Titres
Formation en 2008
Christiaan Bruin [batteur], Guus van Mierlo [bassiste], Rik van Honk [clavier,trompette], Wabe Wieringa [guitariste], Tom Luchies [chanteur,guitariste]
Le groupe hollandais Sky Architect a sorti le 18 Mars dernier, pour son dixième anniversaire, une réédition de leur tout premier album Excavations of the Mind. Pour cet album, qui a bénéficié d'un remixage et d'un remastering, la bande à Christiaan Bruin nous gratifie de soixante-dix minutes de musique. Outre l'opus original où le titre 'Deep Chasm', en trois chapitres, a été “compacté” en une seule plage de dix-neuf minutes, cette resucée contient trois titres "additionnels": 'The Grey Legend' joué en concert, une version acoustique de 'Russian Wisdom', ainsi qu'une version démo de Gyrocopter.
En général, lors de rééditions d'album, le charme est de pouvoir comparer la qualité améliorée du son, le nouveau mastering, ainsi que les bonus, points qui mériteraient d'être approfondis, mais que je ne traiterai pas pour des raisons purement techniques.
Pour ceux qui connaissent le groupe (ou pas), nous l'avons déjà évoqué pour les autres albums, c'est un euphémisme de dire que la musique du quintet amstellodamien ne se laisse pas apprivoiser du premier coup. Il vous faudra de l'attention et plusieurs écoutes avant d'apprécier cette musique totalement inclassable. Outre de longs morceaux de onze à dix-neuf minutes nécessitant un minimum de concentration, nous avons affaire à une musique pétrie de nombreux breaks, ambiances, articulations, revirements et autres surprises. C'est très simple, en moyenne toutes les minutes la portée propose une modification majeure, change de direction ou de rythme. Impressionnant. Et il n'est pas trop possible de se raccrocher à quelque chose de déjà connu, ou qui évoque une influence identifiable. Il n'en reste pas moins que cette musique reste en même temps accessible, fluide et agréable à écouter, à l'image de 'Russian Wisdom', court titre agréable, joyeux et frais avec son rythme entraînant, son ambiance de kermesse bon enfant et sa trompette, et sa fin très punchy. Ou à l'image aussi de 'Excavations of the Mind', titre en majorité calme qui alterne piano et guitare clairs, Hammond, petite accélération, chant très calme, articulation expectative, solo de guitare électrique.
Concernant des références connues ou des périodes auxquelles on peut se raccrocher, j'ai juste noté quelques passages fleurant bon les seventies, impression qui se confirme avec des notes de Hammond qui apparaissent ça et là, des parfums assez roots de guitares, ou des claviers qui émettent de petites bulles vintage.
Le secret du groupe est en fait très sûrement là: savoir, même sur des titres très longs, et sans grands renforts de notes et de débauche musicale, relancer continuellement la machine sans lasser l'auditeur ni heurter la trame musicale complète qui reste intuitivement très cohérente et homogène. Une sorte de petits changements constants dans la continuité. Cela parait facile quand on écoute, mais sûrement beaucoup plus difficile à concevoir.
En résumé, pour les puristes du prog, prenez le plaisir de découvrir par vous-même les différences entre cette nouvelle version et l'original. Pour les autres c'est l'occasion d'une nouvelle découverte, tant du groupe que de l'album que nous n'avions pas encore chroniqué. Ce qui est désormais chose faite.