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Live report du 10/04/2018 - Ticket To The Moon et Lazuli au Z7
J’aime le Z7 de Pratteln pour sa programmation, ses éclairages, son acoustique, son espace, son lave linge sèche linge et son public germano-franco-suisse enthousiaste. Et quand, dans cette salle, deux groupes chers à mon coeur, se partagent l’affiche, impossible de résister à l’appel du concert, même s’il faut acheter la vignette suisse.

Mercredi soir, les franco-suisses de Ticket to the Moon ouvraient pour Lazuli. Une affiche de rêve. Alors, une heure trente avant le concert, j’étais déjà devant la porte, sac photo sur le dos, tee shirt de Némo sur les épaules, discutant avec les furieux déjà présents.

Ponctualité suisse oblige, le Z7 ouvre à 19h00. En attendant Ticket to the Moon, nous reprenons des conversations progressives abandonnées dehors.

Je n’avais pas vu le groupe franco-suisse depuis décembre 2015. Entre temps ils ont changé de batteur, décidé de renoncer au chant dans leurs compositions et Matthias, le claviériste, jouait ce soir là pour la dernière fois avec le groupe. Je rencontrais Guillaume, le bassiste du quatuor, quelques minutes avant le concert. Il me raconte les dernières péripéties du groupe, m'avertit que leur musique se cherche une nouvelle voie et espère mes retours à la fin de leur prestation.



Ticket to the Moon

20h00, les voilà sur scène. Ticket to the Moon se lance dans un set mêlant dernier album, nouveaux morceaux et un final sur ‘Dilemna on Earth’. Le passé, le présent et le futur exécutés avec brillo, des titres qui permettent de réaliser tout le chemin parcouru par les musiciens en quelques années, passant d’un metal prog majoritairement instrumental à un post-rock alternatif parfois ambiant pour continuer aujourd’hui sur des titres très orientés guitares. Guillaume et Andreas sont mobiles, à l’aise sur scène, s’avançant sur les retours, changeant régulièrement de côté, se retrouvant ensemble pour quelques secondes puis repartant, il prennent clairement plaisir jouer, un vrai régal. Marco, leur nouveau batteur, fan et ami du groupe de longue date, a repris le rôle de Daniel avec brio. Matthias, dont ce sera la dernière date avec eux, reste concentré, ne se détendant un peu que vers la fin. Il nous offre un duo claviers/batterie avec Marco vers la fin du set, prenant sa revanche sur l’hégémonie des cordes. Bien des personnes découvrent ce soir là nos bâlois et apprécient la palette musicale du quatuor qui passe de riffs metal au post-rock et bifurquant soudain sur de la fusion. Leurs nouveaux titres que nous avons pu découvrir mettent en valeurs guitare et rythmique. Une musique sans cesse en évolution qui fonctionne à merveille en live.
Une première partie plus que réjouissante.

Lazuli

Lazuli n’est sans doute pas encore assez connu pour jouer au Z7 à guichet fermé mais il y avait tout de même pas mal de monde ce soir. Après une rapide mise en place, nos garois s’approprient la scène. Ils jouent pour la première fois en live les titres de Saison 8. La tension est palpable derrière les sourires. Le Z7 convient parfaitement au groupe qui peut bouger, ne pas exploser les oreilles avec la batterie et les percussion, Dominique peut danser, sauter, Romain jouer du cor de chasse customisé à pédales loins des claviers et même, chose rare, Claude se lève pour jouer avec Gédéric. Ils revisitent les quatre derniers albums avec la part belle à Saison 8 (‘Mes Amis, Mes Frères’, ‘Chroniques Canines’, ‘Mes Semblables’, ‘Les 4 Mortes Saisons’), un set bien équilibré entre émotion et coup de gueule. Dominique prend son livre rouge pour s’adresser en Allemand au public et traduit quelques passages pour nous, les francophones. Peu après ‘Chronique Canine’, il nous présente la guitare fabriquée par son fils luthier dont il est très fier (le fils et la guitare). Mon voisin, un vénérable retraité suisse barbu très sympathique et rockeur, goguenard, l'apostrophe ainsi : “C’est du propre, tu défends les chiens et tu fais bosser tes enfants, belle mentalité !”. Gédéric explose de rire comme Domi. Le public est au taquet, l’atmosphère du Z7 fabuleuse, bon enfant et religieuse à la fois. Tradition oblige, ce seront neufs mains et une marimba qui clôtureront le spectacle sur ‘99 Luftballons’. Il est 23h00 passées et ce fut un magnifique concert.

Je traîne encore une belle demi heure discutant avec Guillaume (le fameux retour), avec Gédéric, Vincent et Dominique toujours aussi accessibles. Ils ne cachent pas leur soulagement d’avoir passé la première de Saison 8 et nous avouent toutes les peines qu’ils ont à trouver des dates en France, principale raison pour laquelle ils jouent en Allemagne ou en Angleterre, pays où ils travaillent avec des tourneurs. Un bien étrange paradoxe quand on y pense.

Minuit, je dis au revoir et reprend la route de Strasbourg, cette fois par la France pour changer, sous les averses et au son du blues sur RTL. Merci à Ticket to the Moon pour l’invitation, merci Lazuli, on devrait se revoir sous peu, merci au Z7 de nous offrir de si belles conditions de concert.

Rédigé par : Jean-Christophe