Le péage du rock - 1er octobre 2016
Salle Baptiste Dufeu – Le Péage de Roussillon (26)
C’était mon deuxième voyage au Péage de Roussillon pour de la troisième édition du Péage du Rock, festival récent organisé par des passionnés, Laurent Wilb et Fanny Thibert, ainsi qu’un groupe de bénévoles. Il était auparavant couplé avec la fête de la musique mais a désormais changé de date pour plusieurs raisons : la concurrence à cette période de l’année et le début de l’été plus propice aux festivals en plein air. Cette année, il avait donc lieu le samedi 1er octobre 2016, avec une affiche internationale alors que l’an passé elle était uniquement française. En arrivant sur place à 16 heures après avoir essuyé quelques gros orages sur la route, je constate que le petit parking à coté de la salle est complet, ce qui est plutôt bon signe par rapport à l’an dernier où j’avais trouvé de la place facilement. Je remarque un autre changement dans la salle avec l’avancement des gradins qui réduit la fosse et donc la taille de la salle, ce qui donne moins une impression de vide que l’an passé. Le public est aussi plus présent, mais l’affluence reste relativement faible pour une telle affiche surtout à un prix aussi raisonnable (20 euros).
L’affiche se composait de cinq groupes: Credo, Monnaie de singe, Antimatter, Lazuli et Vanden Plas, soit un de plus que l’an passé.
Credo était prévu à 16 heures. C’est avec un quart d’heure de retard environ qu’ils ouvrent le festival. Les anglais sont de vieux routiers. En effet les membres fondateurs, Tim Birell (guitare) et Jim Murdoch (basse) ont commencé dans les années 70. Le groupe Credo ne prendra naissance que beaucoup plus tard au début des années 90. Il se compose alors, outre les deux personnes déjà citées, de Mark Colton au chant, Mick Stovold aux claviers et de Paul Clark à la batterie. Les deux derniers ont depuis été remplacés respectivement par Mike Varty (Landmarq, Shadowland, Mike Pointer’s band...) et Mike Mulligan. Depuis 1994, ils n’ont sorti que trois albums. Le style musical des groupes de Mike Varty correspond très bien à celui de Credo, c’est-à-dire un néo-prog très années 80-90 avec chant théâtral, longs morceaux à tiroirs, sons de claviers typiques. Le tout n’est pas désagréable à écouter, interprété avec passion et énergie mais aussi sans surprise et surtout déjà entendu de nombreuses fois. Ils ont joué essentiellement des titres de leur second album, Rhetoric, paru en 2005, dont ‘The letter’ qui évoque une déception sentimentale du chanteur. Un seul titre du dernier album, Against reason paru en 2011, a été joué. Il s’agit de ‘Staring at the sun’ qui évoque nos relations avec la nature. Le groupe semblait vraiment content d’être présent et de faire partager leur musique.
Set list :
Round and Round
Staring At The Sun
Too Late,... to say goodbye
The Letter
Cradle To The Grave
Facebook :
https://fr-fr.facebook.com/CredoProg/Une partie des tribunes avait été réservée et durant leur set, des enfants maquillés y ont pris place. Ayant assisté à la précédente édition et à la participation d’enfants de la commune à la fin du show de Franck Carducci avec une reprise de The Wall, je me doute qu’une surprise du même type nous attend, vraisemblablement pendant le show suivant. Au vu du maquillage des enfants, il ne fait aucun doute que celle-ci sera un hommage au regretté David Bowie.
Ce sont les auvergnats de Monnaie de Singe ou MDS, dont j’ai la chance de connaître leur dernier album en date, l’excellent Error 404, qui prennent la suite. Fondé en 1995, le groupe avait produit trois albums avant ce dernier. L’éloignement du chanteur Philippe Glayat a entrainé certaines difficultés. C’est pour cette raison que la chanteuse Anne Sophie Montil Rumin a rejoint le groupe pour certains titres du dernier album. Le batteur Eric Fargès est au centre de la scène. A sa gauche se trouve Philippe Chavaroche (claviers) et Jean Philippe Moncanis (guitare) devant. A sa droite se place Serge Combettes (basse) derrière Christophe Laporte (guitare). Au centre trois micros attendent. Derrière celui de droite vient se placer Philippe Glayat pour interpréter ‘Open your eyes’. Il vit totalement son texte et le fait partager avec le public par des gestes ou des regards parfaitement inspirés. Les textes sont en anglais, choix qui n’a apparemment pas forcément fait l’unanimité dans le groupe d’après ce que j’ai cru comprendre en discutant après le show. Pour le second titre, ‘See the light’, Philippe Glayat est rejoint par Anne Gaelle Montil-Rumin et Sophie Rumin qui débordent d’énergie. Philippe Glayat leur laissera ensuite la place et nous assisterons ensuite à un jeu de chaises musicales, l’un remplaçant les autres en fonction des morceaux et vice-versa. Ces changements d’interprètes ont visiblement dérouté certains spectateurs. L’intégralité du dernier album a été joué si l’on excepte le morceau caché. Le groupe nous a aussi offert deux nouveaux titres prometteurs ‘Not under 50’ et ‘I am’. Leur style est beaucoup plus personnel que celui du groupe précédent, proposant un progressif au son moderne, accrocheur, inventif et aux textes inspirés.
A la fin, Eric Fargès s’est levé de sa batterie pour prendre le micro et annoncer que les organisateurs leur avaient demandé s’ils souhaitaient faire participer des enfants de la ville sur un titre de leur choix. Ils ont bien évidemment répondu par l’affirmative et c’est donc ‘Heroes’ auquel nous aurons droit, chanté par Philippe Glayat avec l’aide des enfants. Il s’agit là encore d’une excellente idée des organisateurs.
Comme pour Lazuli, je dirais que sur CD c’est très bien, mais sur scène c’est encore mieux ! S’ils passent près de chez vous, n’hésitez pas à aller voir ce fort sympathique et excellent combo.
Set list :
Open your eyes
See a light
Schizophrenia - Inside me
Schizophrenia - White room
Schizophrenia - Moonlight
No one feel like me
Between the lines
Not under 50
I am
Kill me
Heroes
Facebook :
https://fr-fr.facebook.com/Monnaie-de-singe-206079144289/Ce sont ensuite les anglais d’Antimatter qui prennent place sur la scène. Le groupe s’est formé en 1997 à l’initiative de Mick Moss (chant et guitare) et Duncan Patterson (basse), ex Anathema. Le duo enregistrera trois albums ensemble. Duncan Patterson quittera le groupe en 2005. Mick continuera avec des musiciens de session comme cela avait déjà été fait pour le troisième album. Ce soir, il était accompagné du bassiste Ste Hughes, du batteur Fab Regmann et du guitariste David Hall. Dès le début du concert, des problèmes techniques viendront gêner la prestation des britanniques, problèmes qui persisteront tout le long du concert pour la guitare de David Hall dont le son ne sera pas très audible.
L’utilisation de bandes à la place des claviers était aussi regrettable mais il est parfois impossible de faire autrement. Ces bandes ont d’ailleurs fait partie des soucis de début de concert. Mick Moss a géré l’incident avec dérision en improvisant une petite chanson. Sinon leur prestation a été excellente et la voix de Mick Moss toujours envoûtante. Leur superbe dernier album, The Judas Table, a bien évidemment constitué la majeure partie de leur show, notamment avec les morceaux les plus rock, mais plusieurs albums ont été représentés, même le premier Saviour avec ‘The last Laugh’.
Avant de terminer leur set avec l’excellent ‘Stillborn empires’, ils ont joué leur dernier single, une reprise de ‘Welcome to the machine’ complétement transfigurée et adaptée à leur style. Une vraie réussite. Étonnamment, le groupe est venu sans merchandising, seulement une poignée d’exemplaires du dernier single. Mais Mick Moss se prêtera très volontiers à une série de photos avec quelques spectateurs et se montrera très accessible.
Set list :
Paranova
Black Eyed Man
The Last Laugh
Monochrome
Can Of Worms
Over Your Shoulder
Leaving Eden
Wide Awake In The Concrete Asylum
Welcome To The Machine
Stillborn Empires
Facebook :
https://www.facebook.com/antimatteronline/Lazuli était déjà présent l’an passé en tête d’affiche et ils sont de retour cette année. Visiblement une majeure partie du public est venu pour eux ou du moins les apprécie. Il faut dire que si leur auditoire grandit lentement, il le fait sûrement. Dominique Leonetti a d’ailleurs fait part de sa satisfaction de voir un public plus nombreux que l’an passé. Leur prestation de l’année dernière n’avait pas été celle que j’avais le plus appréciée parmi la dizaine auxquelles j’ai pu assister. La sonorisation n’était pas excellente et Dominique Leonetti était malade. Rien de tout cela cette année, même si Claude Leonetti était visiblement enrhumé.
Le show a été à la hauteur de celui du Prog Sud de cette année en un peu plus court, avec une set list composée majoitairement de titres de leur dernier album. A noter que lorsque Dominique Leonetti a introduit ‘Le mar du passé’ et surtout lorsqu’il a fait mention de la montée du front national, un spectateur a lancé un “rien à foutre !” auquel Ged a calmement répondu “C’est dommage tu devrais…”. Le plaisir d’être et de jouer ensemble des différents musiciens transparait toujours autant et ils savent parfaitement le partager avec le public.
Parmi les très grands moments, je citerais ‘Le miroir aux Alouettes’ où Romain Thorel se retrouve à la batterie sur le final endiablé ou le sublime ‘Je te laisse ce monde’ qui me fait à chaque fois dresser les poils.
A la fin du dernier titre, ‘Les courants ascendants’, le public a repris en choeur la mélodie sachant pertinemment que Romain Thorel et Vincent Barnavol allaient se lancer dans leur désormais habituelle improvisation.
Sous un tonnerre d’applaudissements, ils mettent ensuite en place le marimba pour le final attendu avec toujours la petite reprise qui sera, comme au Prog sud, ‘Heroes’, qui aura décidément été à la fête ce soir.
Ils ont encore obtenu un triomphe mais c’est tellement mérité. Quand on connaît le parcours des gardois, on ne peut être qu’encore plus admiratif.
Set List
Le temps est à la rage
Le Lierre
Déraille
Le miroir aux alouettes
Abîme
Le Mar Du Passé
L'Arbre
Je te laisse ce monde
Homo Sapiens
Les sutures
Nos âmes saoules
Les Courants Ascendants
9 hands around the marimba
Facebook :
https://fr-fr.facebook.com/Groupe.LAZULIVers 23 heures, c’est au tour de la tête d’affiche, les allemands de Vanden Plas qui fêtent cette année leur 30 ans d’existence. Le public metal étant beaucoup plus nombreux que le public prog, je pensais qu’une bonne partie des spectateurs seraient venus pour eux. Cela n’a pas été le cas. Certes quelques fans de métal étaient présents mais en forte minorité. Ils n’ont donc pas vraiment amené un public supplémentaire.
Le groupe est le même depuis ses origines, composé de Andy Kuntz (chant), Stephan Lill (guitare), Andreas Lill (batterie), Günter Werno (claviers) et Torsten Reichert (basse). Toutefois il semble que ce soit un autre bassiste qui ait joué au Péage. Andy Kuntz l’a présenté comme un nouveau membre en tout cas.
Personnellement, j’ai habituellement beaucoup de mal avec le metal prog et Vanden Plas n’a pas dérogé à ce fait. J’ai suivi leur prestation sans passion mais heureusement certains se sont régalés.
Leur set list était essentiellement composée de plusieurs titres de leur trois derniers albums The Seraphic Clockwork et les deux Chronicles of the immortals mais aussi quelques morceaux plus anciens comme ‘Into the sun’ issu de leur troisième opus Far off Grace.
Avec l’heure tardive mais pas non plus inhabituelle, la salle s’est vidée au fur et à mesure de leur prestation. Mais il faut reconnaître au groupe de s’être donné à fond malgré le peu de personnes devant eux et ont régalé les amateurs de ce style.
Set List :
Vision 3hree - Godmaker
Into the Sun
Frequency
Scarlet Flower Fields
Holes in the Sky
I Can See
Vision 16teen - Diabolica Comedia
Vision 13teen - Stone Roses Edge
Vision 18teen - The Last Fight
The Final Murder
Christ
Facebook :
https://www.facebook.com/VandenPlasOfficialIl est regrettable que les deux groupes étrangers, n’aient pas attiré plus de monde. Je ne peux que féliciter encore une fois les organisateurs et toutes les personnes qui ont aidé, en espérant que leur travail soit récompensé par un public un peu plus nombreux la prochaine fois.
Facebook :
https://www.facebook.com/lepeagedurock/Photos par Laurent Wilb
Rédigé par : Jean-Noël