Titres
Formation en 2014
Rick Holmen [chanteur], Simen Hanssen [guitariste], Stian Dahl [guitariste], David van Dort [bassiste], Ole Martin Svendsen [batteur,percussions]
Difficile à trouver des informations à se mettre sous la dent en ce qui concerne le quintet à l'honneur aujourd'hui, à savoir le groupe norvégien Taskaha. Le fait que la formation sorte son premier album éponyme y est probablement pour quelque chose. Un album long d'une bonne heure de musique et sorti le 28 Août dernier.
Un chanteur, deux guitares, une basse, une batterie. Une formation somme toute classique qui, sur les premières notes d'écoute ne m'a pas fait penser du tout à du prog, mais plutôt à du bon rock bien appuyé. Le degré de nervosité musicale dépendra en fait de chaque titre. 'Mind Date', avec son petit motif à la Linkin Park en intro, donne le ton appuyé de l'album. Un côté entraînant, plaisant, mélodique avec bien sûr quelques transitions, arrêts et coupures de rythmes, ainsi qu’un petit solo de guitare. Bien foutu, bien construit, mais rien de vraiment révolutionnaire à vrai dire. L'album est ensuite une alternance de titres plus ou moins nerveux. Du côté calme, nous allons trouver 'Distressed' avec néanmoins sa petite envolée de guitare au milieu de titre, et 'Friday Night', la ballade de l'album à guitare acoustique et petit violon tranquille. Du côté rock qui tabasse un peu plus, on trouve 'Invisible' avec un très court passage de growl, et 'Reframe!' qui sonne aussi comme un petit air de déjà entendu. Entre ces deux extrémités, vous avez les autres titres qui alternent sections tranquilles et passages plus corsés, à l'image de 'Nature Girl' qui se fait remarquer par ses rythmes différents sur les couplets.
La musique jouée est bien foutue, bien construite, et semble utiliser les bonnes vieilles recettes éprouvées qui fonctionnent. Malheureusement, en tout cas pour moi, ça s'arrête là. Le premier titre m'avait emballé à la première écoute, mais les écoutes suivantes n'ont pas vraiment franchi de palier de plaisir supplémentaire. Je commence à trouver l'album longuet au bout du quatrième titre, avec ce sentiment de déjà entendu et finalement pas très original. Il y a bien ici un petit intermède jazzy ('Eden'), là un rythme syncopé ('Invisible'), là une guitare un peu fofolle que l'on aurait aimé entendre plus ('Daylight's Fading'), mais rien de vraiment novateur. J'entends des cordes fugaces à la Saga ('Reframe!'), des consonances à la Dream Theater ('Invisible'), du Solstice Coil ('Eden'), une guitare mi-floydienne, mi-pendragonesque ('The Climb'). Les aficionados de hard rock des années quatre-vingt-dix trouveront sûrement sur quelques séquences d'autres parfums à la Iron Maiden, Metallica et consorts.
Les ingrédients sont bons, le plat présenté est bon, mais reste classique et n'explose pas les papilles. Pour prendre l'exemple du court et unique passage de growl de l'album, on a l'impression que le groupe s'est dit :'Les gars il faut aussi mettre du growl, pour un album de prog métal c'est obligatoire'.
Utiliser des recettes musicales éprouvées ne suffit pas. Construire des titres de huit à treize minutes qui ont du mal à retenir l'attention ne suffit pas. Créer des ponts musicaux, des changements rythmiques ne suffit pas. Cela ne suffit pas à construire une cohérence dans un album. A moins d’être passé complètement à côté, j'ai ce sentiment d'absence de vision ou de cohérence dans le projet. J'ai en fait l'impression que Taskaha n'a pas encore trouvé sa propre direction, sa voie. Une voie qui donne une identité artistique, un son, une empreinte musicale spécifique reconnaissable entre toutes. Votre serviteur est sûrement très dur, ou peut-être blasé, mais c'est ce que je ressens.
Pour conclure, Taskaha est un bon premier album de musiciens déjà expérimentés. Nul doute que les prochains albums permettront au groupe d'affirmer leur identité musicale et d'affiner leur son. C'est en tout cas ce que je leur souhaite.