Cela faisait bien bien longtemps que je n’avais pas fait une grande salle de concert. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas vu Peter sur scène, depuis la tournée US à Bercy en 1992, en fait ce fut aussi ma dernière grande salle, fou non ?
Le Zénith de Strasbourg, je n’y avais jamais mis les pieds, Muse, Queens of the Stone Age, Sting, boudés… Pourquoi, pas envie de m’entasser dans une grande arène avec des milliers d’autres ? Erreur, grave erreur, la salle est bien foutue et surtout, surtout, j’ai été scotché par son acoustique quasi irréprochable et la grande visibilité qu’elle offrait au public. Mince, c’est une très belle salle !
Le Zénith est rempli, sans surprise, il s’agit tout de même de Peter Gabriel qui monte sur scène ce soir, le frontman du groupe mythique Genesis, le fondateur de Real World, le promoteur de la world music et l’artiste solo charismatique que l’on connaît tous.
Il se pointe sur scène présenter en français les deux jeunes femmes qui vont assurer la première partie. Un duo pour l’occasion avec Linnea Olsson au violoncelle et Jennie Abrahamson au xylophone, toutes deux chanteuses qui seront choristes pendant le concert qui suivra. Un très beau moment musical, intime, touchant, servi par un très beau son, deux belles voix, le violoncelle chaleureux, qui même sur l’immense scène du Zénith captive le public venu pour un tout autre show. Dommage que ces deux artistes n’aient pas composé quelque album ensemble, elles devraient y songer, magnifique.
Après une petite mise en place, Peter revient nous voir, s’assoit à son piano et nous présente le menu du concert, encore une fois en français. Pendant presque toutes la soirée, il s’adressera au public, aidé d’une feuille, dans la langue de Molière, respect. Un menu en trois parties, une entrée acoustique, une plat principal plus électrique voire électronique et le désert (mince le dessert), So dans son intégralité. Alors à table !
Je vais de but en blanc vous dire ce qui m’a le plus séduit, ce n’est pas le dessert, qui pourtant est un album culte de la discographie Gabriel, mais tout le reste. Bien entendu j’ai adoré “Mercy Street” qui débute a cappella, “Red Rain” pour les lumières, “Don’t Give Up” bien mis en scène et Jennie qui donne la réplique à Peter, “In Your Eyes”, “This Is The Picture” mais le reste…
Le reste ce sont de vieux morceaux de Peter que je n’avais pas entendus depuis si longtemps, des titres mystiques, puissants comme “No Self Control”, “Solsbury Hill”, “The Familly And The Fishing Net” ou encore “Byko”. Peter a laissé de côté les grandes mises en scènes à la US pour un spectacle plus épuré, plus live, et cela aussi fut source de bonheur. Il y avait de grands écrans, des caméras, de fabuleux jeux de lumières, cinq immenses perches qui circulaient sur la scène mais rien en comparaison de la démesure d’autres concerts totalement axés sur le visuel. Tout au long du live, la soif m’a torturé, ça arrive, et je me disais, dès qu’ils jouent un truc moins bon, je vais me prendre à boire… Même sur “Slegde” et “Big”, je n’ai pas bougé mes fesses, résultat, déshydraté mais heureux...
Et puis c’était l’occasion de retrouver de vieux compagnons de route, Tony Levin, David Rhodes et Manu Katché , ils m’avaient manqué ces trois-là, car sans eux, le spectacle n’aurait pas été le même, soyons honnête.
Après, c’est une grosse machine, photos interdites, un seul rappel, trois petits tours et puis s’en vont et un stand de merchandising énorme et bondé. Le public ne connaît que “Sledgehammer” et “Bigtime” et flotte un peu pendant les grands classiques, c’est vrai nous sommes en France, pas grave, Peter est beau joueur. Il s’évite la corvée de l’habituel “Here Come’s The Flood” pour une fois.
Ce concert m’a donné envie de me replonger dans la discographie ancienne de Peter Gabriel. Un très beau moment partagé en plus avec des amis, j’ai commandé bien entendu le Back To Front de Strasbourg pour immortaliser cette soirée et je repars avec le dernier album de Linnea Olsson (bof) et celui de David Rhodes (sympa).
Rédigé par : Jean-Christophe