Titres
Ray Alder [chanteur]
Mike Abdow : Guitare, Basse
Tony Hernando : Guitare, Basse
Craig Anderson : Batterie
Beaucoup l'ont oublié ou ne le savent tout simplement pas, mais le metal progressif tel qu'on le connaît aujourd’hui doit bien plus à Fates Warning qu'à un Dream Theater par exemple, qui est pourtant la «vitrine» de ce mouvement musical.
Fates Warning sort régulièrement de très bons albums mais restent malheureusement et injustement méconnu du grand public bien qu’il possède de nombreux atouts, d'excellents musiciens, de grandes qualités de composition et bénéficie de la présence en son sein d'un des meilleurs chanteurs rock de ces dernières décennies, j'ai nommé Ray Alder, qui nous offre avec ce What The Water Wants son premier album solo.
C'est à Madrid, où le chanteur a vécu ces trois dernières années, que Ray Alder rencontre Tony Hernando, guitariste du groupe espagnol Lords Of Black auquel il fait part de son envie de s’atteler à la composition d’un album solo.
Les deux hommes commencent donc à travailler sur plusieurs compositions susceptibles de figurer sur celui-ci. Après avoir composé trois titres, Tony se voit obligé d'abandonner l'aventure en cours de route afin de s'occuper de problèmes internes à son propre groupe.
Après une longue période d'attente, Ray décide finalement de se tourner vers Mike Abdow, guitariste de tournée de Fates Warning qui accepte de reprendre le travail là où il s’était arrêté, c'est ainsi que naissent les sept autres titres de ce What The Water Wants, enregistré dans différents studios entre l'Espagne et les Usa sans que les musiciens y participant ne se rencontrent jamais.
Premier constat, la musique que nous propose Ray Alder se démarque, sur la forme, de ce que font les groupes dans lesquels il officie habituellement. Les longs morceaux alambiqués ou techniques laissent ici la place à des titres dont le plus long n'atteint même pas les six minutes.
Deuxième constat, la différence entre les titres composés par Tony et ceux composés par Mike est plus que flagrante, les premiers, 'Shine', 'Beautiful Lie' et 'Wait' sont heavy et rentre-dedans, alors que les seconds, plus subtils, jouent sur les ambiances, ce qui ne les empêche pas d’être pourvus de solides riffs.
Ce What The Water Wants évolue musicalement sur un terrain qui ne devrait pas déboussoler les fans de Engine, Redemption et Fates Warning. Il est plein à craquer d'une musique classieuse et de mélodies toutes plus belles les unes que les autres mettant en avant les qualités vocales de Ray Alder dont la voix, qu'il semble maîtriser de mieux en mieux au fil des ans, illumine chaque morceau de l'album.
Écoutez en priorité 'Lost' et son refrain entêtant et le sublime et poignant 'The Road' qui, à mon avis, justifie à lui seul l'achat de cet excellent disque.
Le design de la pochette réalisée par Cecilia Garrido Stratta, designer graphique et femme du chanteur, ainsi que la production soignée par Ray Alder lui-même, assisté au mixage par Simone Mularoni (Rhapsody, Michael Romeo, DGM), contribue à faire de ce premier essai en solo une vraie réussite.
Un coup de maître qui devrait bien évidemment ravir les fans des groupes cités plus haut, mais qui possède suffisamment de qualités pour plaire à un public plus large.