Vendredi dernier, Neoprog se rendait au Studio Wan. Rien à voir avec la Jamaïque et Bob Marley, sinon l’hommage, nous étions bien en Alsace, non loin de Strasbourg, où le groupe Out5ide enregistrait son cinquième album.
C’est le 27 octobre dernier, lors de leur concert à
La Maison Bleue, que le groupe nous proposait de venir assister à leur travail en studio. Comment refuser une telle invitation, d’autant que nous sommes très curieux de découvrir leur prochain album.
Le Studio Wan est bien caché, c’est un son de guitare qui guide mes pas jusqu’au saint des saints. Philippe est en train de réaliser les dernières prises pour l’album. Dans la pièce, sept personnes, Laurent, Mathieu et les deux Olivier du groupe Out5ide, enfoncés dans le canapé, écoutant et commentant la musique, le producteur Stéphane Bonacci aux commandes, pianotant sur la console et jouant avec ProTools, pendant que l’ingénieur du son, Mike Clauss, écoute attentivement tout ce qui passe avec les enceintes de monitoring. Philippe, lui, entouré d’instruments, termine son passage de guitare.
L’atmosphère est studieuse, concentrée, avec quelques moments de détente pour relâcher la tension accumulée au fil des heures. Car l’enjeu est de taille, terminer l’enregistrement de l’album dans les temps avec la qualité requise. Out5ide doit optimiser son temps de studio avec le producteur. Dimanche, tout doit être enregistré.
Pendant la pause déjeuner prise vers 14h00, nous parlons de l’album à venir, un concept autour des évolutions de notre société ces dernières années et la question d’un enfant. Nous parlons également de l’évolution de Out5ide, qui, pour la première fois, connaît une longue période de stabilité. Pour Laurent, ce sera le second album avec le groupe, et cette fois tous les titres auront été composés pour sa voix, contrairement à
Naked, alors qu’il venait de les rejoindre. C’est pendant cette conversation que j’ai appris le passé obscur du chanteur: avant de rejoindre Out5ide, Laurent jouait de la guitare dans un groupe de punk ainsi que dans une formation de jazz avant de chanter et jouer dans un groupe de Garage rock.
Après le repas et les dernières prises de guitare, c’est à la basse de passer sur le grill du producteur, avec une réamp. Dans la pièce qui jouxte le studio, deux amplis faisant face à des micros rejouent certaines pistes de la basse cinq cordes enregistrées plus tôt dans la semaine. Il n’est plus question de parler fort dans la pièce pourtant insonorisée maintenant, de peur de figurer parmi les nouveaux instruments de la section rythmique de leur prochain album.
Puis vient le moment d’enregistrer les lead vocal. Laurent s’enferme dans la cabine et on déroule la musique. Une première prise de chauffe, une seconde à température, une fois les réglage affinés, un petit temps de retard sur un couplet infernal à caler, Laurent enregistre à nouveau le passage, Stéphane colle les deux bouts et le titre est dans le disque dur.
Certaines sections sont à reprendre. Sur le canapé chacun commente, Laurent vient écouter ses prises, argumente et nous repartons pour un nouveau morceau. Voix douce, montée en puissance, il est déroutant d’écouter chanter en l’absence de tout artifice de mixage la voix brute d’enregistrement. C’est maintenant que je découvre quelques morceaux dans leur globalité, même si ce ne n’est pas le mixage final qui figurera sur l’album. Et j’ai déjà un gros coup de cœur pour un titre, qui même écouté quasi brut de décoffrage, porte en lui une émotion palpable.
Quatre enregistrements plus tard, je lis étonné un SMS de ma femme “Tu es où ?”, il est dix-neuf heures passées, plus de six heures se sont écoulées depuis ce son de guitare qui guida mes pas vers le studio. Tout le monde se dit à demain pour la suite. Pour ma part il me reste à attendre que l’album soit achevé pour redécouvrir les morceaux que j’ai entrevus cette après-midi. Il reste encore du chemin avant la sortie du disque, mixage, mastering, label, distribution, promotion, mais le n°5 d’Out5ide approche.
Merci à Out5ide, Stéphane et Mike de m’avoir accueilli au Studio Wan.
Rédigé par : Jean-Christophe