Titres
Formation en 2007
Clarence [batteur], Rico [], Jouch []
Altra est mon premier Naïve. Un groupe toulousain que j’ai envie d’écouter depuis longtemps. La sortie de leur dernier bébé s’est imposée à moi comme point de départ. Comment va-t-on étiqueter ce groupe ? Ça c’est une bonne question. Alternatif, métal, post-rock, progressif ? Je ne sais pas, le débat est ouvert.
Naïve est un trio, Clarence, Rico et Jouch. Illuminiatis, leur précédent album, survolé rapidement, m’avait titillé, l'enthousiasme de Stéphane, blogueur helvète, m’a donné envie d’aller plus loin.
Sur Altra, j’entends, sous le post-rock alternatif métal progressif, des touches électroniques discrètes. Plusieurs éléments qui me feront les rapprocher d’un Muse survitaminé. Décidément, pas facile de les situer ces trois gars-là. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’ils ne font pas dans le commercial avec leurs formats à rallonge.
La couverture et le livret en noir et blanc en imposent. Un travail très soigné qui donne envie de plonger dans la musique. Le son lui, ne bénéficie pas du même traitement. Il manque de définition et semble souvent assez confus. Il faut dire que tout se superpose, guitare grave, basse, batterie et chant médium, cela fait beaucoup de monde sur les mêmes fréquences. Mon oreille est habituée à un spectre plus large et c’est donc au casque quasi analytique que j’ai dû commencer la découverte pour tout entendre.
Sept morceaux et un peu plus d’une heure, un quasi instrumental avec “Mother Russia” et un grand format nommé “Altra” qui referme l’album, voila pour la fiche signalétique. A la première écoute, deux morceaux se détachent tout de suite, “Mother Russia” et “Waves Will Come”, sans doute parce qu’ils sont nettement moins rentrés dedans que les cinq autres et que mon cerveau est revenu au mode progressif. Il va falloir apprivoiser les autres.
Dans “Elevate/Levitate”, Naïve mélange bien des ingrédients. Après des claviers planants, déchaînement nerveux de batterie, basse et guitare qui laissent place au chant sur une rythmique basique et une gratte sympa que l’on entend pas assez. Puis il y a un refrain façon “Out Of This World” avec des éléments électro. A peine trois minutes viennent de s’écouler. Le post-rock prend la relève une soixantaine de secondes avant le retour de la cavalerie. Le refrain revient prolongé par de l’électro. La basse et la batterie martèlent la fin du titre, laissant juste quelques accords éthérés pour finir à la guitare. Après ça, “Yshbel” fait pâle figure, on poutre, on se calme, on poutre… Il y a quand même un petit quelque chose de sympa vers la sixième minute, mais bon. Et voici “Mother Russia” dont j’adore la mise en place. Très électro, peuplé de voix fantomatiques, ‘You will fade away’, il vire au métal à la cinquième minute avec débauche de guitare et batterie où traîne une voix off. Le final est excellent. Poutrage à tous les étages, voici “Monument Size” où l’on s’attend dans les premières secondes à une explosion de growl. Il faut dire que le texte ne donne pas envie de gambader dans une verte prairie, ‘I fell sick’. Sombre, tendu, dommage que le son ne rende pas ça plus consistant. Quand le monstre s’endort, c’est pour nous surprendre avec des percussions qui tranchent avec le début du morceau. Un très bon titre. “Surge” possède sans doute le plus long texte. On est sur du métal façon Deadwing avec toujours une base électro sur les parties plus calmes. Ce n’est pas très élaboré mais ça s’écoute bien. Une guitare enfin claire sur des tonalités nord africaines, “Wave Will Come” démarre. Cela fait du bien de sortir du son gris et d’entendre des couleurs, trop rares sur cet album. “Altra” est à la croisée des chemins, ne pouvant poutrer comme un âne pendant douze minutes, il hésite, cherchant sa voie et tabasse à la fin. Le phrasé de Jouch change avec ce titre, une variation bienvenue. Mais remplir douze minutes avec pas grand-chose conduit à l’ennui. Le titre contient quelques idées, mais pas assez pour tenir sur la durée.
Je n’aime pas la production qui ne met vraiment pas en valeur le travail du groupe. Aigus et graves sont passés à la trappe, restent des médiums ternes où tout se mélange. J’ai horreur de ça. Assurément, une partie de mon déplaisir tient à ça, car sur les sept morceaux, il y a quand même des titres très séduisants : “Elevate/Levitate” sacrément bien construit, “Mother Russia” qui m'envoûte, “Monument Size” qui décoiffe pas mal et “Wave Will Come” qui est un arc-en-ciel sur le béton.
Clarence abuse des crashs et je ne suis pas fan, trop habitué à des batteurs plus inventifs. Le chant de Jouch est un peu monotone et monocorde, peut-être serait-il plus à l’aise en français ? Mais j’aime bien le mélange des genres que propose Naïve. Le groupe a d’excellentes idées pas toujours bien mises en valeur.
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Vidéo :
magnifique album
Le 05/04/2015 par sophra