Titres
Formation en 2018
Au lieu de courir sans cesse après l’actualité galopante, remonter le temps offre parfois quelques belles surprises. Le webzine ne peut hélas absorber toutes les perles que les groupes, labels et promoteurs nous soumettent. Alors souvent, des oeuvres méconnues passent au travers des mailles de nos filets, faute de temps. Revenant quelques mois en arrière dans nos archives, je suis tombé sur The Central Heart, un projet solo d’un artiste d’Orlando en Floride qui depuis 2018 a produit trois albums, et dernièrement un EP écrit pendant le confinement.
Nothing But Sound, disponible comme les autres sur la plateforme numérique Bandcamp, est un disque qui fut publié le 14 février dernier. Onze petits formats navigants entre pop, progressif, metal et alternatif.
Sans label, sans édition physique, avec un artwork à la PainShopFree, The Central Heart possédait peu de chances de sortir de l’ombre, alors nous allons braquer nos modestes projecteurs sur un album qui le mérite amplement.
Le mystérieux artiste qui se cache derrière The Central Heart se nomme Alphonso Ramos. Il a grandi, baigné dans la musique de Rage Against The Machine et de Tool, et aujourd’hui il butine du côté de Health, Gojira ou encore The Contortionist. Alphonso a commencé à composer de la musique il y a deux ans à la manière d’une thérapie, une manière pour lui de s’ouvrir vers les autres.
Si ‘Burning All We See’ au refrain commercial et aux claviers eighties à la Tony Banks secoué par quelques riffs à la Porcupine Tree peut sembler en première approche commercial, ‘Home’ s'acoquine avec Tool et ‘We Become’ épouse les formes du djent. Alors même si Nothing But Sound semble tout d’abord paisible, il cache bien son jeu.
Cette apparente douceur tient au phrasé et à la voix parfois vocodée d’Alphonso quand la musique, elle, prend nettement plus de risques. La majorité des textes sont courts, comme les titres eux-mêmes (deux à six minutes) et parlent à la première personne du singulier de souffrances, de rêves, de mal-être : “Si je pouvais être quelqu’un, je serais une personne qui ment”. L’album s’équilibre agréablement entre titres calmes et touches plus metal (‘Home’, ‘The Host That I Create’, ‘We Become’’...), maintenant un rythme propice à plusieurs écoutes.
On pourra lui reprocher, comme toujours, des ressemblances évidentes avec d’autres formations nettement plus connues, mais pour un projet solo, je trouve vraiment que le travail d’Alphonso est remarquable et mérite la découverte.