qui nage souvent à contre-courant des claviers et guitares, transformant une écriture symphonique en pop progressive rythmée. John passe du piano classique (‘N’) aux claviers Korg avec virtuosité, les guitares tenues par quatre grands maîtres nous jouent du ‘Musical Box’ acoustique comme de longs et brillants soli électriques. L’album s’écoute d’un seul tenant, chaque titre possède une puissance égale et l’on se croit porté pendant cinquante minutes par un même morceau trop court. Ils sont bien différents cependant. ‘Impossible’ est le plus pop des sept, ‘Cardington’ semble écrit comme ‘Ocean Cloud’ et ‘N’ pétille de piano. Mais je n’ai nulle envie de vous disséquer Cardington, sa musique est trop belle. Pour les paroles flottant au-dessus des nuages du livret, j’avoue m’égarer dans les mots sauf pour le dernier titre Cardington.
Le R-100 n’aura fait qu’un aller-retour, le R-101 juste une traversée de la Manche, mais Cardington, second modèle du groupe Lifesigns, devrait voler de longues années, traverser la Manche, les océans Atlantique et Pacifique et devenir un classique, que dis-je, un des chefs-d'oeuvre du rock progressif.
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