Titres
Il fallait bien trois batteurs pour remplacer Ludovic dans Solstice, le premier album d’Unconstant Motion. Ludo n’en verra jamais l’aboutissement, le batteur de JPL nous quittait le 24 juin 2017, laissant un projet inachevé, un album que ses amis ont voulu terminer en sa mémoire.
Vincent Barnavol (Lazuli), Jean-Baptiste Iter (Némo) et Kevin Paradis (Seth, Agressor) se sont assis sur le tabouret, derrière la batterie de Ludo, pour donner vie à cet album, et de nombreux autres se sont joint au trio pour cet hommage posthume.
Solstice est un album de metal progressif à la française, sans chanteur, mais pas instrumental pour autant car Joseph Ruiz prononce des paroles sur la musique du quintette. Des extraits de poèmes et de livres, Maupassant, Shelley, Milgram et Rilke ainsi que des paroles signées de sa plume. Huit morceaux très instrumentaux toutefois, du metal prog assez bagarreur où la basse de Raphaël cogne comme les sticks des trois batteurs de substitution. Les claviers et les textes ménagent quelques espaces aérés dans cette tourmente musicale, à moins que ce ne soit un post-rock qui remplace la voix pour apaiser la souffrance.
La pièce la plus aboutie à mon goût est ‘Solstice’. Une pièce à la construction très progressive, dans laquelle de nombreux invités ajoutent leur touche personnelle; Jean-Pierre Louveton, Guillaume Fontaine, Jean-Baptiste Iter et Mathilde Luneau qui joue de la harpe. Un instrumental entrecoupé de plages de piano, qui prend deux minutes pour se mettre en place, où le solo de guitare répond au solo de claviers sur la batterie claquante de JB.
Un autre moment fort de cet album est ce ‘Expériences’ qui possède un je ne sais quoi de Porcupine Tree dans la rythmique et la guitare sur un extrait du texte “Soumission à l’autorité” du psychologue Stanley Milgram. Et n’oublions pas le bref mais délicieux instrumental ‘Time’ qui ouvre Solstice.
Parfois la musique charge un peu trop, manquant de nuance malgré de belles idées (‘Voyages vers le Néant’, ‘Ozymandias’) qui empruntent à la musique latino quelques influences. Le texte déclamé surprend au début, il faut l’avouer, mais cette narration est rapidement adoptée la première surprise passée.