Titres
Formation en 2014
Musiciens :
Bois: Kevin Russell, Chris Shade, Michael Thomas, Justin Flynn, Alden Banta.
Trompettes: Augie Haas, David Smith, Josh Deutsch, Matt Holman
Trombones: Matthew McDonald, Nick Finzer, JC Sanford, James Rogers
Rhodes : Landon Knoblock
Kenji Shinagawa: guitare
Russ Flynn: basse.
Jared Schonig: batterie.
Un big band, Brooklyn, du jazz, du rock progressif, mais que diable allait-il faire dans cette galère ? C’est une demande incongrue qui nous est parvenue il y a quelque temps, celle de Nathan Parker Smith, chef de cette formation audacieuse qui mélange cuivres, basse, guitare, batterie, jazz, progressif et même musique avant-gardiste avec ses musiciens, celle de chroniquer Not Dark Yet, leur premier album.
Néophyte le Neoprog, avec une culture jazzy réduite à néant et qui devra se raccrocher à celle du contemporain, nettement plus développée, Musica nous voilà (festival de musiques contemporaines de Strasbourg), je vous avais caché cette part obscure de mon parcours musical ?
Pour aborder cette œuvre étonnante en onze pièces que nous livre Nathan, il va falloir s’armer de quelques points de repères. Il faudra être préparé. Aimer les cuivres est une bonne base, ne pas s’encombrer de préjugés sur le jazz ou le prog sera déterminant, ne pas craindre l’expérimental, les dissonances et être assurément curieux sera un plus. Si vous êtes loin de ces critères, passez peut-être votre chemin. Pour la chronique de Not Dark Yet, j’ai dû travailler en secret, au casque ou seul à la maison, mon entourage ayant un peu de difficultés avec l’album pour être tout à fait honnête.
Et pourtant, dès la première écoute, ce projet m’a séduit, mais je suis bien atteint aussi. La force motrice de l’ensemble, une batterie de folie alliée à des cuivres hallucinants. Bien d’autres éléments viennent compléter la formation comme basse, guitare, clavier, bois, plus ou moins présents selon les titres, mais le moteur reste là.
Quand on parle jazz, on parle également de la qualité sonore, de ‘grande musique’. L’enregistrement et le master de cet album ont été soignés. Une écoute en flac ne laisse passer aucune faiblesse, même sur des titres plus subtils comme “Fog Over East” fait de bruitages, l’équilibre électrique / instruments à vent est parfait.
Parlons musique maintenant, l'exercice le plus délicat pour moi. Prenez du Magma sans partie vocale, musique répétitive incantatoire mais avec nettement plus de maturité, ajoutez-y une tension palpable comme la BO de Vertigo, un zeste de Gershwin, de Boulez et de Ravel, beaucoup de jazz également, mais là suis sec en références. Ne mélangez pas mais superposez, saupoudrez de quelques motifs progressifs et même un peu de métal comme dans “Spin” et vous obtiendrez onze pièces assez courtes, très différentes, vives, angoissantes, mélancoliques, dansantes, expérimentales, psychédéliques, qui une fois font briller les cuivres, une autre fois la batterie ou la guitare.
L’entrée en matière est rude, alors accrochez-vous. D’emblée le big bang attaque fort et de manière impitoyable. Si votre oreille n’est pas prête, laissez-lui un peu de temps pour absorber la violence, après “Mega” tout semblera facile. Not Dark Yet m’a assurément surpris, et j’aime ça en musique. Les artistes sont à la hauteur de la partition, l’enregistrement est de qualité, le plaisir serait maximum en live bien entendu mais les chances de les voir se produire en France sont minces, donc je me contenterai du disque.
Site : http://nathanpsmith.com/
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Trailer :
Not Dark Yet sur Bandcamp :