Marc : Bonjour Dmitriy,
Je m'appelle Marc, je suis français et je vis en suède. J'aimerai vous remercier pour cette interview. J'ai écouté et écris une chronique de Collapse.Ignore que j’ai beaucoup apprécié, c'est pourquoi je voulais en savoir un peu plus à son sujet.
Pour commencer, peux tu te présenter ?
Dmitriy : Bonjour Marc !
Je m'appelle Dmitriy, je suis musicien, je vis et travaille à Moscou.
J'aimerais tout d'abord te remercier pour l’intérêt que tu portes à mon travail et à la musique de Migration Period, c'est vraiment important pour moi. Merci !
Marc : Migration Period est à l'origine un projet personnel, comment le considères tu maintenant que l'album est terminé, est ce toujours un projet solo ou bien comme un véritable groupe ?
Dmitriy : C'est toujours un projet solo malgré la participation de musiciens invités à participer au processus d'enregistrement.
Quand j'ai commencé ce projet, je l'imaginais comme un groupe à un seul membre avec la possibilité d'inviter différents musiciens sur l'album, mais aussi pour les concerts. Le concept reste le même aujourd’hui.
Marc : Tu as tout fait sur Collapse.Ignore mais tu as des invités qui jouent dessus, peux tu nous parler un peu plus d'eux, comment les as tu choisis ?
Dmitriy : J'aimerais remercier tous ceux qui ont pris part à cet album. C'est un grand honneur pour moi de travailler avec des musiciens si professionnels. Quand j’écrivais Collapse.Ignore, je ne voulais pas le faire seul.
J'ai composé, produit, joué et enregistré la plupart de la musique et du chant mais il était vraiment important pour moi, que les musiciens que j’avais invités apportent une touche personnelle à la musique, ils l'ont passé au travers de leurs propres « filtres » et l'ont changée, ce qui, j’en suis persuadé, a été bénéfique à notre travail d’équipe mais aussi à l'album.
J'ai rencontré certains des musiciens pendant que je travaillais sur mon autre projet, les autres en cours d'enregistrement de Collapse.Ignore après avoir écouté accidentellement leurs enregistrements. Tous sont incroyablement professionnels.
J'avais prévu d'impliquer deux batteurs, ainsi le premier a commencé l’enregistrement et le deuxième l'a terminé. Je voulais marquer le changement d'ambiance au travers du son des morceaux, le public décidera si nous y sommes parvenus ou non.
De nos jours, beaucoup de groupes russes (mais pas seulement) travaillent avec de grands noms du prog tel Gavin Harrison, Bruce Soord ou encore Nick Beggs, j'ai choisi de suivre une autre voie bien qu'en 2014, Bruce ait entendu quelques unes de mes démos et était intéressé par une collaboration. Je ne crois pas qu'il ait jamais travaillé avec un artiste russe depuis.
Marc : Qui est Yulia Fedorova qui chante avec toi sur 'Take me Home' ? Quelle superbe voix !
Dmitriy : Yulia est ma femme et en même temps, mon amie la plus proche. Elle joue du piano et chante magnifiquement. Un jour que je l’écoutais jouer et chanter en attendant le dîner, je me suis dit qu'il serait super d'enregistrer un morceau avec elle pour l'album, ce que nous avons fait et j'ai écrit 'Take me Home'. Il y a deux personnes dans la chanson, un homme et sa mère, Yulia interprète la maman. Cette forme d'interaction, assez inhabituelle pour moi, avec la personne qui m'est la plus proche fut très agréable et travailler ensemble, en dehors du cadre familial a été un pas de plus dans notre relation.
Marc : J'ai entendu différentes influences sur l'album, Porcupine Tree/Steven Wilson, Anathema, Paradise Lost et même Depeche Mode, mais aussi divers genres musicaux comme le jazz rock, le rock progressif ou encore l'electro, est ce que je me trompe ? Peux tu nous parler de tes goûts musicaux ?
Dmitriy : Je ne peux pas dire que je n'ai pas été influencé et que ma musique est quelque chose de complètement différent. Bien sûr, tous les groupes que tu cites m'ont influencés et pas seulement ceux là, mais je ne dirais pas que j'ai essayé de copier leur son, leur manière de composer ou même leur univers, je préfère penser que nous avons suivi des voies parallèles.
Je pense que la musique évolue par cycle et revient parfois au point de départ. Tout le monde sait que les grands groupes des années 60/70 ont influencés Steven Wilson, mais de No-Man à Porcupine Tree puis son travail en solo, il a découvert quelque chose de totalement nouveau sur son nouvel album To The Bone, avec des morceaux dans le style de Prince ou d'Abba, sans pour autant être eux, c'est quelque chose de différent et frais.
Pour ma part, je trouve ce processus plus positif que négatif, difficile d'imaginer en effet, quel genre de musique nous écouterons à l'avenir sans cette évolution. Je suis bien sûr fortement opposé à toute forme de plagiat.
Marc : Je trouve que l'artwork de l'album colle parfaitement à la musique, comment en es tu venu à collaborer avec Alina Hoile ?
Dmitriy : Alina est une merveilleuse artiste et ça a été un grand plaisir de travailler avec elle. Tu as mentionné
que son travail a quelque chose en commun avec celui de Lasse Hoile. qui est un artiste célèbre et un remarquable professionnel, mais a mon avis, Alina a un style et un univers propre.
J’apprécie le travail de Lasse, mais il était important pour moi que l'artwork d'Alina soit un reflet de son propre style.
Nous en avons discuté en cherchant la bonne direction à prendre pour les visuels de l'album, j’espère que nous l'avons trouvé.
J'ai découvert le travail d'Alina par le biais de Lasse qui avait posté quelques œuvres sur sa page Facebook, j'ai été ébloui par son choix de couleurs, l’atmosphère qui se dégageait de l'ensemble. J'ai immédiatement compris qu'elle était celle que je cherchais et que je voulais l'inviter à participer à Collapse.Ignore.
Internet n'est-il pas une chose incroyable ?
Marc : Je trouve que l'artwork de l'album colle parfaitement à la musique, comment en es tu venu à collaborer avec Alina Hoile ?
Dmitriy : Alina est une merveilleuse artiste et ça a été un grand plaisir de travailler avec elle. Tu as mentionné
que son travail a quelque chose en commun avec celui de Lasse Hoile. qui est un artiste célèbre et un remarquable professionnel, mais a mon avis, Alina a un style et un univers propre.
J’apprécie le travail de Lasse, mais il était important pour moi que l'artwork d'Alina soit un reflet de son propre style.
Nous en avons discuté en cherchant la bonne direction à prendre pour les visuels de l'album, j’espère que nous l'avons trouvé.
J'ai découvert le travail d'Alina par le biais de Lasse qui avait posté quelques œuvres sur sa page Facebook, j'ai été ébloui par son choix de couleurs, l’atmosphère qui se dégageait de l'ensemble. J'ai immédiatement compris qu'elle était celle que je cherchais et que je voulais l'inviter à participer à Collapse.Ignore.
Internet n'est-il pas une chose incroyable ?
Marc : Les mêmes musiciens joueront ils sur le prochain album, si celui ci est déjà planifié ou est il encore trop tôt pour en parler ?
Dmitriy : Je travaille déjà sur le deuxième album et réfléchis aux options de collaborations avec de nouveaux musiciens, certains musiciens avec qui j'ai déjà collaboré par le passé se joindront peut être à nous, mais je n'ai encore proposé à personne.
Marc : As tu déjà des retours concernant l'album, en Russie ou en dehors ?
Dmitriy : Difficile à dire, l'album s'est vendu à 85 % en Europe et aux USA.
Notre label, Floise envoie des albums à Londres, Varsovie ou Dijon mais malheureusement encore jamais à Yaroslavl ou Kazan qui sont des villes russes.
La situation du rock progressif est difficile en Russie, je sais que les gens aiment et respectent le genre, mais je ne vois pas encore de réel support pour le progressif.
Vous connaissez peut être, en Europe, quelques groupes de rock progressif russes qui ont du succès et qui remplissent les salles, mais ce n'est pas le cas en Russie.
J’espère que cette situation va évoluer rapidement, ou peut être est ce déjà en train de changer au moment où nous parlons et que la Russie, qui est définitivement un pays rock, va devenir un pays prog.
Marc : Avons nous une chance de voir Migration Period live en Europe où allons nous devoir aller à Moscou pour vous voir ? Des projets de tournée ?
Dmitriy : Migration Period est pour le moment un projet studio mais j'aimerais vraiment l'en sortir et faire quelques concerts. Comme vous le savez, cela dépend de tellement de choses mais j'ai pour projet de visiter l’Europe avec le deuxième album et Migration Period va donner un concert en Russie.
Marc : Pour finir, as-tu quelque chose dire à nos lecteurs ?
Dmitriy : Peu importe où et comment vous découvrez de nouvelles musiques, l'important est de continuer à le faire.
J'aimerais remercier tous ceux qui décideront de lire cette interview. Merci à tous ceux qui écrivent des chroniques, qui achètent des CD et des LP. Merci beaucoup pour cet incroyable soutien et Marc, merci pour l'attention et le support, j’apprécie énormément.
Marc : Merci encore pour avoir pris le temps de me répondre et j’espère bientôt entendre reparler de Migration Period.
Dmitriy : Merci et au revoir.
Rédigé par Marc le 07/05/2019