Titres
Formation en 2005
Chanteuse de métal progressif, un artifice musical racoleur dont de nombreux groupes ont abusé pour vendre leur musique.
Même si le groupe To-Mera a pour voix une femme, Julie Kiss, on est très loin de cette catégorie métal progressive si souvent décriée.
Pourquoi ? Pour commencer car Julie n’est pas juste la voix du groupe, mais elle écrit les textes et compose les mélodies vocales de l’album, également car la musique du groupe To-Mera, par ses constructions, ses références et sa complexité ne s’adresse pas à l’amateur boutonneux pré pubère de hard FM, mais plutôt au vieux routard de prog amateur de métal et de jazz.
Avec Exile, le groupe anglais nous offre son troisième album depuis 2006 après un dernier EP en 2009, trois années de silence qui ont permis aux musiciens de nous concocter un concept album d’envergure, mélangeant des influences métal progressives et jazzy.
La musique de To-Mera est très technique, usant et abusant de changements de rythme, de genres, de breaks, mettant bout à bout des mélodies improbables et tout ça avec brio et goût. Alors fatalement, l’album demande un petit effort d’écoute, mais il est immédiatement récompensé, soyons clairs. La puissance est parfaitement dosée, laissant place à des breaks plus planants souvent portés par le chant magique de Julie. La musique ne fait pas dans la facilité avec des refrains et des petits thèmes qui simplifient l’écoute et hameçonnent le public. Je raffole de cette écriture simple habituellement, mais là, malgré cette absence, j’adhère pleinement aux morceaux, grâce sans doute à leur construction extrêmement variée et leur durée : trois pièces de plus de dix minutes et deux de plus de sept minutes.
Les percussions de Paul Westwood et les claviers de Richard Henshall sont brillantissimes, les guitares ne sont pas souvent en avant, peu de solo vraiment démonstratif, mais Tom MacLean assure, la basse de Mark Harrington est assez présente et le chant de Julie Kiss, bien que parfois un peu forcé, devient sublime quand il est plus paisible.
Vous l’avez sans doute compris, j’ai vraiment aimé cet album et je ne vous ai pas encore détaillé les titres, c’est dire.
Tout commence avec Inviting The Storm, un instrumental qui sert de prologue au concept album. Trois minutes relativement simples, faisant référence à des mélodies nord africaines et basculant sur des nappes de claviers et une guitare saturée.
Marcela Bovio (la chanteuse de Stream of Passion) joue du violon sur The Illusionist, amusant car cet album n’est pas sans me rappeler Embrace The Storm par certains aspects. Sur ce titre, To-Mera va nous faire voyager dans des univers latino métal jazzy progressif, changeant de rythme et de genre presque toutes les trente secondes, un déferlement musical déstabilisant et brillant en sept minutes. The Illusionist est vraiment incroyable, génial.
The Descend ressemble beaucoup au travail que peut faire le groupe Auspex, murmures, growling et chant féminin sur une musique un peu plus simple, portée par les claviers (piano) avec un zeste de violon, j’aime beaucoup.
Deep Inside recommence la valse des genres enchaînés brillamment : clavier virtuose à la Dream Theater, percussions démoniaques, un trop bref solo de guitare assez jazzy, une basse grincheuse, un chant éthéré, de belles arpèges au piano, la musique est vraiment excellente !
Broken fait partie des longs métrages de l’album avec plus de dix minutes au compteur. Un morceau très métal progressif avec un chant aux influences nord africaines. Étrangement, sur une telle longueur la musique est assez linéaire et sage si l’on compare le titre à The Illusionist. Une écriture assez conventionnelle mais qui permet de souffler un petit peu au milieu de l’album et d’apprécier la voix de Julie dans un registre plus paisible.
Le démarrage de End Game avec des percussions déchaînées sur des accords à l’orgue annonce un titre un peu plus mouvementé. Le groupe repart sur des changements de rythme très rapprochés, du métal au magnifique passage de piano classique.
Surrender débute sur de la guitare acoustique, une fois n’est pas coutume, et monte en puissance très progressivement. Un titre contrasté avec des parties aux claviers qui vont dérouter avant de séduire.
Enfin All I Am avec ses douze minutes devrait vous mettre à terre. Une splendide conclusion à ce concept, encore une fois avec une écriture extrêmement élaborée et cependant accessible. Un titre assez paisible de nombreuses influences jazz et progressives.
Encore une fois le travail de Paul Westwood et de Richard Hendshall est réellement impressionnant sur cet album mais le travail du reste du groupe est admirable. Il s’agit là d’un album d’excellente facture comprenant de nombreuses parties brillantes. To-Mera nous offre là leur meilleure composition, une musique certes pas forcément grand public tant elle peu être complexe, mais les amateurs de métal progressif un tant soit peu démonstratif devraient se régaler, pour moi Exile est un album fabuleux avec une musique originale et riche et des textes magnifiques. Chapeau bas...
Merci pour les corrections Aleks
Le 10/10/2012 par Neoprog
Ok pour la chouette critique, mais Marcela ne s'écrit pas vraiment comme ça, et qui est donc cette Lucie, dont vous parlez? ^^ (Ju-lie)
Le 09/10/2012 par Aleks
Beautiful album ... actually released on ILLUSIONARY RECORDS ..........
Le 03/10/2012 par PJH