Titres
Formation en 2010
Shaun Bailey [guitariste,bassiste], Clive Mollart [clavier], Nick Raybould [percussions]
Vous aimez l'électro ? Moi non, pas même le krautrock ou la synthwave pour tout vous dire. Les musiques électroniques façon Jean-Michel Jarre ou Vangelis passe encore, même si elles ne m’intéressent plus beaucoup aujourd’hui. Je vais pourtant vous parler de MonkeyTrial, ce trio britannique qui écrit de la musique ambiante, cinématique, électronique et progressive depuis une dizaine d’années. Leur dernier album en date, paru en août 2020, s’intitule Viking, une bande originale de plus d’une heure, qui alterne électro et cinématique, hantée par une voix qui raconte une histoire.
Mais pour quelle raison MonkeyTrial, avec son Viking, a-t-il su me séduire, moi qui n’aime pas l’électro ? Il y a tout d’abord cette écriture cinématique qui arrondit les transistors, cette voix posée qui hante quelques morceaux, ces percussions, ce piano et des guitares électriques qui tempèrent le visage programmé de la musique.
Viking tisse une atmosphère dans laquelle l’auditeur rêve de vastes paysages, un voyage immobile aux tonalités parfois floydiennes (‘viking at first’) ou très électroniques (‘downfall’). L’album alterne de longs formats de plus de dix minutes avec des pièces plus brèves (trois à six minutes tout de même), culminant sur le presque quart d’heure de ‘viking at first’.
Le récitant apparaît dès le premier morceau ‘a sense of’ et revient dans ‘one in vermillion’ alors que dans ‘things with wings’ c’est une voix enregistrée qui trouble la musique ainsi que dans ‘viking at first’. comme la présence de la guitare dans la partition, les percussions, que l’on doit au nouveau membre du groupe, Nick Raybould, se révèlent une excellente idée, il n’y a qu’à écouter le très cinématique ‘glöesnowb’ pour s’en convaincre.
Si ‘a sense of’, tout en attente, m’a donné envie d’écouter la suite de l’album, j’ai pris peur avec ‘downfall’ définitivement trop djeuns pour moi, et j’ai failli ne pas aller plus loin. Par chance ‘one in vermillion’ se fait nettement plus progressif avec une guitare à la Rothery et ce récitant qui donne de l’épaisseur à la musique. Il y a quelques longueurs mais je conçois cet album plus comme une ambiance musicale qu’une œuvre immersive, si bien que cela ne me pose pas de problème. Si ‘sagarmatha’ revient à l’électro, plus précisément au dubstep, il se distingue de la mouvance par les guitares et les claviers à la Vangelis. ‘things with wings’ est certainement le plus angoissant des huit morceaux, usant d’une démarche pesante pour avancer, lourd et menaçant quand ‘glöesnowb’, entre percussions et guitares, nous ramène à Steve Rothery.
‘viking at first’ marie Gilmour et Vangelis. Tel un goéland planant face au vent, au-dessus de l'océan, il s’éloigne de nous, un V pixélisé dans le ciel électronique pour revenir nous survoler à la fin. Le trop court ‘after viking’, habillé de draperies de claviers stellaires, conclut trop rapidement cet album que l’on repasse alors, pour prolonger le plaisir, même s’il faut pour cela souffrir un peu une nouvelle fois avec ‘downfall’.
Les amateurs de Vangelis, de guitares planantes et de notes électroniques devraient apprécier ce voyage onirique, que ce soit pour accompagner une lecture, se détendre, jouer aux jeux de rôle ou tout simplement pour écouter de la musique.