Titres
Formation en 1981
Derk Akkermann [guitariste,clavier], Henrik Wager [chanteur], Anja Günther [chanteuse], Lutz Günther [bassiste], Jens Beckmann [batteur]
Au concours de la pochette la moins réussie de l’histoire du rock progressif, Saris aurait ses chances; le photomontage de ciel nuageux et de lune sur lequel un arc-en-ciel naïf, des silhouettes de corbeaux et un dirigeable gothique sont dessinés, surmontés du titre de l’album et du nom du groupe dans une police de caractères d’un autre temps, ne donnent vraiment, mais alors vraiment pas envie d’écouter Beyond The Rainbow, le dernier album de Saris. Et c’est bien regrettable, car la musique elle, tient finalement bien la route.
Saris existe depuis le début des années quatre-vingt, a sorti un single en 1983 mais le groupe n’accouchera de se son premier album que dix années plus tard et disparaîtra pendant treize ans. C’est en 2009 que Saris fait son come back et cette année le groupe signe son cinquième album chez Progressive Promotion Records.
Saris joue de l’AOR avec une bonne dose de symphonique et abondance de choeurs. Si les compositions ne changeront pas la face du prog, elles possèdent le mérite d’être bien accrocheuses, du moins pour certaines d’entre elles.
Le duo formé par Henrick et Anja est un des piliers de Saris enrichi des guitares et claviers de Derk Akkermann, le frontman du groupe. Néo-progressif, hard-rock, rock symphonique, metal mélodique se combinent pour proposer dix pièces dans lesquelles l’oreille retrouve des influences telles que Marillion, Within Temptation, Ayreon et même Mike Oldfield.
Henrick n’est pas toujours parfaitement au diapason lorsqu’il chante seul, mais dès qu’il est soutenu de choeurs ou par Anja, ce petit désagrément s’estompe. Pour la partition, Derk Akkermann réalise la plus grande partie de l’ouvrage et si le jeu du batteur Jens Beckmann ne brille pas par son originalité, il se révèle efficace.
‘Avalon’, qui oscille entre AOR et néo-progressif, constitue une belle entrée en matière suivi d’un ‘Time Machine’ d’abord symphonique et qui se rapproche ensuite des jeunes années de Ayreon et de Marillion avant de proposer un patchwork instrumental jubilatoire et de revenir dans le style de Arjen Lucassen. Le plat principal arrive après un ‘Oblivion’ non indispensable : ‘Beyond The Rainbow’ composé de pas loin de douze minutes symphonico progressives où sonnent des claviers à la ‘Season’s End’ ainsi que force de choeurs.
Après ce quatrième titre épique, soit mon oreille se fatigue, soit l’inspiration s'essouffle notablement. Malgré une entrée en matière très symphonique, le “When is falling down” de ‘Orphan’ sonne définitivement trop eighties comme ‘Heaven’s Gate’ décidément too much. ‘Strange Melody’ passe inaperçu comme ‘Away From You’ mais le guitares de ‘New World’ jouées à la manière de Steve Rothery dans ‘Script for a Jester’s Tear’ relancent quelques minutes la machine, et ‘Infinity’ termine l’album de belle manière.
Au final cet album laisse une impression mi-figue mi-raisin. Pour quelqu’un appréciant l’AOR eighties un peu kitsch, certains titres méritent largement la découverte. Mais lorsque l’AOR devient presque caricatural façon oum papa du bal du samedi soir (‘Orphan’, ‘Heaven’s Gate’, ‘Away From You’), il faut avoir baigné dans ces années là pour apprécier. Ceci expliquant peut-être cela, j’ai bien aimé Beyond The Rainbow.