Titres
Formation en 2011
Jarrod Gosling [chanteur,guitariste,bassiste,clavier,batteur]
Regal Worm - Neither Use Nor Ornament
Sheffield, Angleterre, 2011
Genre : rock progressif
Label : Quatermass Records
Discographie :
Dissecting the Worm (A Taste) - EP - 27 juin 2013 - Autoproduction
Use And Ornament - CD - 2 décembre 2013 - Quatermass Records
Neither Use Nor Ornament - CD - 13 octobre 2014 - Quatermass Records
Membre : Jarrod Gosling
Regal Worm est un drôle d’animal dans la faune bigarrée du rock progressif. Tellement étrange que leur précédent album, Use And Ornament, est arrivé chez nous il y a quelque temps et n’a su, à l’époque retenir notre attention, car le problème est là, Regal Worm, ne nourrit pas son public de mélodies prédigérées ; oubliez d’emblée l’écoute facile, avec ces rigolos-là, il va falloir s’accrocher un petit peu. Du rock progressif riche d’instruments acoustiques, de voix, de constructions abracadabrantes, mélangeant bizarreries, humour, dissonances et mélodies improbables, fusion, cinématique, tout un florilège de techniques juxtaposées sans la moindre considération pour votre cerveau éreinté après une journée de travail, musique d’intellos…
Voila une première impression guère flatteuse. Puis vient la seconde, lorsque les brumes de la fatigue s’estompent, que les méninges deviennent plus disponibles. L’oreille s’éveille alors à ces constructions surprenantes, ces rythmiques cycliques, ces chœurs, ces bruitages d’oiseaux. L’homme responsable de tout cela est Jarrod Gosling qui joue presque de tout quand il ne compose pas, s’abstenant juste de chanter.
Neither Use Nor Ornament est un disque cinq titres pour compliquer les choses et Regal Worm est joueur, deux pièces gigantesques pour débuter et terminer l’album et trois petits riens du tout au milieu, quand je vous disais qu’il est taquin. Regal Worm trouve un peu son alter ego chez Modest Midget pour le côté barré et les petits cui-cui des claviers, même si, question taille des morceaux, ils ne jouent pas dans la même catégorie.
Sur “Odilion Escapes From the Charcoal Oblivion”, vous entendrez du rock progressif classique flirter avec du canterbury, du jazz, des motifs électro sans les beats d’usages, des chœurs entêtants, de la trompette sud-américaine, des claviers parfois proches des “canards” de Modest Midget. Je retiens une guitare et une basse particulièrement belles. Des claviers qui ont tendance à me saouler parfois par trop de bizarreries auxquelles je n’adhère pas vraiment, n'eût été un piano au son plus pu,r oui, mais là les oiseaux, les sons huit bits, les canards et le Space Invaders non… Même chose pour les chœurs, point trop n’en faut, après trois écoutes consécutives de Neither Use Nor Ornement, si je croise une chorale, je tire à vue, je n’en peux plus. les moments de grâce alternent avec des passages parfois irritants qui ont une fâcheuse tendance à boucler, pour mon plus grand désespoir et sur les dix-huit minutes de “Odilion Escapes From the Charcoal Oblivion”. Il faut s’armer de patience afin d’entendre les trésors qu’il recèle comme ces guitare et flûte vers la douzième minute.
Des trois petits morceaux je n’en retiens qu’un seul, “Animal Attic”, instrumental avec un saxo qui se ballade, des claviers sympas, un petit goût de King Crimson mélangé à du jazz, bien trop court à mon goût, hélas.
Des cinq titres présents, “The King of Sleep” est celui qui a su réellement me séduire. Plus facile à aborder pour un non-initié avec sa petite touche brésilienne, il part surtout moins en live et laisse le cerveau suivre un seul cheminement à la fois. Les transitions se font en douceur et les synthés semble être passés de la génération ZX 81 à l’Amiga. Le titre s’offre même un petit break psyché vers le milieu avant de revenir aux rythmiques du maillot de bain peu après.
Regal Worm, vous adhérerez ou pas à l’univers assez barré. Musicalement, c’est du beau travail, original (ça, pas de doute), bien construit. Mélodiquement, ce n’est franchement pas ma came, la chose part un peu trop dans tous les sens, un énorme foutoir festif pour mes oreilles formatées au prog mélancolique nordique. Je préfère de beaucoup ce nouvel album au précédent, d’où la chronique, mais cela reste encore un peu trop étrange pour mon côté petit bourgeois, je l’avoue.
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Teaser :