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Live report du 05/12/2014 - Gong et Magma aux Tanzmatten
Vendredi soir dernier, Gong et Magma jouaient à Sélestat aux Tanzmatten. Nouvelle salle et groupes jamais vus en live pour votre chroniqueur bien-aimé. Magma n’est même pas dans ma discographie et pour être tout à fait honnête ne le sera sans doute jamais.

Jeudi, je réalise que le concert approche, oups ! Impossible pour une raison mystérieuse de commander en ligne, pas de panique, on prendra une place au guichet en arrivant. Vendredi en milieu de matinée, toujours en mode touriste, je contacte la salle par mail pour savoir si je pourrais faire des photographies pour le magazine. La réponse positive arrive en début d’après-midi, tout va bien, j’embarque le reflex.

Je me pointe donc en vacancier à Sélestat et arrive juste à l’heure dans un parking bondé… Il doit y avoir un autre spectacle dans le coin. Gong et Magma, ça ne doit pas déplacer les foules en Alsace, non ? Si… En fait le concert est complet et je n’ai pas de place bien entendu. Qu’importe, à l’accueil on me délivre une accréditation photo et une entrée, il y a des jours comme ça, où être rédacteur d’un webzine de musique n’a pas que des mauvais côtés. Merci infiniment à l’organisation, parce que sur ce coup, j’ai été, comment dire, très léger.

Une salle bondée, fosse comme gradins, des quinquas post-soixante-huit, à queue de cheval, look “fume, c’est de la bonne”, même moi je fais jeunot dans l’assistance, c’est dire. Alsaciens, Français (oui je fais la différence, c’est plus drôle surtout en ces temps de réorganisation territoriale), Allemands, Suisses, on vient d’un peu partout pour assister à ce concert, on vient pour Magma, pour Gong, des connaisseurs des groupes le plus souvent, je fais définitivement touriste dans le décor.

Gong

Gong arrive sur scène, sans Daevid hélas. Au-dessus d’eux, un écran géant affiche mandalas, images psychédéliques aux couleurs vives, visages... Deux guitaristes Fabio Golfetti à droite, Kavus Toradbi (Knifeworld) à sa gauche dont c’était l’anniversaire ce soir-là et qui jouait le rôle de frontman en l’absence du maître de cérémonie, le bassiste Dave Sturt, le saxophoniste flûtiste Ian East à l’extrême-droite et au centre de la scène le batteur Orlando Allen. Nous entendrons de temps à autre la voix de Daevid Hallen, enregistrée sur quelque titres comme “This Revolution” qui débute le concert. De très bons musiciens un peu statiques sur scène à part Kavus et Dave. Il manque quand même à Gong la folie des temps anciens. Il y aura quelques interventions de Kavus en français ou en anglais, nous parlant de son anniversaire, de Magma un groupe qu’il admire beaucoup et de la santé de Daevid qui récupère en ce moment chez lui. La set-list était assez ouverte sur la longue carrière du groupe, de quoi faire plaisir à tout le monde je pense. Il s’agissait d’une première partie, Gong cède la place, trop vite à mon goût, j’en aurais volontiers écouté une heure ou deux de plus.

Magma

Petite pause, le temps d’un hamburger au munster (mon dieu !) et Magma monte sur scène. Magma, je ne connais que de nom et par des vidéo Youtube sur lesquelles je ne suis par certain d’être allé jusqu’au bout. Le public est venu massivement pour eux, pas de doute à ce sujet. Changement d’ambiance, l’écran s’éteint. Eclairage tamisé, rouge, jaune, bleu, vêtements noirs, cérémonial statique sur scène, il y a un peu de rituel mystique avec un gourou en la personne de Hervé Aknin qui lance ses schakras zeuhls. Trois voix modulées, très bien maîtrisées qui construisent des mélodies répétitives, hypnotiques, prenant beaucoup de place dans la musique, pas de texte compréhensible mais une sorte de yaourt, c’est le principe. Cela me renvoie à des images de sectes des années soixante-dix. La surprise passée, je me souviens pourquoi Magma me m’a jamais totalement séduit, le chant me lasse rapidement. Cela semble suffisant, prétentieux, mystico-dépassé. Je sais que je vais me faire allumer, mais j’assume. Mais quand les voix cessent, que les chanteurs se retirent de la scène et laissent parler les musiciens, c’est assez éblouissant, car Magma ce sont également des musiciens et pas des manches, loin de là. Le solo de guitare de James Mac Gaw, magique, vaut tous les efforts. Le jeu de Christian Vander sur sa batterie, accompagné de son bassiste Philippe Bussonnet mérite le détour, même chose quand il prend le micro pour chanter, donnant une nouvelle dimension au Zeuhl. Benoît Alziary, au vibraphone, est virtuose. Je regrette l’absence de saxophone, remplacé par un enregistrement. Après, d’un titre à l’autre, c’est un peu le même schéma pseudo symphonique et arrivé au rappel j’ai commencé à décrocher. Magma n’a pas réussi à me convaincre sur scène mais je les aurai écoutés de bout en bout une fois au moins.

J’aurai découvert une belle salle pas loin de chez moi avec une acoustique honorable, vu enfin Gong en live, ça ce fut du bonheur, une soirée enrichissante, des photos un peu lointaines, je ne pensais pas photographier du balcon et non de la fosse, je le saurai pour la prochaine fois, on apprend tous les jours. Merci encore aux Tanzamatten sans qui j’aurai loupé ce concert.

Rédigé par : Jean-Christophe