Jean-Christophe : Bonjour à tous et merci de bien vouloir répondre à nos questions pour Neoprog.
Deafening Opera : Bonjour !
Jean-Christophe : Vous venez de jouer au festival Prog’Sud, première question, comment c’était ?
Deafening Opera : Extraordinaire, génial. C’était super, nous nous sommes éclatés, les gens étaient incroyables, très chouettes, il y avait plein de groupes fantastiques avec de très très bons musiciens. Au début nous étions très nerveux et quand nous avons vu ces gens si amicaux nous nous sommes sentis tout à fait à notre aise. En plus nous avons eu la chance de jouer le même jour que Lazuli du coup la salle était bondée. Les gars Lazuli sont des personnes vraiment agréables. Nous avons eu de très bonnes relations avec les organisateurs et avec les autres musiciens, de plus le lieu se prête bien à un festival.
Jean-Christophe : Donc une belle expérience ?
Deafening Opera : Oui !
Jean-Christophe : La dernière fois que vous avez joué Chez Paulette c’était en 2014 ?
Deafening Opera : Oui en 2014 avec Weendo et Sylvan d’ailleurs nous avons eu le plaisir de t’y voir.
Jean-Christophe : Oui exact ! Et aujourd’hui vous allez jouer en première partie de Vanden Plas, comment c’est arrivé ?
Deafening Opera : Mi février j’ai contacté Andy parce que plusieurs mois auparavant, un de nos plus grands fans nous avait conseillé de jouer avec eux, pensant que nos musiques allaient bien ensemble. Alors que nous bossions sur le brouillon de la demande pour tourner avec le groupe, Andy nous a contacté sur Facebook, du coup nous lui avons envoyé la demande ainsi que quelques vidéos de notre travail et huit minutes plus tard il nous a répondu : “Chouette musique, j’aime beaucoup ce que vous faites, il faut que l’on fasse quelque chose ensemble”. Il a proposé que nous fassions une date pour voir si cela fonctionnait et plus si affinités. Alors nous avons proposé une date à la fin de leur tournée, Chez Paulette, pas trop loin de chez eux. En quelques jours, avec l’aide de Arnaud (Music Waves) et Julien (Chez Paulette) tout a été décidé, réservé, un tour de force en si peu de temps.
Jean-Christophe : Vous allez sortir un nouvel album, vous pouvez nous en parler un tout petit peu ? C’est un concept n’est-ce pas ?
Deafening Opera : Oui tout à fait. Nous avons composé environ onze titres. Nous en sommes à soixante-cinq pour cent de l’album et nous avons déjà toutes les idées pour la suite donc c’est presque comme s’il ne nous restait plus qu’à assembler les pièces et faire les arrangements, ce qui va prendre encore un peu de temps.
Jean-Christophe : Comment travaillez-vous pour l’enregistrement, en studio ?
Deafening Opera : Ce sera plus clair dans quelques semaines (rires). Il faut que l’on voit avec quelques personnes encore, mais ce sera fait en studio parce que nous voulons un enregistrement de qualité pour produire le meilleur album possible. Quel studio, nous ne le savons pas encore mais nous avons de bonnes pistes. Et nous avons déjà l’artwork réalisé par un ami infographiste.
Jean-Christophe : Votre musique a été décrite, par le passé, comme étant entre Riverside et Porcupine Tree, est-ce toujours le cas aujourd’hui ?
Deafening Opera : C’était notre définition effectivement, mais c’était une mauvaise idée, Gérald avait l’impression de bosser un peu entre ces deux genres. On nous compare à Echolyn, un peu à Zappa, des musiciens du prog classique des seventies à cause de l’orgue Hammond et d’autres… Hum… comment définir notre musique ? (rires) On peut dire que le nouvel album sera plus progressif, avec des parties expérimentales, un peu moins rock et plus heavy et nous avons également une ballade que tu entendras ce soir.
Jean-Christophe : Vous êtes nombreux, venus d’univers musicaux très différents, quelles sont vos influences à chacun ?
Deafening Opera : Porcupine Tree et Riverside ! A qui le tour ? (rires)
Jean-Christophe : Dans les extrêmes, il y a t-il des amateurs de jazz, de musique classique, d’opéra ?
Deafening Opera : Deux d’entre nous (Adrian et Moritz) ont une formation classique donc fatalement… Cela apprend beaucoup sur la manière d’assembler des notes pour composer de la musique et ça devrait s’entendre encore plus sur le prochain album.
Adrian - Chanter de l’opéra et du rock sont deux techniques différentes, de temps en temps je prends ma voix de baryton mais j’ai l’impression que le reste du groupe n’est pas encore prêt pour ça (rires). Mais dans le rock j’aime Daniel Gindenlöw, il est si fort, moi je chante comme je peux, mais il y aura des parties intéressantes sur le nouvel album. Au final mes influences, assurément classiques mais également progressives.
Konrad - Moi mes influences sont plus basiques. C’est un peu dur de commencer à jouer d’un instrument et de ne pas jouer la musique que l’on aime comme Metallica par exemple.
J’aime Metallica, Dave Grohl et j’aime Rage Against The Machine, Tool, Steve Gadd (un peu mon héro).
Jean-Christophe : Tu es un peu la partie heavy du groupe non ?
Deafening Opera : (rires)
Konrad - Je ne suis pas certain d’être le plus terrible, j’aime beaucoup de musiques que le reste du groupe n’aime pas (rires) j’aime également beaucoup de gens également que les autres n’aiment pas (rires).
Jean-Christophe : Qu’est ce qui vous pousse à jouer, composer etc, parce que ça ne vous fait pas vivre aujourd’hui ? Ce n’est pas le “sex and drugs” ?
Deafening Opera : (rires)
L’amitié bien sûr compte beaucoup. Nous sommes un groupe depuis dix ans et des amis d’enfance. Faire la musique que nous aimons est bien entendu une grande partie de notre motivation.
Gérald - Quand j’ai rejoint le groupe nous avons eu un brainstorming pour savoir où nous voulions aller ensemble. Il est en ressorti que nous voulions grandir ensemble, composer ensemble, essayer étape après étape de jouer sur scène avec des groupes connus, avancer pas après pas pour aller le plus loin possible. Au début on veut tout bien entendu et il faut être très patient. Maintenant, après quelques années nous commençons enfin à récolter les fruits de notre travail.
Jean-Christophe : Donc une belle amitié et une passion commune pour la musique ?
Deafening Opera : Oui c’est ça.
Jean-Christophe : Comme vous le disiez le groupe a dix ans maintenant, pouvez-vous faire un petit bilan de ces dix années passées ?
Deafening Opera : Tout à débuté quand Thomas et Christian ont commencé à jouer de la guitare. Après quelques mois il a fallu tirer à la courte paille pour savoir qui serait le bassiste, Christian n’a pas eu de chance, il a eu la basse. C’était il y a douze ans. Nous avons commencé à chercher des musiciens et il y avait Adrian qui passait son temps à chanter et essayait de jouer de la batterie, un peu l’histoire de Genesis (rires). On l’a gardé comme batteur pendant six mois à peu près. Et puis il a vite été propulsé chanteur (rires). Tu as toujours ton drum kit ? (rires) Deux plus tard il y a eu l’arrivée de Konrad, “oui t’es un batteur, on en recherche un, connais-tu le métal progressif ?” Il n’en avait jamais entendu parler, il était plongé dans le punk et le métal (rires), mais il cherchait un groupe (son groupe à l’école venait de se séparer). Les premiers titres que nous lui avons fait découvrir c’était Dream Theater, il a dit “oh p… le batteur est une tuerie, ok je peux essayer”. On s’est essayé sur ‘Master Puppet’. Et puis nous avons cherché un claviériste. Un de nos amis, Tilman Espert, est un très bon pianiste, il était sur le premier album et a joué avec nous jusqu’en 2009. Le changement de claviers a été un virage important pour le groupe car Tilman était un pianiste, pas vraiment passionné par la recherche de sons et d’effets sur les synthés, d’atmosphères.
Gérald - Mais ta question était plutôt sur le bilan non ? (rires). Où en sommes nous maintenant. Ce qui nous arrive en ce moment est très excitant. J’ai l’impression que nous venons de franchir une étape clef dans notre évolution, nous savons maintenant ce que nous pouvons faire, nous préparons un album qui, je pense, sera bon.
Nous avons mûri pendant ces années et nous sommes plus à l’aise maintenant avec ce que nous faisons et où nous désirons aller. La jeunesse est derrière nous.
Jean-Christophe : Ce nouvel album sera celui de la maturité ?
Deafening Opera : Oui ! Également le fait que nous commençons à être un peu connus, à avoir des retours, non plus des chroniqueurs mais du public, ce qui est nouveau.
Jean-Christophe : Grosse pression pour ce nouvel album ?
Deafening Opera : Pas vraiment, de la liberté oui.
Jean-Christophe : Merci beaucoup à vous, on va vous écouter ce soir et découvrir tout ça.
Deafening Opera : Merci !
Rédigé par Jean-Christophe le 17/01/2017