Titres
Formation en 2012
Marco Cantoni [], Filippo Ferrari [], Paolo Musazzi [], Cesare Ferrari [], Lorenzo Beltrami [batteur]
Je vous ai déjà dit que j’étais fan de Queen ? Non que je fasse mon coming out, la cinquantaine approchant, mais le charisme, la voix de Freddy et le génie musical de ses acolytes m’ont toujours estomaqué. Alors quand CYRAX est tombé entre mes oreilles, j’ai su qu’il allait se passer quelque chose avec ces cinq Milanais. CYRAX n’est pas Queen, ne vous trompez pas, CYRAX c’est du métal bien déjanté probablement inclassable. Du métal progressif quand même avec profusion de claviers et de chœurs sans tomber symphonique, une drôle d’hydre à cinq têtes en vérité. Quel rapport avec Queen ? Plein et aucun. Le coté chien fou imprévisible que vous découvrirez dès le premier titre éponyme et pendant lequel vous vous demanderez où vont nous conduire ces musiciens. Se mélangent au métal, du rock opéra, du piano, du clavecin, une soprano, des changements de rythmes très prog et un peu de growl. Une sacrée macédoine.
Il s’agit de leur second album après Reflections sorti en 2013 chez Musea. Pictures est composé de neuf titres dont un triptyque “Shine Through Darkness” qui totalise à lui seul plus de quatorze minutes soit plus du tiers de l’album. Je serais bien tenté d’écrire ici qu’il s’agit de la partie la moins aboutie de ce disque, où CYRAX se vautre dans du convenu après nous avoir ébloui sur des titres plus courts. Pour preuve, cet excellent instrumental final, “Phunkrax” qui fait immédiatement oublier ce que l’on a entendu juste avant.
“CYRAX”, théâtral, technique, jubilatoire, est un pur moment de bonheur. Déjanté, musical, c’est lui qui m’a fait penser d’emblée à Queen, mais cela n’engage que moi… Le titre est brillantissime ! “The 7th Seal”, même s’il pousse plus le côté métal, alterne poutrage sauvage avec acoustique au piano, guitare et violons, violoncelles et chœurs. Comme une boussole au pôle Nord, il change d’orientation en permanence, vous laissant étourdi et ébloui. “Cochroach” nous donne à goûter le jeu de basse et de guitare quelques secondes. Un départ nettement plus métal. Il faudra attendre plus de deux minutes avant que l’écriture ne dérape à nouveau. “These Greevalleys” est presque improbable après les trois titres mouvementés que nous venons de passer. Pièce lyrique, rock opéra à deux voix avec des instruments à cordes, décidément le quintette italien ne nous épargne pas grand-chose. “Oedipus Rex” poursuit dans la logique en durcissant très nettement le ton. Les riffs brillent particulièrement sur cette pièce. J’ai déjà évoqué “Shine Through Darkness”, le titre en trois actes relève plus d’un métal symphonique bien écrit que de ce que nous avons pu découvrir jusqu’à présent. Enfin “Phunkrax”, le seul instrumental de l’histoire, nous réconcilie avec le groupe et clos en beauté Pictures, un album qui ne laisse pas indifférent.
De belles voix, de bons musiciens, une conception du métal déjantée, quand CYRAX évite le métal symphonique, leurs compositions sont jubilatoires. La musique fourmille de trouvailles, elle est technique sans matraquer, je ne garantis pas que cela plaira à tout le monde. Cependant, si vous êtes amateur de sensations fortes, allez-y, vous pourriez craquer comme moi.
Site : http://www.cyraxmusic.com/
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Vidéo (studio report n°1) :