Un de mes amis étant l’organisateur de ce concert, j’ai eu la chance d'être invité à passer la journée avec le groupe et son équipe, me donnant ainsi l’opportunité de vivre de “l'intérieur” le déroulement d’une journée dans la vie d’IQ.
Il est 13:30 lorsque le groupe et son équipe arrive dans la salle Klubben/Fryshuset à Stockholm, salle pouvant accueillir jusqu’à 800 personnes.
Après un petit en-cas, chacun se met au travail, direction l’arrière du bâtiment pour le « load in », déchargement et montage du matériel sur la scène auquel tout le monde participe. Il faut dire que IQ se déplace en équipe réduite avec seulement treize personnes au total, musiciens compris, et un simple van allongé pour le matériel.
Après deux heures de travail intense dans une ambiance détendue, il est temps pour le groupe de faire le soundcheck pendant lequel ils jouent 'Road Of Bones' puis un des morceaux de Resistance, leur nouvel album. Le trio Tim Esau, Neil Durant et Paul « Cookie » Cook s’amusent ensuite à improviser un morceau de jazz en trio qui s’avère plus que convaincant.
L’après-midi suit son cours et tout se passe bien sauf pour moi, car ayant appris que je suis français, Michael Holmes puis plus tard Peter Nicholls ne peuvent s’empêcher de me chambrer, jouant sur l’éternelle rivalité entre la France et l’Angleterre.
Après le repas pris avec toute l’équipe, il est temps pour les musiciens de se préparer à faire leur entrée devant un public qui commence à investir la salle, ils s’isolent donc pour enfiler leurs habits de scène et se mettre dans l’état d'esprit nécessaire pour affronter les deux-cent-cinquante personnes qui piaffent d’impatience de voir le groupe, et de découvrir les titres de leur nouvel album.
A quelques minutes de l’entrée en scène, chaque membre à sa propre technique pour se préparer. Cookie vêtu d'une chemise hawaïenne, joue des baguettes sur un tabouret, Peter, très concentré dans un costume noir et paire de lunettes assorties, alterne quant à lui étirements et vocalises, Michael, Tim et Neil attendent calmement l’entrée sur scène.
Le moment tant attendu arrive enfin, et c'est sous les acclamations nourries du public que le groupe attaque le show avec une setlist ne comprenant pas moins de cinq morceaux de leur nouvel opus: 'Alampandria', 'Shallow Bay', 'Stay Down', 'For Another Lifetime' et le très heavy 'A Missile' qui remportent tous un franc succès.
Un choix courageux de la part du groupe de jouer autant de nouveaux titres alors que l'album n'est pas encore sorti, mais qui prouve que le groupe croit en ses qualités.
La setlist fera aussi un détour par le déjà classique Road Of Bones avec 'From the Outside In', 'Until the End' et 'The Road of Bones' que l'assistance connaît sur le bout des doigts, puis Subterranea avec 'Sleepless Incidental' et 'Subterranea' joué comme premier titre du rappel, que le public reprend à tue-tête dans le micro tendu vers la foule par un Peter Nicholls tout sourire.
Les morceaux sont soutenus visuellement par trois écrans diffusant images d'actualité, motifs psychédéliques, signes religieux, images des ravages de la modernité, ou encore le très réussi artwork du nouvel album qui orne aussi la grosse caisse du batteur.
Comme à son habitude, Peter Nicholls ne se contente pas de chanter ses textes mais en véritable comédien change plusieurs fois de costume pour nous raconter les histoires que sont chacun des morceaux du groupe, alors que Michael Holmes nous gratifie de ses magnifiques solos et de ses riffs qui prennent en live une dimension parfois presque metal.
Cookie, déchaîné derrière son kit, assure la rythmique, épaulé par un Tim Esau discret mais carré dont la basse fait trembler les murs de la salle. Neil Durant est, quant à lui, concentré sur ses claviers mais le sourire sur son visage en dit long sur le plaisir qu'il prend à être là ce soir.
'Sacred Sound' (Dark Matter), 'Ryker Skies' (Frequency), le magnifique 'Further Away' (Ever) viennent compléter la setlist alors que c'est le plus ancien Awake and Nervous (Tales From The Lush Attics) qui clôt une excellente soirée passée en compagnie d'un groupe qui comme à son habitude a tout donné pendant plus de deux heures de concert, toujours prompt à échanger quelques blagues avec le public entre les titres ou à faire le pitre pour amuser la galerie, à l'image de ce twist endiablé dans lequel se lancent Peter et Mike à la fin de 'Further Away'.
Le groupe quitte finalement la scène sous les applaudissements du public. Après être allé se changer en coulisse, les membres du groupe viennent à la rencontre des quelques fans restés dans la salle et passent plus d'une heure à signer des autographes ou à discuter avec chacun, le tout avec le sourire malgré la fatigue évidente.
Le matériel démonté et rechargé dans le van, suivi d’une longue discussion avec Mike au sujet de Steely Dan, son groupe favori qu'il m'avoue avoir vu cinquante-quatre fois en live, il est temps pour tout le monde de prendre congé et de rentrer profiter d'une nuit de sommeil bien méritée. Pour ma part, je rentre en métro avec du IQ dans les oreilles pour prolonger un peu plus cette soirée forte en émotions.
Il peut être parfois décevant de rencontrer les artistes que l'on admire, mais pas cette fois. Cette journée passée à travailler avec IQ a été un véritable plaisir tant pour la gentillesse des musiciens que pour celle des membres de leur équipe, leur sens de l'humour tout britannique, et bien sûr un excellent concert.
Merci à vous messieurs et à bientôt.
Rédigé par : Marc