Titres
Formation en 2009
A la manière de Jethro Tull en son temps, Dream The Electric Sleep nous propose d’ouvrir un quotidien. Leur troisième LP, Beneath The Dark Wide Sky, se présente, en édition vinyle, comme un double volet à l’intérieur duquel vous découvrirez les colonnes d’un ancien journal. Coincées entre des photographies sépia et les paroles des chansons, des publicités vintages vantent les mérites de produits aujourd’hui disparus : pain de savon, appareil Kodak, voiture à 595$ et désinfectant pour la gorge. La pochette, elle, est un collage cruciforme de photos, principalement monochromes, supportées par deux jambes en collants rayés rouge et blanc. Des images de l’Amérique des années 30.
Ce nouvel album se compose de deux pièces instrumentales progressives (‘We Who Blackout The Sun’, ’The Last Psalm To Silence’) et neuf titres pop progressifs virant à la Coldplay. La tendance semblait bien amorcée sur Heretics, cette fois le cap est franchi. Beneath The Dark Wide Sky est un album facile d’écoute où le progressif fait quelques incursions dans des mélodies pop, ma femme adore, moi j’ai un peu plus de mal.
Photo de Rob Dickes
L’album parle d’une femme, une photographe américaine, Dorothea Lange (1895, 1965), qui captura avec une grande acuité la crise de 29 et les années qui suivirent. Quelques-uns de ses clichés illustrent d’ailleurs la pochette. Peter Gabriel, en son temps, s’était essayé au même exercice avec brio, mais sur une seule chanson, le magnifique ‘Mercy Street’, dépeignant la pellicule avec des notes et des mots.
DTES privilégie l’écriture couplet/refrain à toute autre forme musicale, s’aventurant trop rarement à briser le tempo. Les textes de Beneath The Dark Wide Sky sont comme la musique, simples, faits de nombreuses répétitions, laissant place, pour quelques titres, à de longs interludes instrumentaux (‘Drift’). La batterie de Joey Waters ne s’aventure jamais trop loin, pas plus que la basse de Chris Tachett sauf sur ‘Headlights’. La guitare, un peu post rock, un peu peu pop rock, livre tout de même quelques soli (‘Hunging by Time’, ‘The Good Night Sky’).
J’aime l’idée de cet l’album; raconter la Grande Dépression avec les clichés de Dorothea. J’aime l’artwork très réussi et également quelques titres comme ‘Drift’, ‘We Who Blackout The Sun’, ‘The Good Night Sky’, ‘Headlights’. Mais malgré de bonnes idées et le visuel, Beneath The Dark Wide Sky n’arrive pas à me captiver comme Heretics.
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Vidéo :