Titres
Formation en 2016
Un album de musique progressive joué sur deux instruments avec une seule artiste, des brumes d’Avalon au psychédélique, voilà ce que je vous propose de découvrir aujourd’hui. Nerissa Schwarz est cette brune réservée qui joue aux côtés de Andreas Hack dans Frequency Drift. Ses instruments, la harpe et le mellotron, sont les seuls présents sur ce premier album Playgrounds Lost.
La harpe, instrument ancestral, possède une signature reconnaissable entre toutes, qu’elle soit classique, celtique ou électrique. Des notes et accords clairs, égrenés ou en draperies et qui, en dehors de quelques pièces de Debussy et la musique d’Alan Stivel, sont rarement à l’honneur. C’est, entre autres, la présence de cet instrument qui m’avait séduit chez Frequency Drift, lorsque je les découvrais en 2014. Inévitablement, l’album solo de Nerissa se devait de figurer dans nos chroniques.
Deux instruments et un musicien, cela semble bien peu lorsque l’on écoute du rock progressif avec des formations à cinq voir six ou sept artistes. Certains titres de Playgrounds Lost mériteraient sans doute d’ailleurs d’être étoffés. Mais c’est également ce dépouillement qui contribue au charme de cet album cinématique. Les notes tissées par la harpe et le mellotron sont comme des étoiles qui percent la voûte céleste. Des atmosphères sombres, mêmes torturées (‘Dance around the black hole’, ‘No more games’), intimistes, qui siéent aux moments de paix, lorsque le soleil est passé sous l’horizon. Sur Playgrounds Lost, je retrouve les expériences sonores de Gabriel pour la musique du film Birdy comme cet inquiétant ‘Something behind trees’.
L’album ne dure que trente huit minutes, neufs morceaux parfois très courts, espacés de silences pour en prendre mieux la mesure. Les compositions de Nerissa ressemblent parfois à un exorcisme de ses tempêtes intérieures; des motifs répétés, des notes éparses et des nappes sombres au mellotron. L’expérimental n’est jamais loin, voir le psychédélique (‘Dance around the black hole’, ‘Yellow Skies’, ’Something behind trees’) comme folks (‘Play’, ‘Running out’) quand la harpe domine la partition. ‘Fireflying’ fait un peu exception, son de flûte, harpe, un petit air d’Harmonium plane sur ce titre.
L’association harpe et mellotron est séduisante mais ne suffit pas à me rassasier complètement. Les atmosphères que Nerissa ébauche dans Playgrounds Lost mériteraient d’être développées et étoffées de quelques instruments. Espérons que ce premier album aura une suite, peut-être dans une configuration plus ambitieuse.
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