Le danger des projets solo, c’est de tourner en rond. Et quand guitares et basses sont jouées par un seul homme et que la batterie est programmée, le risque augmente encore. Roland Bühlmann vit en Suisse et sortait début avril son second album instrumental.
En plus des guitares résonnent dans Bailenas d’étranges instruments, un Hanottere, sorte de Luth helvétique, un Shofar, corne à vent israélite, et des pierres en guise de percussions. Mais ne vous y trompez pas, ce sont les guitares qui règnent sans partage, développant des mélodies qui vont de la world (‘Cinnamon’), au rock (‘Rougeoyer’) et s’égarant également dans un expérimental ambient marathonien (‘Pange Chorda’). Des mélodies aux motifs répétitifs qui s’apparentent à du remplissage sur le dernier titre de plus de dix-huit minutes où ne se produit aucun réel rebondissement.
Bailenas ne semble pas posséder d’âme, une musique froide, répétitive qui ne mène nulle part. L’album pourra séduire les amateurs de guitares en tout genre (Fender, Yamaha, Steinberger), ainsi que les contemplatifs zen ratissant leur jardin japonais, mais assurément pas les progheads avides de tempos infernaux, de contretemps, de changements de rythmes et d’abondance sonore.
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Titres
Roland Bühlmann [guitariste]