Titres
Formation en 2010
Formés en 2008, les polonais de ProAge livraient, après deux EPs, leur troisième album en douze années d’existence. Chanté dans la langue natale de Stanislas Lem, ProAge marche sur les pas des grands noms du rock progressif des pays de l’Est comme Millenium, usant du saxophone, un instrument quelque peu passé de mode plus à l’ouest.
Le groupe, fidèle à la tradition progressive, livre un morceau qui compte pour plus de la moitié de la durée de l’album 4th Dimension. ProAge décline en six titres de nombreux sous-genres du rock progressif, du metal-prog, du néo-prog, du prog-fusion ou encore du crossover.
‘System’ démarre sur les chapeaux de roues. Des guitares rageuses et des claviers néo sur une batterie qui claque donnent une tonalité metal à ce premier morceau redoutablement efficace qui fait de l’ombre au court ‘W Cienu Izolacji’. Le saxophone de Mariusz Rutka s’invite sur le troisième titre nettement plus ambitieux que le précédent où funk, néo-prog et claviers vintages se croisent. Le ‘Sensorium’ qui suit se révèle particulièrement original au regard du reste de l’album, tout à la basse de Roman Romano Siminski et la flûte traversière de Małgorzata Lydka. Mais la pièce que tout le monde attend est bien entendu le titre album de près d’une demi-heure. Cette fois, point d’épure, mais du prog riche en claviers et rebondissements. Orgues vintages qui grondent, saxophone en solitaire, basse qui marque un rythme néo-prog, guitares implorantes à la Gilmour, nappes de claviers à la IQ, rock fusion fou, narration, cette quatrième dimension est riche en surprises. Je reconnais cependant avoir décroché à mi-parcours. ProAge n’aura pas réussi à capter mon attention de bout en bout, s’enlisant même quelque peu à la fin.
L’album s’achève par un ‘Wyspa Czasu’ qui, en un peu moins de sept minutes, superpose guitares un brin jazzy, orgues old school, claviers néo-prog et une jolie ligne de basse sans réussir à me toucher pour autant.
4.wymiar (la quatrième dimension en polonais) regorge d’idées interessantes, et ce mélange de sonorités seventies et nineties fonctionne assez bien. Cependant, sorti de ‘System’, ‘Sensorium’ et la première moitié de ‘4th Dimension’, je suis resté très détaché, observant froidement les notes passer. Le groupe ne révolutionne pas le prog, peine à tenir la distance sur un long format, et la voix du chanteur Mariusz Filosek manque de personnalité pour sortir du lot. 4th Dimension n’en reste pas moins un album sympathique faute d’être génial.