Titres
Formation en 2010
Eduardo Osuna Gil [chanteur,guitariste], Joey Aguirre [batteur], Wins Jarquin [bassiste], Xavi Leon [guitariste]
Sifting joue du metal progressif à outrance, à la manière de Dream Theater qu’il plagie effrontément. Du metal progressif technique, virtuose, quasi caricatural, et lorsque Derek Sherinian en rajoute une couche sur un solo de claviers dans ‘Ghost Of A Lie’, la coupe déborde.
Alors pourquoi en parler dans ce cas me direz-vous ? Parce que le metal prog démonstratif à la Dream Theater, j’aime ça, j’adore en fait, tout en restant conscient de ce que je suis en train d’écouter tout de même.
Le quatuor de Los Angeles en fait des tonnes : album marathon de soixante-dix minutes, arrangements symphoniques pompeux (‘Agony’), pièces à rallonge (‘The Infinite Loop’), batteur frénétique (‘A Critical Affair’), enfer technique et growl (‘Stop Calling Me Liberty’), solo de claviers ébouriffant (‘Ghost Of A Lie’) ou tabassage en règle (‘Emotionless Shells’). Pourtant, ou bien à cause de tout cela, j’écoute The Infinite Loop en boucle depuis des jours, et j’aime ça.
Il y a tout de même du fromage à pâte molle chez Sifting avec ‘Enough (clean edit)’, ‘What if (Dichotomy)’ et ‘To Who I Am’ mais sans les bêlements de Labrie, alors cela passe assez bien.
Les guitares de Xavi et Eduardo rivalisent de virtuosité, la basse de Wins s’impose dans ‘The Fifth Element’ et le jeu de Joey n’a rien à envier à celui de Mangini. Les deux pièces phare de The Infinite Loop se placent en tête et queue de train : ‘Agony’ de près de onze minutes à l’ouverture hispanisante, la composition façon Dream Theater et des arrangements symphoniques, et ‘The Infinite Loop’, plein de rebondissements, dépassant joyeusement les treize minutes, sans doute la pièce la plus progressive des dix, encore une fois très proche de l’écriture de Dream Theater période Octavarium. Entre ces deux monstres, il y a le ‘Stop Calling Liberty’, un petit bijou de moins de huit minutes, où Wins et Joey s’éclatent comme des bêtes, sans parler de la performance vocale de Eduardo et des guitares très heavy par moment.
S’il y a deux ans Not From Here ne m’avait pas franchement convaincu, ce nouveau Sifting, même s’il ne réinvente pas le fil à couper le beurre, est une de ces bonnes grosses galettes de metal progressif que l’on prend plaisir à écouter à fond, rien que pour faire plus de bruit que le chien des voisins. Plus sérieusement, si vous aimez la débauche technique et le metal progressif façon Dream Theater, allez écouter The Infinite Loop, c’est du lourd.