Titres
Formation en 1990
Lizard est un groupe polonais dans la veine de King Crimson, Satellite ou encore UK qui chante en polonais dans le texte. Forts de huit albums depuis leur création en 1990, Lizard a sorti en juin Master & M.
Lizard ce sont Damian Bydliński au chant et guitare, Janusz Tanistra à la basse, Daniel Kurtyka à la guitare, Paweł Fabrowicz aux claviers et Aleksander Szałajko à la batterie et percussions.
Du rock progressif expérimental, servi par des musiciens talentueux, qui va nous promener entre de la fusion et du gros son crimsonien, utilisant des motifs répétitifs, une basse très technique, une guitare aux solo déchirants et des claviers virtuoses. Passé le premier trouble du chant en polonais, l’oreille s'accoutume puis se laisse séduire par la voix haut perchée de Damian.
Cinq titre seulement composent ce Master & M, un concept fatalement en cinq chapitres, et seule information exploitable sur l’histoire pour votre humble chroniqueur, cette phrase dans la langue de William Shakespeare dans le livret, ‘let people think on their own now’. Il nous reste donc la musique et quelle musique !
Le jeu de Janusz à la basse est un pur régal, particulièrement sur les passage plus inspirés par le roi cramoisi, un jeu tout en finesse avec beaucoup de présence, tout particulièrement sur le premier et cinquième chapitre très inspirés par un mélange entre In The Court et Tracks.
Des guitares progressives, jazzy ou funk, parfois très démonstratives, parfois plus discrètes avec une belle panoplie de couleurs, il en va de même pour les claviers, même s’ils sont moins en avant que le reste du groupe. Moins d’enthousiasme pour la batterie qui est un peu trop classique à mon goût en comparaison du jeu des autres musiciens.
Le premier chapitre, avec ses treize minutes et quelques débute paisiblement sur des notes longues et la voix de Damian. L'envoûtement peut commencer. Pendant un petit quart du titre, basse et guitares tissent leur toile avant l’explosion de la batterie qui lance un thème hypnotique à la Robert Fripp. Chaque instrument suit une ligne différente, le tout formant un ensemble qui semble menacer de s’effondrer à chaque nouvelle note. Technique, chargé, puissant, énorme en fait.
Le second chapitre débute à capela. Très vite la musique se charge, ces dix minutes explorent de nouveaux sons, pas très loin parfois de Genesis ou de Pink Floyd, avec un peu moins de densité et qui alterne avec des passages très rythmiques. Un morceau très bien construit, plus original également, on se régale.
Le troisième chapitre est le plus court des cinq. Mélange de funk, de prog et de solo de guitare ahurissant.
Le chapitre quatre est plus jazzy et plus paisible, des claviers sur le devant de la scène, on retrouve un jeu de basse guitare très funky. Il s’agit principalement d’un instrumental relativement linéaire qui repose les neurones après l’avalanche qui précède.
On finit sur treize nouvelles minutes puissantes qui débutent comme un titre de Satellite et qui rapidement glisse vers du King Crimson puis vers d’autres univers comme le jazz. Un final qui vous en met plein la figure. Un construction complexe, des passages musclés alternent avec quelques breaks bien placés, claviers basse et guitares font merveille encore une fois. C’est splendide !
Même si la barrière de la langue frustre un peu, Lizard nous offre avec Master & M un fabuleux album qui comblera les amateurs de constructions complexes, de fusion et de 70’s. Un régal.