Titres
Formation en 2003
Valerio Storch [chanteur,guitariste], Carlo A. Fiaschi [chanteur], Raffaello Venditti [chanteur], Edoardo Carlesi [bassiste]
Invités :
Fabio Lione [voix]
Alessandro Del Vecchio [clavier, mixage et mastering]
Mario Draghi [président de la Banque centrale européenne]
En règle générale, l’amateur de prog est un type sérieux. Cultivé, il écoute du Malher entre deux vinyles de Pink Floyd (oui, le progueux est puriste, et n’a pas de CD) sur son système audio de chez Devialet. Il alterne ses lectures entre Alexandre Dumas et Stephen Baxter, en passant par Pierre Boulle et Asimov. Il n’a pas de télé, mais regarde Arte en replay ainsi que des concerts de King Crimson (attention, il n’a surtout pas Netflix). Il adore Kubrick bien évidemment… Côté rigolade, l’amateur de prog n’est pas vraiment le premier. Il aime Desproges, et s’amuse à décortiquer ses sketchs en se disant que c’est toujours d’actualité.
Vous ne vous reconnaissez pas dans cette description ? Tant mieux, votre vie est peut-être sauvée. Par contre, si vous vous y retrouvez, il y a urgence. Votre vie peut encore être sauvée grâce au dernier album du groupe de métal déjanté Nanoware of Steel : Starway to Valhala. (Sauf si en plus vous êtes collectionneur compulsif, et amateur de photographie… vous êtes irrécupérable).
Nanowar of Steel nous propose du power rital tout ce qu’il y a de plus rhapsodique. D’ailleurs en guest star, on notera la participation de Fabio Lione (Angra, Rhapsody of Luca Turilli of Fire, ou un truc du genre) pour sa contribution dans ‘Barbie MILF Princess Of The Twilight’, donc c’est pas rien. Et donc en plus d’être du power métal, il se trouve qu’ils ont une attitude plutôt parodique (parody-fun-gay-metal pour être plus précis). Vous connaissez Ultra Vomit ? Et bien c’est le même état d’esprit.
Analysons plus en profondeur (aucun sous-entendu) leur dernier album. Les paroles décrivent la tentative philosophique du groupe de livrer la solution ultime aux dilemmes les plus pressants de notre société occidentale, tels que : qui est le petit ami de David Hasselhoff ? Que se passe-t-il quand on rencontre un français du XIIe siècle sur Tinder ? Bien d’autres questions encore dont les réponses sont dans le livret de l’album… Car du livret, vous allez en avoir besoin. Les textes sont en anglais et donc si comme moi, vous préférez les Bidochon à Shakespeare, vous risquez de ne pas tout comprendre… Heureusement, les titres aident, ainsi que certains clips comme celui du déjà cité ‘Barbie Milf of the Twilight’ ou alors ‘The Call of Cthulhu’.
Quand on ne comprend pas les paroles, forcément on écoute la musique, et il y a de quoi faire. Les 18 titres de l’album sont bourrés de citations musicales diverses et variées. Pêle-mêle on trouve du Pink Floyd (‘Another Drill in the Wall’, un ‘Money’ version visseuses/perceuses), du Dream Theater (‘Images and Swords’… ah ah ah), du Bee Gees et du AC/DC dans ‘Uranus’, et même du Offenbach ainsi que la cucaracha dans ‘Tooth Fairy’, j’en passe et des meilleures…
Techniquement et musicalement, ça tient plus que la route. Ces ritals (ou ces ritaux… ) sont de sacrés musiciens.
On trouve de tout dans cet album. Quand Rhapsody alternait entre musique baroque et métal symphonique, Nanowar insère des sketchs divers et variés. On trouvera une engueulade en italien incompréhensible (“Il Maestro Myagi di Pino”), une interview du groupe à propos de la musique de Dream Theater (‘Images and swords’), une parodie de Star Trek (‘Bum voyage’) et oh joie, du français avec un appel à marcher sur Carrefour (‘The Crown and the Onion Ring’)…
Bref. Vous l’aurez compris, Nanowar ne se prend pas du tout au sérieux. Et ca fait du bien un peu d’humour dans ce monde musical de brutes, cadré et architecturé. Une bonne tranche de rigolade, à la recherche du moindre petit clin d’oeil, c’est ça qu’il faut pour dérider l’amateur de prog sans qu’il ne s’en rende compte. Bien entendu, comme le dit Cthulhu dans ‘The call of Cthulhu’, BUY or DIE !!!
Allez, je vous en mets une dernière avec Mario Draghi en guest !!!