Titres
Formation en 1999
Daniel Estrin [chanteur,pianiste], Simone Daw [guitariste], Scott Kay [guitariste], Alex Canion [bassiste], Ashley Doodkorte [batteur]
Définir la musique de Voyager est une gageure tant celle-ci est constituée d’éléments disparates. Citer quelques noms de groupes qui évoluent dans le même créneau relève de l’exploit, et bonne chance à ceux qui voudraient essayer de faire entrer la musique du groupe dans une case particulière.
Synthétiseurs rétros, metal, riffs djent, ambient, pop ou encore progressif se côtoient sur Colours In The Sun et, aussi étrange que cela puisse paraître, cela fonctionne.
Il faut dire que Voyager n'en est pas à son coup d'essai puisque les australiens affinent leur recette depuis 2003, année de la sortie d'Element V, leur premier album. Ils atteignent avec ce Colours In The Sun, leur septième disque, le parfait équilibre entre tous les éléments qui composent la musique du groupe.
Les synthétiseurs sont ici utilisés non pas comme un ornement, mais comme la véritable ossature des dix titres de ce Colours In The Sun.
Ils leur donnent une forte couleur electro/synth pop comme le prouve d’entrée de jeu 'Colours' qui débute par un son de synthé à la Stranger things sur lequel vient se greffer un riff djent du meilleur effet, soutenu par une section rythmique ultra groovy et entraînante, le tout suivi par un break à la Fear Of a Blank Planet (Porcupine Tree).
La voix puissante de Daniel Estrin posée sur une mélodie plutôt pop vient compléter le tableau, donnant dès ce premier titre un aperçu assez juste de ce qu'est la musique de Voyager, un enchevêtrement de styles et une alternance de moments mélodiques et de passages plus heavy que l'on retrouve tout au long de l'album ('Severomance', 'Sign Of The Time') .
Voyager sait créer de véritables perles prog/pop telles 'Saccharine Dream' avec son intro aérienne qu'un magnifique solo de guitare illumine dans sa partie finale, le tubesque 'Brightstar', mélange étonnant de Coldplay et de Leprous ou encore 'Entropy' interprété en duo avec Einard Solberg (Leprous).
Titre le plus court, et le plus pop de l'album, le dispensable 'Now Or Never' n'a pour seul intérêt les trois ou quatre phrases chantées en allemand par Daniel.
'Reconnected' est un titre agressif, double grosse caisse, gros riffs, claviers inquiétants, chant agressif et même un peu de growl. 'Water Over The Bridge' utilise sensiblement les mêmes ingrédients mais possède en plus un petit grain de folie qui évoque immanquablement Devin Townsend. Deux titres qui démontrent que les australiens sont à l'aise dans tous les styles.
Le groupe calme le jeu sur 'Runaway' dernier titre aux accents synth pop au refrain immédiatement mémorisable.
La barre a été placée si haut avec un début d'album captivant que les morceaux qui constituent la deuxième partie de Colours In The Sun, sans être mauvais, loin de la, n'arrivent pas à maintenir l'excitation à son maximum.
Il n'y a toutefois rien à redire quant à l’interprétation des titres, les musiciens maîtrisent leur propos et démontrent au travers des dix morceaux de l'album qu'ils savent composer et jouer une musique originale, à la fois simple et pourtant technique, directe, mélodique et rendue moderne par le biais d'une production limpide.
Un album qui devrait plaire à un large public.