Titres
Invités :
Marek Arnold (saxophone, claviers), Matthias Becker (basse), Lars Begerow (chant), Kay Ernst (guitares), Michael Ettema (lead guitare), Frank Göbel (lead guitare), Johannes Hahn (claviers), Jost Halenta (basse), Oliver Hanf (lead guitare), Claudia Kettler (chant), Olaf Kobbe (chant), Kreuz & Quer (choeur), Stefan Mageney (chant), André Müller (chant), Melanie Nocon (chant), Claudia Orth (flûtes), Thomas Orth (piano à queue, direction du choeur), Frank Rausch (mix et master), Yossi Sassi (bouzouk, lead guitare), Jessica Schmalle (chant), Martin Schnella (guitares), David M. Scholtz (lead guitare), Markus Schüttler (basse), Magdalena Sojka (chant), Kalle Wallner (lead guitare), Volker Wichmann (claviers) et Andreas Wimmer (orchestration).
Chez Progressive Promotion Records existe un microcosme musical où des artistes se côtoient et jouent ensemble comme Martin Schnella ou Mareck Arnold. Nous allons les retrouver aujourd’hui aux cotés de nombreux autres comme Kale Wallner (RPWL), Yossi Sassi ou Lars Begerow (Volbeast) mais également des artistes amateurs.
Patchwork est un rêve d’enfance de Gerd Albers, celui de composer un album où jouent près de 40 chanteurs et musiciens, un album parlant de notre société et de ses travers. Huit années de travail et trois producteurs plus tard, arrive ‘Tales From a Hidden Dream’.
Le patchwork est une technique de couture qui consiste à assembler des morceaux de tissus très différents pour constituer une pièce complète à la fin. C’est exactement l’effet que produit cet album avec neufs morceaux qui explorent des horizons sonores très variés : rock classique, choeurs, métal, funky, progressif, acoustique, symphonique et j’en passe. La succession des musiciens, chanteurs et chanteuses participe également à cette haute couture colorée. Même le choix des langues y contribue, puisque, bien que majoritairement chanté en anglais, un titre est en allemand.
‘Beginning’, le premier instrumental que vous entendrez, ouvre l’album au piano, claviers et saxophone de merveilleuse manière.
Puis les choses sérieuses se mettent en place avec ‘Oblivion’, pièce en quatre actes qui approche le quart d’heure. Flaming Row et Ayreon ne sont pas loin dans cette écriture métal progressive à plusieurs voix, celles de Lars, Claudia et Gerd. Le titre, où brille le Steinway de Thomas, parle des grandes crises et conflits de notre monde actuel. Lars fait le gros dos sur la section métal ‘Focus Points’, contrebalancée par le chant jazzy de Claudia qui revient sur ‘Oblivion Things’, le final acoustique.
‘The Turning Point’ porte la signature de Martin à la guitare. Le titre, hard rock 70’s, aborde le sujet des choix et des risques liés à ceux-ci. Au chant Olaf, ami de Gerd et membre du cover band allemand Groove Fabrik. Entre guitares débridées et claviers à la ARENA, le morceau, du haut de ses sept minutes, décoiffe.
Un choeur de treize voix chante ‘Elysium’, un bel hommage à cette étudiante de New Delhi violée puis assassinée par six hommes en décembre 2012.
‘Land Of Hope And Honour’, sur un thème irlandais avec la flûte de Claudia et la délicieuse voix de Jessica, reste en Inde, pays de grands contrastes culturels, sociaux et technologiques. Le titre prend un magnifique virage floydien sous les doigts de Michael pour s’achèver sur le thème gaélique. Éblouissant.
Le funky et la musique orientale se heurtent au hard rock de Stefan du groupe Crystal Ball. Voici ‘Not Yet’ qui est l’image même du patchwork multiculturel où Yossi vient mettre son grain de sel. Le titre est un peu chaotique et les choeurs ne convainquent pas, contrairement aux guitares qui déchirent.
Une seule pièce est chantée en allemand, et ce par Magdalena qui a également écrit les paroles. Il s’agit de ‘Every End Is A Begining’. Je sais, je sais, vous avez du mal avec l’allemand, mais faites un effort pour moi s’il vous plait, il s’agit d’une jolie chanson pop acoustique avec une lead guitare qui me rappelle Steve Rothery.
‘Oblivion Things’ est la reprise instrumentale, au piano à queue, de la dernière partie de ‘Oblivion’. Une pièce un peu mélo avec une belle orchestration que l’on doit à Andreas Wimmer.
Enfin, après un petit délire entre Peter et Gerd, nous atteignons le grand format, ‘Incomprehensible’, démo de 2009 qui parle d’une petite fille témoin d’un meurtre. Kale, de RPWL, ouvre le bal sur un solo nerveux. Un titre décliné en quatre parties encore une fois, et trois voix dont celle d’Andre avec laquelle j’ai un peu de mal. Le morceau ne rivalise pas avec ‘Oblivion’, surtout pour la production, mais s’achève par un nouveau solo de guitare vraiment sublime, façon Gary Moore signé Oliver.
Je déteste le Scrabble, qu’on se le dise, alors la pochette… Sinon j’ai bien quelques reproches à faire sur la production et sur quelques passages chantés. Mais dans l’ensemble, il s’agit là d’un sacré bon patchwork, un peu amateur dans la conception sans doute, mais porté par d’excellents artistes et beaucoup d'enthousiasme. Rien que pour ça, je vous le recommande.
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