Titres
Formation en 2011
NOS, comprenez Not Otherwise Specified, est un groupe de rock progressif d’Atlanta.
Et c’est d’eux dont nous allons vous parler aujourd’hui.
Quand vous aurez entendu leur reprise de “Dance On A Volcano” de Genesis, vous comprendrez sans doute mieux pourquoi cette formation compose aujourd’hui ce qu’aurait pu écrire Genesis si le groupe n’avait pas sombré après le départ de Hackett. J’exagère ? A peine… Prenez un peu des Italiens de Profusion, un peu de Dream Theater, beaucoup de Genesis, une bonne dose de technique et vous obtiendrez cette musique incroyable qui explose dans vos oreilles. C’est en écoute sur Bandcamp, ce n’est pas très connu et pourtant, le groupe est éblouissant. Alors allons-y, jetons-nous à l’eau.
Leur nom est complètement étrange (Non spécifié ailleurs, c’est un peu ce qui ne rentre dans aucune case), on finira par les appeler NOS, tout simplement. A leur actif, deux albums, Judgement en 2011, et le dernier, Projective Instruments qui est sorti en février 2014.
Le groupe est composé de Craig Kerley au chant, guitare et claviers, Ben Daniels guitare, Brian Arnold guitares et chœurs, Keith Tuggle basse, Jeff Wheeler batterie et chœurs, et enfin Marty Gelhaar aux claviers.
La basse et la batterie de NOS vont vous en mettre plein la vue de même que les claviers omniprésents sous forme d’orgues le plus souvent. Par la force des choses, les guitares électriques se retrouvent en retrait, mais quand on leur laisse un peu de place comme sur “Falling”, comment dire, ben ça déchire grave. C’est peut-être chant et batterie qui me font le plus penser à Profusion. Même si NOS n’a pas la folie des Ritals, il y a un petit air de famille quelque part. Le groupe n’échappera pas à la comparaison avec Genesis, inévitablement. Genesis vient d’Angleterre et NOS ne se départit pas d’un accent ricain qui lui colle à la peau, à la Spock’s Beard, pas texan quand même, pas franchement carré non plus, mais pas canterbury, ça c’est certain. Cependant, de temps en temps, ils lèvent le petit doigt et boivent une tasse thé avec des scones après un déferlement d’énergie parfaitement contrôlé, “Sorbet” en est le parfait exemple, Steve Hackett apprécierait l’hommage.
NOS n’a pas peur des grands formats non plus, mais pas peur du tout, “Harvest Soul” et presque dix minutes, oui bof, “Falling” plus de onze, peut mieux faire, “Racing Shadows” vingt-trois minutes et quelques, je m’incline… Qui est assez fou de NOS jours pour composer des monuments pareils, NOS justement.
Généralement; c’est le moment où je parle de la production qui aurait pu être plus… ben non. La prod est au top. Il y a tout ce qu’il faut où il faut, pas de son écrabouillé, pas d’instrument à la traîne, pas de basse surround, un régal pour mes pavillons délicats. Je recommande d’écouter Projective Instruments fort, très fort même, à s’en faire péter les tympans pour profiter de la dynamique monstrueuse de certains passages ou bien de vous l’écouter au casque au moins une fois, comme avec un Dream Theater ou un Transatlantic.
“Harvest Soul” lance la machine sur du métal progressif déchaîné, digne d’un Dream Theater en pleine crise de jouvence ou d’un Profusion radicalisé. L’entrée en matière est brillante et technique, si vous ne saviez pas ce que sont batteur, bassiste, claviériste et guitariste, après cela vous devriez en avoir un vague idée. Le titre, outre virtuosité évidente, possède une construction assez géniale où le classique et le rock s’invitent à la table du métal progressif avec des chœurs presque gospel dont on reparlera. Tout cela possède une belle patate qui donne furieusement envie d’en savoir plus long.
“Hold On” est un rock US carré à l’orgue au format court qui tranche avec le premier titre. Il s’offre tout de même un break inattendu à la guitare et au chant avant de reprendre la charge. Direct, efficace, la pause qu’il fallait avant d’aborder “Falling” où vous aurez l’occasion entre autres de découvrir le talent du bassiste, je dis entre autres car le titre est un feu d’artifice. NOS trouve le temps de nous laisser respirer sur quelques passages, un peu de flûte, un solo de guitare, car il faut l’avouer, tout ceci est technique, dense et chargé d’émotions, vous vous en prenez plein la poire pendant onze minutes et des brouettes, en live ce doit être monumental. Si la grosse caisse n’explose pas à la fin du morceau, c’est un miracle.
Genesis, Hackett, “Bay of the Kings”, “Horizons”, vous connaissez ? Voici le trou normand, le truc frais que l’on met au milieu d’un repas chargé pour faire passer le poisson avant d'attaquer le gigot d’agneau, car ce qui va suivre pourrait donner une indigestion. En attendant c’est le “Sorbet”.
Puis viennent le piano et le chant de la pièce majeure, “Racing Shadows”. Nous embarquons pour presque une face de vinyle, un titre à la Transatlantic, progressif, plein de rebondissements, de références, alternant accélérations et eaux dormantes, instrumentaux et chants. L’exercice est toujours très difficile et NOS s’en sort avec les honneurs même s’il n’atteint pas la perfection de “Falling” ou de “Harvest Soul”. Les trames progressives se mêlent au métal et au rock voire au canterbury. Les glissements se font sans à-coups mais il faut s’accrocher pour suivre, cela va très vite.
Et la surprise de taille vient du final “Caveat”, près de quatre minutes a cappella absolument magnifiques, que l’on attendait certainement pas ici après une telle charge musicale et autre débauche de virtuosité. Terminer ainsi l’album m’inspire du respect, c’est carrément culotté même, pure prise de risque, se démarquer quitte à déplaire. Sublime !
Projective Instruments est probablement un des albums de l’année 2014, il est en lice pour la compétition, c’est certain. La question est de savoir, comment avons-nous pu passer à côté d’un tel groupe ? Il aura fallu qu’ils nous suivent sur Twitter pour que l’on jette une oreille puis deux, puis quatre à leurs albums, sans cela, nous aurions peut-être loupé cette merveille. Indispensable soyons clair !