Titres
Formation en 2016
Quatre années après Interstellar, Pt. 1, Thomas Jamet, le fondateur du groupe orléanais Hundred Miles, propose à nos oreilles un second EP instrumental intitulé Dark Matter, Pt. 2.
Dark Matter ce sont cinq morceaux de guitares électriques stellaires, proches de la mouvance post-rock avec en bonus l’énergie metal progressive. Dix-neuf minutes passées sur la surface d’une planète inhospitalière, équipées d’une instrumentation minimaliste : basse, batterie et guitares.
Judith Meyerson est à l’origine du magnifique artwork de Dark Matter représentant un astronaute en lourd scaphandre qui foule un monde hostile dans le ciel duquel gravitent des lunes, astéroïdes et planètes géantes.
Le guitares dominent Dark Matter, reléguant presque basse et batterie aux instruments accessoires, un reproche que je fais régulièrement aux projets solos des virtuoses du manche à six cordes. Des guitares qui se superposent les unes aux autres, en picking, en mandoline, en long accords aériens et riffs torturés pour construire les mélodies. Vous retrouverez ici des atmosphères à la Anathema, God Is An Astronaut et même quelques références nettement plus heavy. Les cinq morceaux, de par leur format très court (trois à cinq minutes), ne laissent guère le temps à la musique de se développer, sautant d’une idée à une autre sans transition. Mais Thomas possède le mérite de ne pas diluer ses inspirations pour faire du volume comme certains artistes du genre.
Chaque titre démarre par une courte ouverture à la guitare sur laquelle Thomas raccroche progressivement les autres instruments à la manière de ‘Tubular Bells’ ou du ‘Boléro’ de Ravel, ma préférée étant celle de ‘Universes In Motion’.
Pour ce qui est de la technique, je laisserai les spécialistes du manche ergoter sur le sujet, je ne fais pas partie de la secte des guitaristes. Je sais néanmoins apprécier les belles sonorités des cordes, micros et amplis ainsi que le jeu précis de Thomas, que ce soit sur les arpèges ou avec l’ebow. Dark Matter est un beau moment de guitares même s’il pêche par une batterie trop présente et guère enthousiasmante. Il manque sans doute à l’album quelques bruitages ou un récitant pour raconter son histoire. On ne peut que se raccrocher aux humeurs des guitares et aux noms des titres pour suivre le fil du récit, s’il existe.
Nous ne tenons pas là l’EP du siècle, cependant jetez-y une oreille, vous pourriez apprécier Dark Matter, et si vous l’aimez vraiment, ne vous privez pas, l’EP a été pressé à quelques exemplaires en vinyle.