Titres
Formation en 1991
Cinq titres, quarante-quatre minutes et un nom imprononçable. Du Genesis qui aurait traversé les années disco sans dommage, du prog, qui, contre vent et marées, aurait su évoluer jusqu’à nos jours. Nous parlons de Unkh et leur second album Innerverse qui se devait d’arriver jusqu’à vos oreilles.
‘Delusional/warp’ est certainement la pièce la plus accrocheuse de l’album. Un titre qui monte, d’abord lent au piano et chant où s’installe une guitare et une basse, basse qui sur six notes, deviendra la clef de voûte de ces neuf minutes absolument géniales. ‘Deep’ poursuit de manière cinématique, encore une pièce bicéphale qui, après deux minutes de piano, emprunte à ‘Abacab’ un accord grinçant martelé et à ‘Thrack’ son final éléphantesque. Une pièce instrumentale d’anthologie.
La mayonnaise tarde à prendre hélas avec ‘The Showcase’ et ses trois premières minutes mal fichues, chaotiques, grésillantes, au refrain horripilant avant de soudain, sur quelques notes d’orgue de barbarie, dégager l’horizon et reprendre pied dans l’album. ‘Slumber’ renoue avec le Tony Banks des grandes heures de Genesis, une pièce sublime qui en trois minutes résume Wind & Wuthering et The Lamb Lies On Broadway, “Close your eyes”.
Bien assis, ceinture bouclée ? Vous voici parti pour près de vingt minutes de grand huit, de références croisées, de pur progressif comme on ose rarement en composer de nos jours. Bienvenus dans ‘Dreamcatcher’. Les motifs se superposent au fil des minutes, disparaissent, se réinventent, entrecoupés de quelques accalmies vocales. Il y a du Transatlantic dans l’air sans les compromis mélodiques du super groupe. Ici il faut rester bien accroché au bastingage pour ne pas perdre pied sous la déferlante. Yes, Genesis, King Crimson et qui sais-je encore se retrouvent dans la pâte de ce pudding progressif un peu indigeste quand même.
Si Innerverse se s’était pas pris les pied dans le tapis au début de ‘The Showcase’ et avait concédé quelques transitions plus souples dans ‘Dreamcatcher’, l’album aurait fait un sans faute assurément. Unkh vous invite à un retour aux sources du prog et globalement le résultat est bluffant. A découvrir.