Dimanche 15 mai, j’émerge péniblement après une courte nuit dans l’hôtel, près de la gare de Nancy. Un petit déj sur le pouce et me voilà sur la place Stanislas et ses dorures pour une promenade revigorante. Vers onze heures, je prends la route pour un village perdu en Meuse où m’attendent des lasagnes, des amis, une chienne craintive et Deafening Opera pour une interview. La grosse journée commence vraiment. Un peu patraque, il faudra abuser de la cafetière familiale pour remettre le cerveau en place. Après une interview franco-anglaise/allemande hilarante dont nous censurerons quelques passages, nous faisons un sort aux lasagnes en discutant recherche avec Gérald (le claviériste), opéra avec Adrian (le chanteur) et musique comme toujours avec Arnaud (l’organisateur).
Vers 15h, direction Chez Paulette pour la mise en place de la soirée. Transport de sandwichs et boissons, bonjour à l’équipe du café concert que je venais à peine de quitter, bises à Paulette, toujours présente quand il y a de la musique.
Les musiciens transportent le matériel (dieu que c’est lourd !), les techniciens de Vanden Plas débarquent en force avec encore plus de caisses et bientôt salle et scène fourmillent de matériel, techniciens et artistes. Pendant ce temps, presse et chanteurs se croisent les pouces, une honte ! J’entends bientôt Andy, qui dans le jardin, derrière la salle, chauffe sa voix. Mince ! Sans micro, a cappella, c’est déjà impressionnant !
Le premier groupe est de Nancy, Watch Dogs. Ce sera leur dernier concert sous ce nom et avec la line up actuelle. Une première et une dernière pour moi donc. Du hard rock, enfin pas vraiment, avec des synthés et une guitare qui flirte avec différents styles dont le funk. Un son assez original, un chanteur pas trop sexy dans sa jupe noire, des musiciens très jeunes mais dont la musique va bien se marier avec le reste de la soirée. Ils n’ont qu’un EP à leur actif, et sans doute par manque d’habitude (ils ont principalement joué lors de tremplins), ils ne proposent rien au stand de merchandising.
Deafening Opera arrive peu après. Cinq allemands et un français expatrié (caché derrières les enceintes et ses claviers) montent sur scène. Leur répertoire se composera principalement de leur dernier album Blueprint mais également d’un titre de leur prochain concept. J’ai du mal à reconnaître les musiciens entendu en 2014 Chez Paulette tant ils ont progressé en deux ans. Impressionnant. Alors qu’en 2014 j’étais resté assez distant, ce dimanche soir, je plonge totalement dans leur musique, au détriment des photos inévitablement. Leur nouveau titre … est une petite merveille très rythmique et vocodé, un brin Porcupine Tree mais surtout très Deafening Opera. J’adore ! Gérald sort de sa cachette pour expliquer au public comment les allemands rappellent un groupe sur scène. Il harangue les nombreux spectateurs enthousiastes qui en redemandent encore et encore.
Entre Deafening Opera et Vanden Plas, j’improvise une interview avec le guitariste de Watch Dogs. Vous pourrez la lire prochainement dans nos colonnes. Bref pas de répit pour la presse mais qu’importe, la prestation de Deafening Opera a rechargé mes batteries à bloc.
Quand Vanden Plas débute le dernier concert de la soirée, la salle est bien remplie. Un peu plus de cent dix personnes prêtes à en découdre pour avoir la meilleure place. Vanden Plas m’avait laissé dubitatif en 2014 au Das Rind malgré la voix de Andy. Cette fois, rien à voir, peut-être suis-je dans de meilleures dispositions, mais les allemands déchirent avec leur métal progressif symphonique. Cela joue trop fort certes, mais avec un son de grande qualité. Andy démontre une fois encore que sa maîtrise vocale frise la perfection, et vous devez savoir depuis le temps, à quel point je suis chatouilleux sur le sujet. Les albums Chronicles of The Immortals sont explorés ainsi que des morceaux plus anciens. Andy arpente la scène de long en large comme un fauve, s’efface lors des sections instrumentales et n’hésite pas à aller au contact des fans. Des musiciens très professionnels mais qui ne semblent pas enfermés dans la routine. Pourtant les gars gars viennent d’enquiller un Paris Marseille Pagney-derrière-Barine en trois jours et huit heures de sommeil, et rien ne trahit leur fatigue, respect ! Le concert s’achève bien trop vite à mon goût mais va se prolonger par une discussion passionnante avec Andy sur la manière dont il travaille sa voix et la gère en concert. J’en reste baba, le bonhomme est très sympa, j’aurais dû caler une interview avec lui.
La soirée fabuleuse se termine vers deux heures du matin. Le temps de saluer les musiciens de Deafening Opera, de les remercier pour leur gentillesse et de saluer leur fabuleuse progression, de remercier Arnaud sans qui cette soirée n’aurait sans doute pas pu se réaliser, et dire au revoir aux amis que je retrouve souvent dans cette salle, il est trois heures quand je rentre me coucher, fourbu mais heureux, quel week-end !
Rédigé par : Jean-Christophe