Titres
Formation en 1988
... The Stories We Could Tell
Mr. Big
Los Angeles, Etats-Unis, 1988
Genre : hard rock, AOR
Discographie :
Mr. Big, 1989
Raw Like Sushi, live, 1990
Lean Into It, 1991
Mr. Big Live, live, 1992
Raw Like Sushi II, live, 1992
Bump Ahead, 1993
Japandemonium: Raw Like Sushi 3, live, 1994
Hey Man, 1996
Channel V at the Hard Rock Live, live, 1996
Live at Budokan, live, 1997
Get It Over, 2000
Actual Size, 2001
Mr. Big in Japan, live, 2002
Back to Budokan, live, 2009
What If…, 2011
Live from the Living Room, live, 2011
… The Stories We Could Tell, Frontiers Records, 2014
Membres :
Eric Martin : chant
Paul Gilbert : guitare, chant
Billy Sheehan : basse, chant
Pat Torpey : batterie, chant
Qu’on se le dise, les patrons reviennent en force avec des histoires qu’ils pourraient nous raconter. Mais au lieu de cela, ils nous les chantent et c’est un pur régal !
Mr. Big est un grand groupe, on le savait. Après une carrière astronomique de 1989 à 2002 (avec une pige à la six-cordes de Richie Kotzen de 1999 à 2002), le groupe avait marqué une longue pause, permettant à ses deux principales gâchettes, Paul Gilbert et Billy Sheehan, d’assouvir leur boulimie musicale.
Et puis, en 2009, Mr. Big nous était revenu avec un Back to Budokan jouissif (je ne peux que vous conseiller le DVD) où l’on sentait le plaisir des Ricains à se retrouver !
Un What If… rentre-dedans (avec le grand producteur Kevin Shirley aux manettes) avait suivi en 2011 et puis, un relatif silence…
Les rabat-joie et autres puristes, s’il en reste, nous demanderont, ce que cette chronique vient faire dans Neoprog… Eh bien, têtes de mules pas possibles, nous leur rétorquerons qu’on s’en fout, parce que ce …The Stories We Could Tell est un putain de bon album comme seuls de tels groupes peuvent en faire !
Et puis, si vous ne l’aviez pas remarqué, j’aime les chanteurs, et Eric Martin est un immense chanteur, un peu éclipsé par les deux fadas du manche, mais bon sang, quelle voix ! Oh, oui, il a un peu perdu en hauteur de notes, Eric, mais quel talent, quelle chaleur dans le timbre, et quelle technique époustouflante !
Alors, ce huitième album lui fait la part belle. Le groupe assure comme toujours, mais l’accent est mis sur des compositions moins empreintes de dextérité, un tantinet moins hard aussi, permettant à Eric d’exprimer tout son talent…
Que les fans de Mr. Big se rassurent (et je suis au premier rang), ça joue, ça pulse, ça groove, et ça vous envoie des mélodies imparables.
Et on attaque par un "Gotta Love the Ride" au riff d’intro imparable et qui bastonne à souhait : c’est énergique, Martin est sobre, les chœurs parfaits et le groupe n’en rajoute pas. Du rock US bien lourd comme Mr. Big sait le faire.
"I Forget to Breathe" poursuit dans le même registre bien maîtrisé, avec son riff hendrixien, et un petit final gilbertien à couper le souffle !
D’ailleurs, on ne le reprend pas, ce souffle, que déboule "Fragile", une ballade rock mid-tempo, bien à la Mr. Big, avec une ligne de chant à reprendre sous la douche ou au volant de sa Pontiac (on peut rêver, non ?)… La production de Pat Regan est monstrueuse : la batterie de Pat Torpey claque et tout ressort magnifiquement : une grande chanson. Même le solo de Paul Gilbert est sobre et mélodique (enfin, c’est Gilbert quand même).
"Satisfied" ! Voici la bombe de l’album, avec la basse de Billy Sheehan qui groove à fond. Bon, OK, le riff reprend des plans de "Alive and Kickin’", mais, de par ma chandelle verte, que c’est gouleyant ! Eric rigole même, ça sent le groupe qui prend son pied, Paul place des petits gimmicks, et le refrain vous explose encore une fois. Le passage voix-batterie rappelle combien ces gars ont un talent indéniable pour placer des vocaux qui touchent vos cornets acoustiques – ces mecs sont des songwriters de première et ils ne reviennent pas pour faire de la figuration, je vous le dis !
La ballade pour midinettes, "The Man Who Has Eveything", a tous les ingrédients du genre, avec ses sons de violons, la voix suave de Martin, et le petit solo bluesy de Gilbert.
Retour au groove rock avec "The Monster in Me". Diantre, ça pulse à mort, le riff Gilbert-Sheehan est une tuerie, le pont est dantesque, les voix se complètent du feu de dieu et Gilbert sort l’artillerie. Quel solo !
Clin d’œil à l’album précédent, "What if We Were New", nous envoie un blues-rock enlevé ou la diction de Martin fait des merveilles. Somme toute, un morceau assez classique, peut-être un ton en-dessous, mais on imagine aisément le brûlot que cela pourrait donner sur scène…
"EastWest", nouvelle ballade bien dans le style du gang. On a beau en avoir entendu des morceaux comme ça de leur part, ça fonctionne toujours, d’autant que Gilbert est en verve, on sent le travail d’inspiration-préparation de ses interventions. Martin est au top, sans en faire des tonnes comme bien trop de chanteurs, juste un immense vocaliste qui sait faire passer une émotion, la grande classe.
On attaque déjà le neuvième morceau avec "The Light of Day", qu’on n’a pas décroché. Et ça repart dans le groovy, avec un Sheehan qui tourbillonne, un Torpey qui scande les temps, une pulsation qui vous décoince les pieds, même ceux du hobbit le plus bougon… Et quand Gilbert et Sheehan s’élancent ensemble, il est temps d’appeler les pompiers - fire in the basement -, il y a urgence !
"Just Let Your Heart Decide", troisième ballade, avec un petit côté "Going Where the Wind Blows" sur le refrain. Bon, ceux qui sont allergiques passeront leur chemin, pour les autres, ça le fait grave…
Funky, ce "It’s Always about that Girl", les Yankees s’amusent comme ils savent si bien le faire. Bon sang, on dirait un groupe qui sort un de ses premiers albums, la maîtrise en plus. Torpey montre son sens du swing, et Gilbert… fait du Gilbert : travail sans filet ! Eric Martin emmène tout le monde, à moins que ce ne soit l’inverse…
"Cinderella Smile" attaque encore funky et là, c’est vraiment Eric qui a la vedette. Cendrillon peut sourire : en carrosse ou en citrouille, elle va passer une bonne soirée, la belle !
Enfin, pour conclure, le titre de l’album, "The Stories We Could Tell", un tantinet autobiographique, mid-tempo, où Martin fait encore étalage de sa classe modeste. Les chœurs se font presque soul, et moi, je m’en tiens une belle avec un tel breuvage : j’adore les histoires qu’ils peuvent nous raconter !
On trouvera en bonus une version live de "Addicted to that Rush" que je n’ai pas eu en écoute, zut. Sinon, deux mauvaises nouvelles : la tournée qui commence le 17 octobre ne passera pas par la France et il faudra se dépêcher sur les cinq premières dates pour voir Mr. Big pas trop loin de chez nous ; et surtout, Pat Torpey, atteint de la maladie de Parkinson, sera remplacé derrière les fûts par Matt Starr (Ace Frehley)…
La bonne nouvelle, c’est que cet album va faire la nique aux vieux groupes qui insistent juste pour assurer le cash-flow, tout comme aux jeunes impétrants qui vont encore avoir du boulot pour prendre la place : Mr. Big is back, fellows, et nom d’une pipe en bois, pour une nouvelle, c’est une sacrée bloody bonne nouvelle !
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